« J’étais triste. J’avais peur. Je me sentais abattue. Puis je n’ai plus rien ressenti. C’est là que j’ai eu besoin d’aide », explique Jennifer, une ancienne membre de l’équipe de l’Assurance collective de Manuvie, au sujet de son expérience personnelle récente de la dépression et de l’anxiété postnatales (après l’accouchement). « Le fait de savoir que je bénéficiais d’une couverture complète en matière de santé mentale a sans aucun doute été le facteur déterminant dans ma décision d’aller chercher le soutien dont j’avais besoin. »
L’histoire de Jennifer met en lumière le rôle crucial joué par les employeurs et la couverture de la santé mentale dans le soutien aux nouveaux parents.
Un grand nombre de nouvelles mères commencent à chercher un traitement
Les données cumulatives sur les demandes de règlement de 2021 à 2023 de Manuvie montrent que 15,1 % des nouvelles mères ont fait des demandes de règlement pour des traitements de santé mentale dans les six mois qui ont suivi la grossesse.
Parmi celles qui ont demandé un traitement, quatre personnes sur dix (41,6 %) n’avaient pas fait de demande de règlement liée à la santé mentale au cours de l’année précédant leur grossesse, ce qui suggère que leur état s’est développé (ou que les symptômes existants se sont aggravés) pendant la grossesse ou après la naissance de leur enfant1.
« La période postnatale représente un moment important de susceptibilité pour l’apparition de troubles de santé mentale, en particulier la dépression, pour le parent qui accouche », déclare Liisa Galea, chercheuse principale et titulaire de la chaire de recherche de la famille Treliving en santé mentale des femmes au Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH). « Il est nécessaire de sensibiliser davantage les communautés, y compris les milieux de travail et les fournisseurs de soins de santé, et de mener des recherches approfondies pour soutenir les mères et les familles pendant cette période. »
Certaines femmes arrêtent le traitement pendant ou après la grossesse
À l’inverse, près de la moitié des femmes (45,1 %) qui ont eu recours à un traitement de santé mentale au cours de l’année précédant leur grossesse n’ont pas fait de demande de règlement liée à des soins de santé mentale dans les mois suivant la naissance de leur enfant, ce qui suggère que beaucoup de femmes pourraient interrompre leur traitement de santé mentale pendant ou après leur grossesse.
« Malheureusement, peu de personnes cherchent à résoudre leurs problèmes de santé mentale pendant la période postnatale, et ce, pour une multitude de raisons, nous dit Liisa Galea. Il est important que les femmes fassent des choix éclairés, en consultant leurs professionnels de la santé et en s’outillant du plus de renseignements possible quand elles envisagent des traitements pendant la grossesse et la période postnatale. »
Selon Cleveland Clinic Canada, les nombreux facteurs qui peuvent empêcher les femmes de rechercher un traitement de santé mentale après la grossesse comprennent la crainte de devoir prendre des médicaments pendant l’allaitement, un budget plus serré que d’habitude et la stigmatisation de la part des parents et amis. Le manque de temps est également un problème important, car les parents sont souvent débordés par les responsabilités accrues liées à la prise en charge d’un nouveau-né.
Les problèmes de santé mentale postnatals peuvent affecter la capacité d’une employée à reprendre le travail, son assiduité et sa productivité au travail,.
Dans une enquête menée en 2021 auprès de mères canadiennes ayant pris un congé de maternité au cours des dix années précédentes, 95 % ont déclaré n’avoir reçu aucun soutien formel de la part de leur employeur pendant la transition du congé de maternité, et 40 % ont envisagé de démissionner pendant le processus de retour au travail.
Recommandations pour soutenir la santé mentale des femmes avant, pendant et après la grossesse
1. Donnez la priorité à la santé mentale dans votre régime d’assurance collective
« Je n’aurais pas pu me le permettre toute seule », déclare Jennifer à propos du traitement de santé mentale qu’elle a reçu pendant son congé de maternité. « J’ai passé mon congé de maternité à me faire soigner, à guérir et à apprendre à être une mère pour mon fils nouveau-né. »
Manuvie offre à ses employés une couverture annuelle de 12 000 dollars par membre de la famille en matière de santé mentale. Cette couverture comprend les thérapies par des praticiens tels que des psychologues, des conseillers cliniques, des psychanalystes et des travailleurs sociaux.
