Écouter sa tête, son cœur et ses intestins
28 juin 2022
Pour les propriétaires d’entreprises, les promoteurs de régime et les administrateurs de régime
Écouter sa tête, son cœur et ses intestins
Shimi Kang est une médecin primée, une chercheuse et une experte en neuroscience de l’innovation, du leadership et de la motivation. La Dre Kang propose des solutions fondées sur des données scientifiques pour la santé, le bonheur et les réalisations au travail, en classe et à la maison. La Dre Kang est professeure clinicienne adjointe à l’Université de la Colombie-Britannique, auteure à succès et conférencière d’honneur.
Pour en savoir plus, rendez-vous à l’adresse drshimikang.com (site en anglais seulement)Vos nombreux centres d’intelligence
Sonia est une femme performante et une employée de rêve*. Elle est reconnue pour sa gentillesse, son ardeur au travail et son sens des responsabilités. Imaginez son choc et celui de sa famille, ses amis, ses collègues lorsqu’elle a commencé à faire de l’anxiété et à avoir une mauvaise concentration, et qu’elle a commencé à prendre un retard considérable à l’égard de ses objectifs professionnels et personnels.
Quelle en était la cause? Était-ce la pandémie, le travail, la culture des médias sociaux, ou tout cela en même temps? La véritable cause est la suivante : Sonia n’a pas écouté les signaux internes qui lui disaient de changer de cap.
Les dangers du stress sont connus depuis longtemps. J’ai travaillé à l’Organisation mondiale de la santé dans les années 1990, et à l’époque, elle avait déclaré que le stress était une épidémie1. Et la pandémie n’a fait qu’empirer les choses. Le stress, l’épuisement professionnel, la solitude, l’anxiété, la dépression et la dépendance sont en hausse2.
Examinons de plus près la science derrière le stress, nos « trois cerveaux » et les trois actions quotidiennes dont nous avons tous besoin pour nous en sortir dans notre nouvelle réalité trépidante, en constante évolution et stressante.
Comment le stress nous affecte-t-il?
Sonia a appris que le fait d’être trop occupée, de manquer de sommeil, d’avoir moins d’interactions sociales en personne et de se comparer sur les médias sociaux a déclenché sa réaction « paralysie, combat ou fuite ».
Elle a appris ce qui suit :
- La paralysie est synonyme d’anxiété, de pensée obsessionnelle, de procrastination et d’indécision.
- Le combat, c’est l’irritabilité, la colère et la rage.
- La fuite se traduit par toute forme d’évasion mentale, comme vérifier nos téléphones, manger ou consommer de l’alcool ou des drogues.
Sonia a été en mesure d’identifier sa propre réaction au stress et s’est engagée à tenter de sortir de cet état de stress réactif limité (système nerveux sympathique) alimenté par les molécules d’adrénaline et de cortisol pour atteindre un état de croissance interactive (système nerveux parasympathique). Une fois passée de l’état de stress à celui de croissance, Sonia a remarqué que son humeur s’est améliorée, qu’elle était moins anxieuse, qu’elle était plus concentrée et qu’elle pouvait utiliser son « système d’intelligence humaine » inné et fascinant pour atteindre la santé, le bonheur et la réussite.
Saviez-vous que vous aviez trois cerveaux?
Oui, vous avez même plus de trois cerveaux! Vous avez de nombreux centres d’intelligence dans votre corps.
Le système d’intelligence humain est un élément fascinant et important de notre identité. Mais bien des gens ne s’arrêtent pas souvent pour réfléchir à la façon dont ils pensent.
Voyons les trois principaux centres de notre réseau neuronal : nos intestins, notre cœur et notre cerveau. Commençons par les intestins.
Les intestins ont besoin de temps d’arrêt
Le corps humain a un « cerveau intestinal » sensible aux émotions primaires que sont la peur et l’insécurité. C’est pourquoi les enfants ont des maux de ventre lorsqu’ils ont peur et que les adultes peuvent avoir des nausées ou des selles molles avant une présentation importante.
Quand on est stressés, trop occupés ou qu’on fait du « multitâche » (ce qui, soit dit en passant, n’existe pas), notre système nerveux se demande ce qui ne va pas et pourquoi on n’arrive pas à se reposer ou à se concentrer. Il enclenche donc notre réponse au stress.
