Je m’appelle Shae-Lynn et je suis étudiante de troisième année en kinésiologie à l’Université de Calgary. Comme la plupart des étudiants universitaires, les troubles financiers, la pression des études et la gestion du temps sont des sources de stress au quotidien. Cependant, ces problèmes ont pris une ampleur considérable au cours des six derniers mois, car mon père a été assassiné le 10 mars dans ma ville natale à Valemount, en Colombie-Britannique.
Mon père a été assassiné durant la semaine la plus occupée et la plus stressante de mon cheminement académique. J’avais trois examens de mi-session et d’innombrables travaux à remettre. Je ressentais une pression extrême à l’idée de prendre du retard, alors le lendemain de sa mort, j’ai décidé de faire un des examens de mi-session. Je n’ai manqué qu’une seule semaine d’école.
Néanmoins, sa mort a aussi eu une incidence positive sur mes études postsecondaires. Elle est devenue une source de motivation et m’a poussée à en faire plus et à sortir de ma zone de confort. J’ai donc décidé d’aller étudier à l’étranger à la session d’hiver 2020.
Comme j’ai perdu le soutien financier de mon père et qu’il n’avait pas d’assurance vie, je dois souscrire un plus grand nombre de prêts étudiants. Cela signifie que je dois travailler beaucoup plus fort à l’école pour obtenir les meilleures notes afin de pouvoir envisager le plus d’options possibles.
Comme sa mort est criminelle, il y a des audiences judiciaires. En plus, il vivait seul. Il y a donc eu beaucoup de travail à faire pour s’occuper de sa maison et de ses effets personnels. J’ai dû me rendre à Valemount à plusieurs reprises dans les six derniers mois pour m’occuper de ces affaires. J’habite à 7 heures de Valemount alors les frais de transport ainsi que les dépenses liées à la nourriture et au logement ont été considérables.
Je dois maintenant payer le loyer, la nourriture, les frais de scolarité, la facture de téléphone, l’assurance auto et l’essence, tandis qu’avant, mon père m’aidait à payer quand il le pouvait. Une assurance vie aurait contribué à alléger mon stress financier et m’aurait permis de me concentrer sur mes études.
J’ai vécu avec mon père à l’été 2018. Toutefois, comme il est décédé, je devrai dorénavant prendre à ma charge les dépenses liées à la nourriture et au logement lorsque je retourne à la maison durant les congés scolaires. Le fardeau émotionnel de cette situation a été immense. Je vis de l’anxiété, du stress et de la colère extrêmes. Il est rare que je passe une journée sans pleurer ou sans avoir de crise de panique. La peine que j’ai vécue a été terriblement épuisante et je me sens tout le temps fatiguée.
J’ai déployé énormément d’efforts pour rester sur la bonne voie dans mon programme d’études. J’ai travaillé fort pour gérer la douleur que je vis depuis sa mort. Je prends le temps d’analyser mes émotions. Je vois un thérapeute de temps en temps. Je planifie assister à une rencontre avec un groupe de soutien aux homicides et je reprends le contrôle sur les choses que je peux dans ma vie comme l’alimentation, l’exercice et les horaires de sommeil. Pour subvenir à mes besoins, j’ai occupé un emploi à temps plein durant l’été que j’occupe maintenant à temps partiel durant l’année scolaire. Même s’il a été difficile d’équilibrer ces différents aspects de ma vie, ce fut nécessaire pour réduire mon stress financier. J’ai également fait d’autres demandes de prêts étudiants pour cette année et j’ai travaillé fort sur le budget.
Cette bourse d’études aurait une incidence inestimable sur ma vie et j’espère que c’est ce que j’exprime dans mon histoire. Je vous remercie de votre attention.