Imane F.

 

Récipiendaire d’une bourse en 2021
Montant de la bourse : 10 000 $
Établissement d’enseignement : Université de Toronto
Programme : Physique

Le jour où j’ai obtenu mon diplôme d’études secondaires, j’ai appris que ma mère avait reçu un diagnostic de cancer du sein rare et agressif.

Mon petit frère et moi étions totalement sous le choc et dans le déni. Ma mère, qui était ma source de force et de résilience, qui courait tous les jours et mangeait comme il faut, était en train de mourir. C’était incompréhensible. J’ai été acceptée à l’Université de Toronto pour étudier en physique. Mon rêve était de devenir physicienne, mais je voulais m’occuper de ma mère. Elle a refusé catégoriquement que je reste à la maison et elle m’a dit de suivre ma passion et de faire des études. Après un long combat de deux ans, le cancer a progressé et a envahi tout son corps et son cerveau, et elle est décédée dans mes bras.

Vers la fin, je me suis occupée de ma mère pendant qu’elle était hospitalisée au Campus Civic de l’Hôpital d’Ottawa, tous les jours. Le trajet durait près de deux heures. Je lui apportais des aliments cuisinés maison, de la musique, des photos de mon frère et moi quand nous étions bébés, espérant qu’elle me reconnaîtrait de nouveau. Ce fut la période la plus difficile de ma vie, mais les difficultés financières et les dettes laissées à son décès ont été tout aussi pénibles. En tant que nouveaux immigrants au Canada en provenance du Maroc, nous n’avions pas grand-chose et mes parents avaient fait de nombreux sacrifices pour que nous ayons une chance d’avoir une vie meilleure. Tout ce que j’ai toujours voulu, c’est les rendre fiers en poursuivant des études, car ils n’en avaient jamais fait, et prendre soin d’eux comme ils ont pris soin de moi.

Depuis le décès de ma mère, les choses sont très difficiles. Elle n’avait pas d’assurance et elle prenait des médicaments très coûteux pour lesquels mon père effectue des paiements aujourd’hui encore. C’est déchirant de ne pas avoir eu les moyens de payer des funérailles convenables pour ma mère. Si ma mère avait eu une assurance vie, nous aurions pu vivre notre deuil sans avoir à assumer un lourd fardeau financier. J’aurais été en mesure d’étudier sans l’anxiété causée par l’instabilité financière. Elle était notre seule source de revenus et elle travaillait très fort. Je n’aurais jamais pu imaginer qu’elle tomberait malade. On ne pense jamais qu’une telle chose pourrait arriver à soi-même. Pour moi, cela a vraiment mis les choses en perspective. L’avenir n’est pas garanti et chacun doit donc toujours être préparé pour son propre bien et pour le bien de sa famille.

Je sais que j’ai le pouvoir d’aider ma famille. Tout ce que ma mère voulait, c’était que je poursuive mon rêve de devenir une physicienne médicale pour que je puisse aider les innombrables personnes atteintes d’un cancer du sein chaque année au Canada grâce à de meilleures techniques d’imagerie, à une radiothérapie ciblée et à des techniques préventives pour détecter le cancer avant qu’il ne soit trop tard. Je ne veux pas que la situation financière de ma famille m’empêche de poursuivre des études supérieures. Tout ce que je peux faire, c’est continuer à soutenir mon petit frère et mon père du mieux que je peux tout en travaillant à réaliser mon rêve, sachant à quel point ma mère serait fière si elle pouvait me voir maintenant.

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« Bien que certains jours soient plus difficiles que d’autres, je m’acquitte toujours de mes responsabilités, parce que je veux que mon père soit fier de moi... » Lisez l’histoire de Fernando.