Nicholas P.

 

Lauréate d’une bourse d’études pour 2019

 

Montant de la bourse : 10 000 $ 
Établissement : Georgian College
Programme : sciences de la santé

Le 11 décembre 2009 a été, de loin, le pire jour de ma vie, car j’ai perdu simultanément mon meilleur ami, mon mentor et, surtout, ma mère.

C’est dur de perdre un parent, peu importe l’âge qu’on a. Mais quand on a 12 ans, c’est comme si tout s’écroulait. Ma mère était célibataire et très malade. J’avais beau m’y attendre, son décès m’a profondément bouleversé. Elle a toujours été malade, faisait de fréquents séjours à l’hôpital et ses rendez-vous avec les médecins et les visites à domicile d’infirmières étaient monnaie courante. Comme nous vivions grâce à ses prestations d’invalidité, qui n’étaient que d’environ 1 200 $ par mois, ce n’était pas toujours le grand luxe. Nous avions peu d’argent, mais elle réussissait malgré tout à joindre les deux bouts.

J’ai eu la chance d’aller vivre avec mon oncle et ma tante, qui avaient trois enfants et un quatrième en route. Mon oncle construisait des trottoirs et ma tante était femme au foyer. Quelques jours avant le décès de ma mère, mon oncle a eu un accident du travail, s’est blessé au dos et a dû subir une intervention chirurgicale. Il ne pouvait plus exercer son métier. Pendant deux ans, il a fait la navette entre North Bay et Sudbury, avant d’obtenir un diplôme en génie civil. Je dois beaucoup à mon oncle et ma tante, qui se sont occupés de moi pendant six ans, jusqu’à ce que je déménage à Barrie pour commencer mes études en 2015.

Financièrement, cela a toujours été difficile, tant avant qu’après le décès de ma mère; j’y suis habitué. Ma mère n’avait pas d’assurance vie et mon oncle et ma tante étaient en train de fonder leur propre famille; il n’y avait pas d’argent de côté pour moi.

Dès mes 15 ans, j’ai fait ce que j’ai pu. Je travaillais à temps partiel les fins de semaine pendant l’année scolaire et autant que je le pouvais durant l’été. Comme mon oncle ne touchait pas beaucoup d’argent de la CSPAAT pendant qu’il avait repris ses études, je participais aussi financièrement. Ce n’était pas toujours nécessaire, mais il ne me restait ensuite pas beaucoup d’argent.

Il ne faut pas sous-estimer l’importance de l’assurance vie. Si ma mère en avait eu une, je n’aurais pas à craindre, comme aujourd’hui, de ne pas avoir les moyens de faire des études postsecondaires. Le stress d’avoir à nourrir, vêtir et loger un autre enfant n’aurait peut-être pas été aussi lourd pour mon oncle et ma tante. Enfin, j’aurais peut-être pu guérir plus rapidement que je ne l’ai fait, si je n’avais pas eu à m’inquiéter du fardeau financier que je représentais pour ma nouvelle famille.

Ma mère n’avait pas d’assurance vie et j’en ai tiré une précieuse leçon : Nous ne pouvons pas décider quand notre dernière heure viendra, mais nous exerçons un contrôle sur l’incidence que cela aura sur ceux qui resteront.

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