Passer du stress à la croissance
Des actions comme respirer profondément, être dans la nature, tenir un journal de gratitude, pratiquer la pleine conscience et méditer aident à faire passer notre système nerveux du stress à la croissance et à libérer les endorphines, qui sont des neuromolécules de paix et de bonheur (oui, c’est possible d’éprouver de la joie!) Comprendre la valeur des temps d’arrêt, de prendre le temps de se déconnecter et de prendre une pause du train-train quotidien est un bon début. Mieux encore, il faut créer des habitudes quotidiennes qui régulent le stress et optimisent notre santé, notre bonheur et notre rendement.
Voici quelques habitudes à mettre en place :
La façon la plus efficace de réduire le stress et de passer du mode stress au mode de croissance est de respirer lentement et profondément.
On a souvent l’habitude de respirer superficiellement, et ce type de respiration ne touche que la partie intermédiaire de nos poumons. Une mauvaise posture, des vêtements serrés et le stress peuvent tous contribuer à une respiration thoracique peu profonde. Mais quand on respire lentement et profondément, les barorécepteurs dans nos poumons et notre diaphragme se dilatent à cause de la pression de l’air. Cette expansion indique à notre système nerveux que tout va bien, ce qui interrompt la réponse au stress et nous fait directement passer en mode de croissance et de rétablissement.
Une fois que vous aurez pris l’habitude de respirer profondément, vous pourrez le faire n’importe où : après vous être réveillé, avant de vous coucher, dans votre voiture ou à tout moment où vous aurez besoin de vous recentrer et de ressentir de la paix et du bonheur.
- Trouvez un endroit tranquille et confortable où vous pouvez vous asseoir ou vous coucher.
- Respirez lentement par le nez et expirez lentement par la bouche ouverte. Alors qu’une mâchoire serrée signale un stress à notre cerveau, une mâchoire détendue et ouverte (comme dans un bâillement) signale la sécurité.
- Une fois que vous respirez profondément et lentement, commencez à inspirer lentement dans votre ventre et sentez l’expansion de votre ventre. Ensuite, expirez lentement et portez attention à la façon dont votre ventre se contracte.
- Commencez par trois respirations, puis continuez jusqu’à ce que vous vous sentiez entièrement détendu.
Voici une vidéo (en anglais seulement) sur une technique de respiration simple et puissante utilisée par l’unité d’élite militaire américaine, les Navy Seals : la respiration en boîte.
La pleine conscience consiste à être dans le moment présent en faisant une chose à la fois. Cela signifie d’être très conscient de vous-même et de votre environnement en vous connectant à vos sens physiques – la vue, l’ouïe, le goût, l’odorat et le toucher – ainsi qu’à vos sens internes, soit les émotions et les pensées. Avec le temps, la pleine conscience vous aidera à reprogrammer votre esprit pour être plus concentré, en meilleure santé et plus heureux.
Quand on pratique la pleine conscience, on redirige l’activité neuronale de la partie réactionnaire de notre cerveau (le système de réponse au stress) vers la partie émotionnelle et rationnelle (le système de croissance). Ce faisant, nous nous entraînons nous-mêmes à réagir moins à nos impulsions, à ralentir et à réfléchir et ressentir avant d’agir.
Le contraire de la pleine conscience est le multitâche, soit la dispersion de notre attention, ce qui entraîne du stress. Lorsque nous sommes concentrés, notre cerveau reçoit le signal que nous sommes en sécurité, ce qui nous aide à rester calmes et centrés. Mais lorsque nous sommes distraits et que nous réorientons constamment notre attention, notre cerveau croit que nous sommes en difficulté et lance la réaction « paralysie, combat ou fuite ».
Voici une vidéo (en anglais seulement) sur ce qu’est la pleine conscience et sur la meilleure façon de commencer à la pratiquer.
Au cours des prochaines semaines, nous explorerons l’optimisation de nos deux autres cerveaux, le cœur, grâce à nos relations avec les autres, et le cerveau typique, grâce au jeu. Restez à l’affût!
Suivez les SARC de Manuvie sur LinkedIn (en anglais seulement) pour ne pas manquer nos prochaines publications sur nos deux autres cerveaux, soit le cœur et le cerveau typique.
Vous en voulez plus? Suivez la Dre Kang (en anglais seulement).
1 Stress: The Health Epidemic of the 21st Century http://scitechconnect.elsevier.com/stress-health-epidemic-21st-century/
2 Mental health during the pandemic: 1 year on https://www.medicalnewstoday.com/articles/mental-health-during-the-pandemic-1-year-on#Where-are-we-now
* Le personnage de Sonia est fictif et utilisé à titre d’exemple seulement.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de la Dre Kang et ne représentent pas nécessairement celles de Manuvie.
Manuvie n’est pas responsable de l’accessibilité aux sites Web autres que les siens ni de leur contenu.