Le cancer s’insinue dans nos vies quand on s’y attend le moins.
Mes parents, tous deux immigrants chinois élevés dans des villages pauvres, ont travaillé sans relâche pour atteindre un niveau de stabilité financière nous permettant d’améliorer nos conditions de vie au Canada. Cependant, quelques mois plus tard, la santé de mon père a rapidement décliné en raison d’un cancer.
Ma mère a essayé de me cacher la gravité du cancer de mon père, mais il devenait clairement de plus en plus malade. Moins d’un an après son diagnostic, il est décédé alors que j’étais âgée de sept ans et ma sœur de deux ans. Je n’oublierai jamais l’image et le bruit de ma mère sanglotant à côté de son cercueil, sans aucun membre de la famille à part nous au Canada.
L’assurance vie de mon père était loin d’être suffisante pour couvrir nos dépenses à long terme. Nos versements hypothécaires, jusque là abordables, sont devenus presque impossibles à gérer. Par conséquent, ma mère, en tant que travailleuse autonome, travaillait le week-end et tard le soir jusqu’à 1 h du matin, non seulement pour subvenir aux besoins de notre famille de trois personnes, mais aussi pour payer les frais médicaux de ma grand-mère en Chine. Elle a toujours insisté pour investir ce qu’elle pouvait dans un REEE afin que ma sœur et moi puissions poursuivre des études postsecondaires, même si cela signifiait travailler davantage pour épargner.
Ma mère travaillant constamment, j’ai assumé les responsabilités du ménage. Au lieu de jouer avec des amis, j’ai élevé ma sœur et préparé les repas quand ma mère n’était pas là. Une fois que j’ai pu travailler, j’ai développé des compétences en marketing et en affaires en autodidacte afin d’obtenir un emploi à temps partiel à distance qui corresponde à mes objectifs de carrière. Cela m’a permis d’investir dans mon avenir, de soutenir ma famille et de poursuivre mes passions simultanément.
J’ai étudié avec acharnement tout au long de mes études secondaires et j’ai été acceptée dans le programme d’études de gestion dont je rêvais avec une moyenne de 98 %. Bien que les frais de scolarité aient été difficiles à accepter, les choses commençaient à s’améliorer pour notre famille.
Mais la cruauté de l’univers n’épargne personne.
Peu de temps après la mort de ma grand-mère, ma mère a reçu un diagnostic de cancer du sein. Pendant des années, elle a subi un stress et négligé sa santé. Elle va bientôt devoir cesser de travailler et subir une chimiothérapie douloureuse. Le cancer a une fois de plus montré son horrible visage, menaçant d’anéantir les bases fragiles que nous avions tant travaillé à reconstruire. Malgré tout, je continuerai à persévérer et à subvenir aux besoins de ma famille tout au long de mes études et de ma carrière. Ma mère est tout pour moi et je serai toujours reconnaissante de la vie qu’elle nous a offerte.
Si mon père avait souscrit une assurance vie adéquate, ma mère aurait pu passer plus de temps avec nous pendant notre enfance et pleurer la perte de mon père comme il se doit au lieu de se surmener. Cette bourse nous rapprocherait d’un avenir où les soucis financiers ne sont plus un fardeau constant dans nos vies.
Grâce à mes études, j’espère obtenir un emploi enrichissant qui offre une stabilité financière et un bon équilibre travail-vie personnelle pour permettre à ma mère de se reposer enfin. Je tiens à avoir une incidence positive dans le monde et à sensibiliser aux répercussions du cancer sur notre vie quotidienne en redonnant à ma collectivité.