Bonne question : Peut-on prévenir les maladies cardiovasculaires?

20 février 2025 | 4 minutes de lecture

La maladie cardiovasculaire est l’une des maladies chroniques les plus répandues au Canada. La bonne nouvelle? Les comportements de prévention permettent de réduire de beaucoup le risque de développer cette maladie.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : Bien que les maladies cardiovasculaires demeurent la deuxième cause de décès au Canada et la première cause de décès prématuré chez les femmes, le nombre d’adultes ayant reçu un nouveau diagnostic de maladie cardiovasculaire est en baisse constante depuis 2000, et le taux de mortalité associé aux maladies cardiovasculaires a baissé de 21 % au cours de la même période1. Les experts attribuent cette tendance à la baisse en partie à des stratégies plus efficaces de gestion des facteurs de risque2—autrement dit, à une meilleure prévention.

Alors, de quelle façon exactement les changements apportés au mode de vie de manière proactive peuvent-il aider à réduire le risque de maladies cardiovasculaires? Ci-après, l’infirmière praticienne Julie Kim et le Dr Al Qahwash du St. Mary’s General Hospital à Kitchener, en Ontario, où se trouve la clinique PREVENT, répondent à nos questions.

Les changements apportés au mode de vie peuvent-ils réellement prévenir les maladies cardiovasculaires?

Dr Al Qahwash : Bien qu’il soit important de noter que la génétique et l’âge jouent un rôle qui ne peut être entièrement contrôlé, les études montrent que les changements apportés au mode de vie sont associés à des taux plus faibles de crises cardiaques et à de meilleurs résultats, même chez les personnes ayant des prédispositions génétiques.

Julie Kim : Nous savons que près de 80 % des cas prématurés de maladies cardiovasculaires et d’accidents vasculaires cérébraux peuvent être évités3. C’est un chiffre énorme. La prévention commence donc par la connaissance de vos propres facteurs de risque. Si vous ne connaissez pas vos facteurs de risque, comment pouvez‑vous apporter les changements nécessaires pour réduire votre risque?

Quels facteurs de risque associés aux maladies cardiovasculaires sont hors de notre contrôle?

Julie Kim : Il y en a plusieurs. La génétique joue un rôle dans l’augmentation du risque, mais peut-être pas autant qu’on le pense. Un grand-parent qui a fait une crise cardiaque à 85 ans n’est pas considéré comme un facteur de risque important. On fait plutôt référence aux parents ou aux frères et sœurs qui ont souffert d’une maladie cardiaque à un âge précoce : une mère ou une sœur avant l’âge de 65 ans, ou un père ou un frère avant l’âge de 55 ans.

L’âge est un facteur de risque important pour les maladies cardiovasculaires. Le sexe aussi : les femmes ont tendance à développer une maladie cardiovasculaire plus tardivement que les hommes, et souffrent davantage de microangiopathie, une maladie qui atteint les vaisseaux sanguins de petit calibre. Il en va de même pour l’origine ethnique : les personnes d’origine sud-asiatique et africaine présentent un risque accru de maladie cardiovasculaire. Enfin, il y a la situation personnelle : nous savons que de nombreuses personnes n’ont pas accès à des aliments sains, à de l’eau potable ou à des soins de santé. Ce sont tous des facteurs de risque que l’on ne peut pas contrôler.

Quels sont les facteurs de risque que l’on peut contrôler?

Julie Kim : Il existe cinq piliers principaux sur lesquels les gens peuvent agir en apportant des changements à leur mode de vie.

Le premier est le régime alimentaire. Le régime méditerranéen, riche en fruits, légumes, haricots, légumineuses, grains entiers, viandes maigres, poisson et huiles saines, est approuvé scientifiquement pour une meilleure santé cardiovasculaire. Cependant, chaque personne a des besoins légèrement différents lorsqu’il s’agit de réduire le risque par l’alimentation. Si vous avez accès à une diététiste (dont les services sont couverts par certains régimes d’avantages sociaux) , vous pourrez obtenir d’excellents conseils sur le régime qui vous conviendrait.

Deuxièmement, il faut rester actif et bouger davantage. Adoptez de nouvelles façons de vous activer au quotidien. Nous n’insisterons jamais assez sur ce point. Les directives en matière de mouvement sur 24 heures4 de la Société canadienne de physiologie de l’exercice fournissent des recommandations en fonction de l’âge, et s’appuient sur d’excellentes preuves scientifiques. Le fait de rester actif est également associé à une foule d’autres avantages, comme le maintien d’un poids santé, la réduction du stress et l’amélioration du sommeil, entre autres.

