Sarah R.

 

Récipiendaire d’une bourse d’études pour 2022
Montant de la bourse d’études : 10 000 $
Établissement d’enseignement : Université Bishop’s

D’emblée, les signes des difficultés de ma famille étaient apparents. Je ne crois pas qu’il y ait eu beaucoup de temps où mes parents ont été heureux ensemble. Les visites fréquentes de la société d’aide à l’enfance s’expliquaient par les troubles mentaux de ma mère, qui était atteinte de schizophrénie.

Mes parents ont vécu un divorce combiné à une longue bataille pour obtenir ma garde. C’est mon père qui a obtenu ma garde, alors que ma mère a disparu de ma vie, ne me laissant qu’un vague souvenir de sa présence.

Toutefois, mon père a plus tard subi une crise d’épilepsie à laquelle j’étais la seule à assister. On lui a par la suite diagnostiqué un cancer du cerveau. C’est ainsi qu’a commencé le difficile parcours de diverses formes de traitement du cancer, combiné à la perte de fonctions de mon père. Fin 2015, son état s’est tellement détérioré qu’il a dû être hospitalisé en permanence. La veille du Nouvel An, j’ai appris la mort de mon père, ce qui a marqué le début d’une transition turbulente vers la vie avec ma cousine, devenu ma tutrice légale conformément à la volonté exprimée par mon père dans son testament.

Le fait que mon père n’avait pas d’assurance vie a amplifié le fardeau que ma cousine a dû assumer au moment de prendre l’engagement de prendre soin de moi. Son mari étant le seul à subvenir aux besoins de cette nouvelle famille et, en raison des troubles mentaux de ma cousine, il n’y avait pas de place pour les excès. Chaque dépense était considérée avec le plus grand soin afin de nous maintenir à flot. Le nuage de l’anxiété liée à l’argent était toujours présent, gangrenant chaque aspect de la vie quotidienne. Il y avait beaucoup de choses que d’autres enfants que je connaissais avaient vécues que je percevais comme étant extraordinaires, alors qu’ils les percevaient comme étant normales.

Comme je n’avais que 11 ans lorsque mon père est mort, je n’ai pas pu contribuer aux finances de ma famille. Ce n’est qu’à l’école secondaire que j’ai pu commencer à m’acheter des choses et à trouver un emploi pour alléger le fardeau que mes parents avaient porté jusqu’alors. J’ai commencé à payer des factures dès que je l’ai pu, puis j’ai élargi mon éventail de responsabilités en grandissant, comme, par exemple, acheter des denrées à l’épicerie.

Le seul avantage d’avoir passé une si grande partie de mon enfance avec des médecins est que mon enfance m’a incitée à faire tous les efforts nécessaires pour devenir médecin à mon tour. Mon désir d’aider les autres à ne pas subir le même sort que mon père ou à ne pas vivre ce que j’avais vécu en raison de sa situation a été au cœur de mon engagement à me faire accepter dans les meilleurs programmes médicaux. Si mon père avait souscrit une assurance vie, il n’y aurait pas eu cette chape de stress pesant sur ma famille depuis le jour un. Si mon père avait investi dans une assurance vie, une plus grande partie de ma famille aurait alors été prête à investir dans mon bien-être au lieu de me considérer comme un boulet à jeter dans le système de placement familial et à oublier. La prévoyance de mon père aurait pu éviter la crainte imminente de l’endettement financier qui m’enchaînera dans un avenir prévisible sans aide extérieure; cette crainte apaisée, j’aurais pu montrer ce dont je suis vraiment capable.

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