Préserver sa santé mentale : Peut-on écarter le risque de maladie mentale en étant proactif?

25 Avril, 2023

Pour les propriétaires d’entreprises, les promoteurs de régime et les administrateurs de régime

Toute organisation peut, à tout moment, compter dans ses rangs des personnes aux prises avec un problème de santé mentale. La Commission de la santé mentale du Canada estime qu’un Canadien sur cinq a une maladie mentale chaque année1.

Nous savons que cela entraîne des coûts. Les congés d’invalidité de courte durée pour maladie mentale coûtent en moyenne 18 000 dollars2.

De concert avec vous, nous nous efforçons de réduire ces coûts dans la mesure du possible. Les programmes en milieu de travail peuvent cependant faire mieux que d’aborder les maladies mentales de manière réactive. Et si nous pouvions éviter les absences pour cause de maladie mentale?

Nous voyons un fort potentiel dans l’entraînement destiné à préserver la santé mentale. Cette mesure préventive peut améliorer la résilience des employés et réduire le risque d’absences pour cause de maladie mentale.

Qu’entend-on par « préserver sa santé mentale »?

Selon Bill Howatt, les actions intentionnelles qui font appel à nos capacités d’adaptation au quotidien et nos comportements qui renforcent notre résilience concourent à préserver notre santé mentale. Selon lui, il est plus facile de comprendre ce concept en tenant compte des facteurs qui favorisent la santé mentale.

« La plupart des employeurs savent que la santé physique des employés permet de prédire leur risque de maladie. Autrement dit, ils connaissent l’algorithme d’une bonne santé physique : exercice, alimentation, sommeil et mode de vie », explique-t-il. « C’est pourquoi de nombreux employeurs proposent des programmes de promotion de la santé physique de leurs employés.»

Bill Howatt compte plus de trente ans d’expérience clinique dans le domaine de la santé mentale. Il participe régulièrement à des projets de recherche et à des publications concernant la santé mentale au travail. Par ailleurs, il compte à son actif plus de dix ans d’expérience à titre de cadre supérieur à Wall Street.

Il ajoute néanmoins que de nombreux programmes de santé mentale n’abordent les problèmes de santé mentale qu’après leur apparition, comme le feraient les services d’urgences devant un problème de santé physique. Ce soutien est important, mais il estime que des mesures supplémentaires peuvent être prises pour aider les employés à renforcer leur bien-être émotionnel.

« Préserver la santé mentale consiste à éviter les risques de maladie mentale. L’objectif principal de cette approche est de transmettre aux employés les connaissances et les compétences qui, lorsqu’elles deviennent des habitudes, ont un impact positif sur leur bien-être émotionnel », ajoute-t-il. « La santé mentale repose sur quatre piliers (le corps, les émotions, la pensée et les relations) qui, ensemble, influencent la façon dont une personne se perçoit, perçoit les autres et perçoit son existence. »

Selon l’expert, il existe des centaines de microcompétences que nous pouvons appliquer pour développer notre état mental. Certaines compétences peuvent être familières, comme la tenue d’un journal ou les actes de bienveillance aléatoires, alors que d’autres, comme l’ancrage de comportements positifs, sont peut-être des concepts nouveaux. Les compétences en matière de santé mentale sont faciles à acquérir, mais elles ne règlent pas tout à elles seules. Il explique que les employés doivent déployer des efforts soutenus pour développer des habitudes quotidiennes et spontanées qui préservent la santé mentale.

Alors, comment aider les employés à préserver leur santé mentale et comment produire un effet positif?

Bâtir une culture axée sur le soutien : Conseils pour assurer la préservation de la santé mentale

Sur son site Web (en anglais), Bill Howatt fournit des renseignements détaillés sur la mise en place de plans qui favorisent la santé mentale au travail. Il propose ces trois conseils pour vous aider à démarrer.

 

  1. Apprenez aux employés à élaborer un plan personnalisé pour préserver leur santé mentale

Ce plan explique ce qu’il faut faire pour générer des émotions positives sur demande. Il existe de nombreux types de microcompétences qui aident les employés à optimiser leur forme physique (marcher 10 000 pas par jour), leurs émotions (surmonter les frustrations personnelles), leurs réflexions (remettre en question les suppositions erronées) et leurs relations (se rapprocher des amis). Voici un exemple tiré du plan personnel de Bill Howatt:

Plan de Bill pour préserver sa santé mentale

Santé mentale

 

Santé physique

Réseau social

 

 

 

Actions quotidiennes

  • Tenir un journal
  • Pratiquer la respiration profonde (quand l’anxiété se fait sentir)
  • Faire des actes de bienveillance aléatoires
  • Activité quotidienne de 45 minutes
  • Accent sur la nutrition : 3 litres d’eau et 100 grammes de protéines par jour
  • Huit heures de sommeil ciblé chaque nuit
  • Interaction quotidienne avec son partenaire par téléphone ou par message texte
  • Contact avec la famille une fois par semaine
  • Relations avec les amis les plus proches

 

Bill Howatt propose un journal téléchargeable pour vous aider à entamer votre parcours pour préserver votre santé mentale. Repérez son Journal 45 dans la section Mental Fitness (préserver sa santé mentale).