Le troisième facteur de risque modifiable est l’usage du tabac, qui triple le risque de développer une maladie cardiovasculaire. Nous savons que dès qu’une personne arrête de fumer, son risque de maladie cardiovasculaire commence à diminuer; en l’espace d’un an, elle aura déjà réduit son risque de moitié. Il n’est jamais trop tard pour cesser de fumer.

Le quatrième pilier est le sommeil. Les personnes qui ne dorment pas suffisamment présentent des taux plus élevés d’obésité, d’hypertension et de diabète, qui sont tous des facteurs susceptibles d’augmenter le risque de maladie cardiovasculaire. Il est important d’adopter une bonne hygiène du sommeil et de viser sept à huit heures de sommeil par nuit.

Enfin, le poids est un facteur de risque. Il ne s’agit pas seulement de l’indice de masse corporelle (IMC). En effet, il est possible d’avoir un IMC « sain » tout en étant exposé à un risque accru, selon la façon dont le poids est réparti. Un surpoids, en particulier au niveau de l’abdomen, augmente le risque de maladie cardiovasculaire.

Quelle est la chose que vous souhaiteriez que plus de gens comprennent en matière de prévention des maladies cardiovasculaires?

Dr Qahwash : Les gens doivent comprendre que ces changements à leur mode de vie peuvent améliorer considérablement leur santé cardiovasculaire et que des habitudes plus saines permettent de contrôler la pression artérielle, le cholestérol et le poids. Ces facteurs sont les plus importants pour réduire de manière significative le risque de maladie cardiovasculaire.

Julie Kim : Il est également extrêmement important que les gens connaissent leurs chiffres, c’est-à-dire les indicateurs associés à la santé cardiovasculaire. Il y en a trois.

D’abord, le taux d’hémoglobine A1C, qui mesure le taux de glycémie moyen au cours des trois derniers mois : il indique si vous êtes diabétique ou prédiabétique. Le dépistage du diabète commence à 40 ans, ou plus tôt si vous présentez des facteurs de risque.

La pression artérielle. La pression artérielle peut monter sans qu’on s’en rende compte et sans qu’on ressente de symptômes. Une pression artérielle élevée constitue un facteur de risque important pour les AVC et les maladies cardiovasculaires. Faites vérifier votre pression artérielle au moins une fois par an. Enfin, il y a le cholestérol. Le dépistage commence à 40 ans, ou plus tôt si vous présentez des facteurs de risque. Le relevé du taux d’hémoglobine A1C et le dépistage du cholestérol se font au moyen d’une analyse sanguine.

Le diabète, l’hypertension artérielle et l’hypercholestérolémie sont des affections qui augmentent le risque de maladie cardiovasculaire. Discutez avec votre fournisseur de soins de première ligne pour savoir quand vous devriez commencer les dépistages, afin de mieux comprendre vos risques. Les maladies cardiovasculaires peuvent être évitées en grande partie.

Les chiffres à connaître sur les maladies cardiovasculaires

2 fois
Les hommes sont deux fois plus susceptibles que les femmes d’être victimes d’une crise cardiaque.

No 1
Les maladies cardiovasculaires et les AVC sont la première cause de décès prématuré chez les femmes5.

35 %
Augmentation du nombre de personnes âgées de 18 à 24 ans qui ont utilisé des médicaments6 pour des affections cardiovasculaires entre 2019 et 2023, selon les données cumulatives sur les demandes de règlement de médicaments de Manuvie pour 2023.

Cet article est fourni à titre indicatif seulement. Il ne vise pas à diagnostiquer ou à traiter un problème de santé. Si vous avez des questions ou des inquiétudes concernant votre situation ou si vous souhaitez obtenir des conseils médicaux, consultez votre médecin ou votre fournisseur de soins de santé.

Clinique PREVENT du St. Mary’s General Hospital
En accord avec notre Programme axé sur les effets7et notre engagement envers le maintien de la santé et le bien-être durables, Manuvie Canada est fière de soutenir la clinique PREVENT. Située à même le département de réadaptation cardiopulmonaire du St. Mary’s General Hospital, la clinique offre un programme multidisciplinaire de réduction des facteurs de risque pour la prévention primaire des maladies cardiovasculaires.