16 février 2012. Je me suis réveillée et suis descendue. J’ai vu ma mère en larmes et je savais ce qu’elle était sur le point de m’annoncer. Elle m’a expliqué que mon père avait péri dans l’incendie de sa maison, causé par une cigarette mal éteinte. « Les voisins ont appelé les pompiers, mais ils n’ont pas pu le sauver. » C’est exactement ce qu’elle a dit. Mes parents se sont séparés quand j’avais trois ans et mon père a déménagé en Colombie-Britannique. Il ne pouvait plus travailler en Ontario en raison d’un accident de voiture dans lequel il avait été accusé de conduite avec facultés affaiblies, entraînant l’établissement d’un casier judiciaire et la révocation de son permis de conduire.
Avant sa mort, j’étais une petite fille extravertie et pleine d’espoir. Ce jour-là a changé ma vie pour toujours. Mon père, bien que troublé, était un homme drôle et aimant. Je n’ai pu voir mon père qu’environ une fois tous les quatre ans. J’ai perdu un morceau de mon cœur à l’idée de savoir que je n’entendrai plus jamais son rire. Il a toujours su me faire rire.
Ma mère m’a élevée seule depuis qu’il nous a quittées. Elle a cumulé deux emplois pour pouvoir subvenir à nos besoins. Mon père lui devait des milliers de dollars de pension alimentaire et de factures résultant de son accident. Cela a fait peser un stress financier continu sur ma mère et ça n’a fait qu’empirer à mesure que je grandissais.
À la mort de mon père, il n’avait pas d’assurance vie. L’idée que j’aille à l’université était un rêve non atteignable. Nous luttions pour joindre les deux bouts chaque mois. S’il avait eu une assurance vie, je sais que cela ne nous aurait pas aidées à surmonter la détresse émotionnelle, mais cela nous aurait épargné un énorme stress financier. Il aurait été bien plus facile d’économiser pour les études.
Au secondaire, j’ai travaillé à temps partiel dans l’espoir d’économiser assez pour aller à l’université. J’allais aux cours, aux entraînements de hockey sur gazon puis je me précipitais à la maison pour prendre une douche avant d’aller au travail à 17 heures. Je travaillais jusqu’à 22 heures et je recommençais le lendemain.
Lorsque j’ai été acceptée à l’université, je n’avais pas assez économisé pour m’inscrire. Au deuxième semestre de la 13e année, j’ai travaillé à temps plein et à temps partiel, sept jours sur sept. J’ai fait ça pendant tout le semestre et pendant l’été précédant la rentrée.
Quand j’ai été acceptée en criminologie, mon rêve d’enfance s’est réalisé. Je souhaite devenir policière pour faire de ma collectivité un lieu plus sûr pour tout le monde. Bien des gens m’ont dit que je n’aurais pas les moyens d’aller à l’université, mais j’ai persévéré et je ne me suis pas découragée. Bien que les finances de ma famille soient limitées, nous avons fait de notre mieux avec ce que nous avions. Je suis éternellement reconnaissante pour tout ce que ma mère a fait pour moi et pour le chemin que nous avons parcouru. Merci de l’intérêt porté à ma demande et d’aider les étudiants dans le besoin.