Ressources gratuites de Bill Howatt

2. Sensibiliser les employés à l’importance de leur comportement quotidien

Tous les employés et dirigeants ont une influence et peuvent contribuer au bien-être émotionnel d’autrui par leur comportement dans une organisation. Il faut comprendre que la moindre interaction entre deux personnes peut être source de fatigue ou d’énergie pour l’une comme pour l’autre. L’influence est une autre dimension à intégrer dans le plan destiné à préserver la santé mentale des employés. Cette dimension est principalement axée sur l’acquisition de connaissances et de compétences permettant d’influencer positivement les autres (par exemple, être un témoin attentif plutôt qu’un témoin passif pour protéger ses pairs des actes d’intimidation et de harcèlement).

3. Créer des lieux de travail sûrs et inclusifs sur le plan psychologique

Les employeurs peuvent promouvoir les facteurs de protection tels que la présence de dirigeants soucieux de la sécurité psychologique et attribuer un budget pour permettre aux employés d’accéder à des services d’aide (par exemple, des psychologues) et de développer et maintenir de bonnes habitudes en matière de santé mentale. La Norme nationale du Canada sur la santé et la sécurité psychologiques en milieu de travail de la Commission de la santé mentale du Canada est une bonne référence à ce propos.

Les programmes servant à préserver la santé mentale contribuent à éliminer la stigmatisation en normalisant la discussion sur la santé mentale, comme nous le faisons lorsqu’il s’agit de santé physique. Prendre soin de son bien-être émotionnel témoigne d’un sens des responsabilités et est bénéfique pour les employés, leur famille et l’employeur.

Les employeurs doivent également comprendre qu’il n’existe pas de remède miracle. Il est peu probable que la santé mentale des travailleurs soit soutenue par la mise en place de programmes et d’applications de résilience aléatoires. Cependant, les employeurs peuvent promouvoir l’adoption d’habitudes qui visent à protéger la santé mentale des employés en influençant l’environnement et l’expérience de l’employé.

Pourquoi nous intéressons-nous à la santé mentale et à sa préservation?

Les questions de santé mentale sont de plus en plus préoccupantes pour la jeune génération de travailleurs. Selon les données de Manuvie, le nombre de travailleurs âgés de 18 à 34 ans ayant présenté une demande de traitement pour des problèmes de santé mentale a augmenté de 27 % dans la dernière année3. De plus, depuis 2019, le nombre de travailleurs âgés de 18 à 34 ans en congé d’invalidité de longue durée en raison d’un problème de santé mentale a bondi de 22 %3.

Heureusement, les programmes d’aide aux employés peuvent apporter un soutien ponctuel et réactif. Une analyse de la recherche révèle que les programmes qui offrent du counseling aux États-Unis ont permis de réduire l’absentéisme au travail de 28 % et le présentéisme au travail de 24 %4.

Néanmoins, il convient de vérifier si le succès de tels programmes proactifs est susceptible d’améliorer la résilience de vos employés et de réduire le risque de maladie mentale. En introduisant des concepts tels que la préservation de la santé mentale, nous vous proposons des solutions éprouvées qui favorisent la santé de vos employés.

Surveillez les prochains articles sur la préservation de la santé mentale et sur son potentiel innovant.

 

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de Bill Howatt et ne représentent pas nécessairement celles de Manuvie. Les renseignements présentés dans cet article ne doivent pas être considérés comme des conseils professionnels applicables à des situations particulières.

Références:

1 Smetanin, P., Stiff, D., Briante, C., Adair, C.E., Ahmad, S. et Khan, M. The Life and Economic Impact of Major Mental Illnesses in Canada: 2011 to 2041. RiskAnalytica, pour le compte de la Commission de la santé mentale du Canada, 2011.

2 Dewa CS, Chau N, Dermer S. Examining the comparative incidence and costs of physical and mental health-related disabilities in an employed population. J Occup Environ Med. 2010 Jul;52(7):758-62. doi : 10.1097/JOM.0b013e3181e8cfb5. PMID: 20595909.

3 Données globales sur les demandes de règlement au titre de l’assurance collective de Manuvie, 2022.

4 Attridge M. A Global Perspective on Promoting Workplace Mental Health and the Role of Employee Assistance Programs. American Journal of Health Promotion. 2019;33(4):622-629. doi:10.1177/0890117119838101c

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