Quand j’avais 13 ans, mon père s’est suicidé. C’était inattendu et déroutant. Ma mère a dû occuper deux emplois supplémentaires pour subvenir à mes besoins et à ceux de mes jeunes frères et sœurs. Ma mère comptait sur moi pour l’aider à élever ses frères et sœurs, et j’ai dû trouver un emploi pour contribuer au financement. Bien que ma mère ait travaillé dur pour subvenir aux besoins de mes frères et sœurs et de moi-même, cela ne s’est pas fait sans mal. En 2018, j’ai déménagé pour aller étudier à l’Université du Manitoba. Contrairement à mes camarades d’université, mes parents n’ont pas pu m’aider financièrement. J’ai dû contracter des prêts étudiants pour payer mon loyer et mes frais de scolarité, et travailler pour régler d’autres factures.
En 2019, je suis tombée enceinte et j’ai été victime de violences physiques et fait l’objet d’exploitation financière de la part du père de mon enfant. Ma mère est tombée malade et était incapable de travailler autant qu’il le fallait. De plus, en raison de ma situation, il a fallu que je retourne vivre à la maison pour que ma mère et moi puissions nous aider l’une l’autre. Je suis rentrée chez moi et j’ai interrompu mes études parce que je devais travailler et m’occuper de ma mère, de mes frères et sœurs et de mon bébé. Au cours de l’été 2021, ma mère est décédée d’un cancer du sein. À partir de ce moment-là, il n’y avait plus que moi qui subvenais aux besoins de mes frères et sœurs et de mon bébé.
Même si ma mère avait souscrit une assurance vie, celle-ci n’était pas très élevée et elle a été divisée en trois entre mes frères et sœurs et moi-même. L’absence d’une couverture d’assurance vie adéquate m’a empêchée de m’occuper seule de mes frères et sœurs et de mon bébé. Je n’ai pas pu prendre de congés pour faire mon deuil, car j’avais besoin d’argent pour payer les factures et la nourriture du ménage, ce qui a créé des mois épuisants sur le plan émotionnel. Avec une assurance vie adéquate, j’aurais pu prendre un congé pour m’occuper de mes frères et sœurs, de mon fils et de moi-même, sans me soucier de l’argent.
Une assurance vie adéquate m’aurait permis de prendre le temps de faire mon deuil, de m’occuper de ma famille et de payer les factures et mes frais de scolarité sans l’aide d’un prêt étudiant. Lorsque j’aurai obtenu mon diplôme, j’aurai près de 35 000 $ de prêts étudiants à rembourser, tout en continuant à subvenir aux besoins de ma famille. L’assurance vie liée au décès de mes parents aurait permis d’alléger quelque peu cette dette.
J’ai dû travailler dur pour avoir suffisamment d’argent pour subvenir aux besoins de ma famille. J’ai fait des heures supplémentaires, des nuits supplémentaires, des fins de semaine et quelques jours fériés pour pouvoir payer les factures. J’ai contracté des prêts étudiants et je travaillerai parfois de manière occasionnelle lorsque j’aurai le temps. Je travaillerai toujours dur pour ma famille.
Ma vie et celle de mes frères et sœurs n’a pas toujours été juste, mais nous sommes là les uns pour les autres et nous sommes déterminés à nous aider mutuellement à atteindre nos objectifs. Nous avons traversé beaucoup d’épreuves ensemble et je me suis donné pour mission de veiller à ce que mes frères et sœurs soient en mesure, sur le plan émotionnel et financier, de s’épanouir dans leur propre vie.