Paris I.

 

Récipiendaire d’une bourse d’études pour 2022
Montant de la bourse d’études : 10 000 $
Établissement d’enseignement : Université Carleton
Programme : Baccalauréat spécialisé en sciences de la santé

Perdre ma mère à peine une heure après ma naissance est une réalité à laquelle j’ai dû faire face aussi loin que je me souvienne. D’après ce que j’ai compris, ma mère est décédée non pas parce que sa mort n’aurait pas pu être évitée, mais parce qu’il n’y avait pas assez de personnel médical expérimenté pour composer avec l’urgence médicale, à savoir sa complication postpartum. Étant originaire d’Afrique subsaharienne et ayant vu de nombreux cas comme celui de ma défunte mère se produire presque tous les jours, il m’est carrément impossible de ne pas être passionnée par l’obstétrique et la gynécologie. Mon rêve n’est pas né d’ambitions et de fantasmes vides, mais plutôt de la nécessité de provoquer un changement, d’influencer le système, de contribuer à faire évoluer les statistiques et de faire une différence fondamentale dans le niveau d’attention et de soins que chaque femme enceinte reçoit avant, pendant et après l’accouchement.

Au Nigeria, une femme sur 22 court le risque de mourir pendant la grossesse ou l’accouchement ou encore après l’accouchement, ce qui est absolument alarmant si on compare cette statistique aux données des pays développés, où le taux est de 1 sur 4 900 (OMS, 2020). Ce sont ces chiffres qui me poussent à persévérer dans ma volonté de devenir médecin et à travailler pour améliorer la santé des femmes. Il est vrai que la mort de ma mère nous a mis dans une situation très difficile, mon père et moi, car mon père a dû se mettre à pousser des brouettes pour pouvoir s’occuper de moi et répondre à tous mes besoins.

Ma mère n’avait aucune forme d’assurance de son vivant, ce qui a rendu la situation encore plus difficile, car ma petite famille (mon père et moi) vivait dans la plus grande précarité. Avec le peu que mon père gagnait en travaillant jour et nuit et une partie de ce qu’il empruntait de ses amis et qu’il n’a toujours pas remboursé, j’ai pu fréquenter une école privée au Nigeria, où je me suis efforcée d’être la meilleure dans tout ce que je faisais et où j’ai même dû devenir coiffeuse à temps partiel, afin de gagner l’argent pour permettre à mon père de payer mes frais de scolarité. J’ai fini par devenir la meilleure élève de l’année scolaire. À force de beaucoup de travail et grâce aux économies réalisées par mon père, j’ai réussi à être admise à l’Université Carleton, avec l’espoir de finir mes études au premier rang et de poursuivre mon rêve d’étudier la médecine, afin d'apporter une grande contribution à la réduction de la mortalité maternelle en Afrique.

Mon rêve est de devenir médecin afin de pouvoir jouer un rôle très important dans la réduction de la mortalité maternelle et infantile en Afrique et aussi d’offrir beaucoup en retour à la communauté canadienne. J’étudie actuellement en sciences biomédicales comme condition préalable à l’école de médecine et je reste attachée à ce rêve, car c’est essentiellement ce qui me motive à me dépasser jour après jour.

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