En mars 2019, ma mère a reçu un diagnostic de cancer du sein. Elle venait d’obtenir un nouvel emploi à un endroit qu’elle aimait beaucoup, mais en raison de son cancer, elle ne pouvait plus travailler et, même si nous ne le savions pas encore, elle ne le pourrait plus jamais. Elle a subi huit traitements de chimiothérapie et une intervention chirurgicale à l’été 2019. Tout au long de l’été, nous avons fait des aller-retour à l’urgence parce qu’elle avait d’horribles maux de tête. Personne ne comprenait ce qu’elle avait jusqu’à ce qu’elle passe une IRM; les choses se sont détériorées à partir de là.
Son cancer s’était propagé par son sang jusqu’à son cerveau et sa colonne vertébrale. Elle avait une forme très rare de cancer qui se développe habituellement à la suite d’un cancer du sein. Ses chances de survie étaient très minces, car les médecins en savent très peu au sujet de ce cancer; elle était donc en phase terminale.
Ma mère n’avait pas d’assurance vie, car nous n’aurions jamais pensé qu’elle allait mourir si jeune; elle n’avait que 48 ans. J’ai découvert que ma mère était en phase terminale avant mon départ pour l’université. J’ai donc dû prendre une décision difficile : aller à l’école ou non. Même si je voulais ardemment rester avec elle, j’ai décidé d’aller à l’école pour qu’elle soit fière de moi. J’ai travaillé tout l’été pour pouvoir avoir les moyens de vivre loin de chez moi, car mes parents n’étaient pas en mesure de subvenir à mes besoins financiers.
Ma mère est décédée le 31 décembre 2019, neuf mois après avoir reçu son premier diagnostic. Après son décès, mon père n’a pas travaillé pendant plusieurs mois pour vivre son deuil, et j’ai décidé de retourner à la maison pour être là pour lui. J’ai suivi mon programme en ligne et j’ai eu de la difficulté à subvenir aux besoins de mon père tout en réussissant mes études. J’étais déterminée à poursuivre mes études postsecondaires pour que ma mère soit fière de moi, à être là pour mon père et à décrocher l’emploi de mes rêves, celui d’infirmière.
Comme ma mère n’avait pas d’assurance vie, mon père était très préoccupé par le remboursement du prêt hypothécaire, des voitures et des dettes accumulées par mes parents au fil des ans. J’ai essayé d’aider financièrement mon père du mieux que j’ai pu tout en travaillant à temps partiel pendant l’année scolaire. Mon père a décidé de retourner au travail des mois plus tard, mais en raison de la pandémie, il n’y avait pas de travail. Le fait de ne pas avoir d’assurance vie a fait en sorte que le fardeau financier de la famille a éclipsé notre capacité de vivre notre deuil. Avec une assurance vie, mon père n’aurait pas eu à se soucier de s’absenter du travail pour faire le deuil de sa femme, ses dettes auraient été réglées et nous aurions pu vivre confortablement dans la maison de rêve de ma mère. J’étudie maintenant en sciences infirmières plus près de chez moi et je suis déterminée à atteindre mon objectif de prendre soin des autres, tout en continuant de soutenir mon père et en n’oubliant jamais ma mère.