Alison D.

 

Récipiendaire d’une bourse d’études pour 2023
Montant de la bourse d’études : 10 000 $
Établissement d’enseignement : Cégep de Jonquière
Programme : Travail social

Mon enfance a toujours été un sujet sensible pour moi. Ma mère était toxicomane et mon père accro au jeu. Je n’ai pas eu l’enfance dont rêvent la plupart des enfants. Je n’avais que trois ans quand les services sociaux m’ont retiré du nid familial à cause des problèmes de dépendance de mes parents. J’ai été confiée à ma grand-mère jusqu’à ce que j’aie atteint l’âge adulte. Cet événement a eu une grande incidence sur ma vie. À l’époque, il m’était difficile de comprendre pourquoi je n’avais pas le droit de voir mes parents tous les jours comme la plupart de mes camarades de classe. J’avais du mal à comprendre ce nouveau mode de vie que je n’avais pas choisi. Tout au long de ma jeunesse, je me suis efforcée de maintenir une relation solide avec mes parents. Même si nous ne vivions pas ensemble, ils ont toujours été une source d’inspiration pour moi. Ma mère était ma confidente et ma meilleure amie. Nous avons gardé un lien fort malgré les circonstances du passé.

En 2018, ma mère a développé de nombreux problèmes de santé en raison de son alcoolisme. Elle en est décédée le 19 mars 2019. J’avais 19 ans et son décès a été source de blessures et d’incompréhension pour moi. D’un autre côté, cela m’a aussi permis de devenir la personne forte et résiliente que je suis aujourd’hui. Sa mort a marqué un tournant dans ma vie. J’ai grandi et évolué considérablement à la suite de cet événement. Cela m’a indiqué le chemin à suivre. D’ailleurs, c’est loin d’être celui que j’avais imaginé.

Ma mère n’avait pas d’assurance vie. À cause de cela, mes sœurs et moi avons dû payer l’ensemble des coûts liés à son décès. Cela nous a laissé beaucoup de dettes. Par conséquent, je dois travailler dur pour retrouver une bonne situation financière. Je comprends désormais l’importance d’avoir un contrat d’assurance vie, qui nous aurait offert une protection financière et nous aurait évité de nombreuses inquiétudes à cet égard.

Pour atteindre mes objectifs, je me concentre sur le fait que je suis la seule de ma famille à pouvoir faire des études postsecondaires. L’idée de se surpasser pour prouver que ce n’est pas l’environnement dans lequel on naît qui nous définit me motive un peu plus chaque jour.

Pour moi, il est important de faire des études, mais je dois me débrouiller pour pouvoir continuer. Sans soutien financier, je dois travailler davantage pour subvenir à mes besoins. J’étudie à temps plein et je cumule deux emplois à raison de trente heures par semaine pour y arriver. Cependant, la persévérance et la détermination me permettent de poursuivre mon rêve de devenir travailleuse sociale. Chaque jour, je m’y accroche. Plus tard, j’accompagnerai des personnes qui comme moi ont du mal à trouver leur voie dans un environnement dysfonctionnel.

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