Au Canada, le montant moyen de la couverture d’assurance collective pour la psychothérapie n’est que de 750 dollars, un montant qui ne couvrirait probablement que de trois à cinq séances de thérapie – bien en deçà de ce qui est nécessaire pour traiter les maladies mentales courantes telles que l’anxiété ou la dépression.
« Le fait de bénéficier d’une couverture suffisante pour les services de santé mentale peut grandement inciter un employé à se faire soigner », déclare Georgia Pomaki, qui dirige l’équipe Meilleures pratiques en santé mentale de Manuvie et qui est actuellement présidente du comité technique de la Norme nationale du Canada sur la santé et la sécurité psychologiques en milieu de travail.
« Non seulement il aura l’impression que sa santé mentale est importante, mais il recevra aussi le message implicite que son employeur encourage une culture du bien-être et de l’acceptation », ajoute-t-elle.
En savoir plus sur les façons dont la santé mentale peut affecter le milieu de travail et sur les mesures que les employeurs peuvent prendre pour soutenir la santé mentale : Les problèmes de santé mentale ont des répercussions sur les milieux de travail
2. Offrez une prestation complémentaire lors du congé de maternité et du congé parental
Offrez d’ajouter aux prestations gouvernementales offertes par l’assurance-emploi lors du congé de maternité et du congé parental. Bien que le gouvernement offre des congés avec protection de l’emploi et remplacement du revenu au moyen de l’assurance-emploi, les entreprises peuvent choisir d’« ajouter » à ces prestations afin d’augmenter la durée du congé des employés et de leur fournir un niveau de revenu plus élevé pendant leur congé, ce qui peut contribuer à réduire le stress financier.
3. Encouragez l’inclusion
Restez en contact avec les femmes à tous les stades de la grossesse pour les informer sur leur régime d’assurance collective et veillez à ce qu’elles sentent qu’elles ont un lien avec vous et se sentent soutenues. Invitez les mères à amener leur bébé aux activités organisées pendant et après le congé de maternité, afin d’entretenir les liens et de les tenir informées de ce qui se passe dans leur milieu de travail.
Offrez l’accès à des groupes virtuels de soutien en matière de santé mentale et à des ressources pour les employés, en donnant aux femmes la possibilité de rencontrer d’autres personnes et de recevoir un soutien virtuel en matière de santé mentale.
Établissez une culture d’entreprise favorable et inclusive où les employés se sentent à l’aise pour discuter des problèmes de santé mentale, en favorisant un environnement d’ouverture, de compréhension et de soutien. La Commission de la santé mentale du Canada offre des ressources et des outils pour aider les entreprises à créer un milieu de travail sûr sur le plan psychologique.
4. Assurez la souplesse
Offrez des options de travail à distance pour permettre aux femmes de travailler à domicile, ce qui réduit la nécessité de se déplacer et permet d’avoir un environnement de travail plus confortable. Cette option peut être particulièrement bénéfique pendant la grossesse et la période postnatale, car elle offre une certaine souplesse concernant le rétablissement et les responsabilités en matière de garde d’enfants.
Offrez une certaine souplesse aux nouvelles mères qui reviennent de congé, en leur permettant d’ajuster leur horaire quotidien ainsi que le nombre total d’heures travaillées. Elles pourront ainsi plus facilement s’adapter aux rendez-vous médicaux pour elles-mêmes ou pour leur bébé et aux exigences physiques et émotionnelles qui suivent la grossesse.
Ces options peuvent aider les femmes à donner la priorité à leur santé mentale et à assurer la continuité des soins sans que leurs engagements professionnels leur causent de stress supplémentaire.
5. Assurez la formation et l’éducation des employés et des dirigeants
Organisez des ateliers pour informer les employés sur la santé mentale ainsi que la dépression et l’anxiété postnatales et favoriser une plus grande sensibilisation et une meilleure compréhension dans le milieu de travail. Envisagez d’organiser un atelier visant spécialement à informer les employés sur leur régime d’assurance collective, y compris sur les options de soutien en matière de santé mentale offertes dans le cadre du régime.
Aidez également les dirigeants à acquérir des compétences en matière de communication et des connaissances sur le soutien à apporter aux employés qui reviennent d’un congé parental, afin qu’ils puissent avoir des conversations utiles et encourageantes avec les personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale postnatale.