Trois éléments incontournables en santé mentale : Ce qu’il faut savoir sur la thérapie, les médicaments et les autosoins

Dans le monde complexe d’aujourd’hui, prendre soin de sa santé mentale peut s’avérer difficile. Le rythme auquel surviennent les changements dans les sphères de notre vie, soit au travail, à la maison et dans la collectivité, peut sembler accablant. Il existe toutefois des mesures qu’une personne peut prendre pour gérer les effets de tous ces bouleversements. Tout part de l’adoption d’une stratégie de santé personnelle, qui comprend la prise en charge de votre santé mentale. La mise en place d’un tel plan pourrait vous fournir les outils nécessaires pour faire face aux défis que la vie vous réserve. Le plan de soutien en santé mentale se compose de divers éléments, notamment la thérapie, les médicaments et un plan pour prendre soin de soi (autosoins). Chacun des éléments offre quelques options à explorer et à prendre en considération.

La thérapie est une expérience très personnelle. Chacun possède un ensemble de besoins et de préoccupations qui lui sont propres, selon son expérience de vie. En vous adressant à un médecin, à un fournisseur de soins de santé ou en consultant votre programme d’aide aux employés et aux membres de leur famille (PAEF), vous découvrirez les options thérapeutiques qui pourraient s’offrir à vous, en ligne ou dans votre région.

Quelles sont quelques-unes des psychothérapies les plus courantes?

Parmi les types de thérapies en santé mentale les plus communs figurent, notamment, les suivants :

Thérapie cognitivo-comportementale (TCC)

• Vise à aider les gens à comprendre le lien entre leur mode de pensée, leur dialogue intérieur et les sentiments ou actions qui s’ensuivent.
• Elle aide à reconnaître les schémas de pensée et les comportements négatifs et à les changer pour apprendre à gérer les sentiments et les inquiétudes en vue de briser le cycle des comportements dysfonctionnels ancrés.

Thérapie interpersonnelle (TIP)

• Les relations et l’instant présent sont au cœur de cette approche.
• Son but est de reconnaître et de comprendre les comportements autodestructeurs dans les relations, de découvrir pourquoi une situation donnée se produit dans un contexte en particulier, de changer les habitudes stériles et d’en développer de plus saines.

Interventions axées sur la pleine conscience

• La pleine conscience vise à développer la capacité de se concentrer sur le moment présent plutôt que d’éprouver des regrets quant au passé ou de se faire du souci pour l’avenir.
• La concentration sur le moment présent permet de trouver de nouvelles façons, plus saines, de faire face aux aléas de la vie.
• Gagnant en popularité, la pratique de la pleine conscience peut être intégrée à d’autres thérapies.

Prendre la décision de suivre une thérapie demande du courage. En effet, pour évoluer et apprendre à vous connaître, vous devez accepter d’être vulnérable et faire preuve d’ouverture envers votre thérapeute. Une situation qui peut parfois être douloureuse. Voici quelques éléments à garder à l’esprit lorsque vous entamez une thérapie :

• Il est important que vous vous sentiez à l’aise avec votre thérapeute. La confiance et la franchise sont essentielles à l’établissement d’une bonne collaboration et d’une relation thérapeutique efficace.
• Lors de la première séance, appelée l’évaluation initiale, le thérapeute recueille des renseignements sur vous, votre vie et vos soucis.
• Vous souhaitez aborder certaines idées ou questions durant votre séance de thérapie? Notez-les par écrit.
• Ayez l’esprit ouvert et posez des questions sur le processus et sur ce qu’on doit en attendre.
• Une thérapie est un travail d’équipe. Vous devez y participer pleinement si vous voulez en retirer de précieux bienfaits.

Le psychiatre est un docteur en médecine (ou médecin) spécialisé en psychiatrie. Puisqu’il s’agit d’un médecin, il peut prescrire des médicaments psychotropes. Pour consulter un psychiatre, vous devez habituellement obtenir une recommandation de votre médecin de famille ou d’une infirmière praticienne.

Le psychologue est un fournisseur de soins en santé mentale qui a fait des études supérieures en psychologie. Il appartient à une profession réglementée. Il doit être autorisé à exercer sa profession par un organisme réglementaire dans sa province ou son territoire d’exercice. Contrairement au psychiatre, le psychologue ne peut pas prescrire de médicaments. Autre distinction, une personne peut souvent se diriger elle-même vers un psychologue pour prendre directement rendez-vous avec lui.

Le psychiatre et le psychologue sont tous deux des spécialistes de l’évaluation, du diagnostic et du traitement des problèmes et des troubles de santé mentale. Ils travaillent souvent en collaboration pour offrir une gamme plus étoffée de services aux personnes qui pourraient avoir besoin à la fois de médicaments et d’une psychothérapie suivie (c’est-à-dire d’une thérapie par la parole).

Oui. Selon votre situation, votre médecin pourrait vous diriger vers d’autres professionnels de la santé mentale, par exemple des infirmiers spécialisés en santé mentale, des travailleurs sociaux ou des psychothérapeutes autorisés.

Pour plus de renseignements sur les professionnels de la santé mentale, lisez notre guide de référence. Il précise les différences entre les différents types de professionnels, les personnes habilitées à poser un diagnostic ou à prescrire des médicaments, et les types de thérapies.

Types de medicaments courants

Le médecin traitant prescrira le médicament qui convient le mieux à votre situation. Il est important de suivre la posologie recommandée. Soyez patient, car certains médicaments peuvent prendre plusieurs semaines avant d’agir. Aussi, pour éviter une rechute, il est très important de poursuivre le traitement comme il a été prescrit, même si vous commencez à vous sentir mieux. La durée recommandée du traitement peut varier en fonction du diagnostic. Discutez avec votre médecin de la durée de votre traitement et, si vous devez cesser le traitement, de la manière de le faire progressivement (p. ex. en réduisant la dose).

Renseignements généraux :

• L’antidépresseur agit sur différents neurotransmetteurs du cerveau qui régularisent les émotions, les fonctions cognitives (mémoire, concentration, etc.) et les fonctions somatiques (sommeil, appétit, énergie, etc.).
• On les utilise le plus souvent pour traiter la dépression et les troubles anxieux, mais ils peuvent être prescrits pour d’autres troubles.
• Le premier antidépresseur prescrit peut ne pas être efficace ou bien toléré. Il faut parfois en essayer quelques-uns pour déterminer le type et la dose les plus efficaces.

Renseignements généraux :

• Les benzodiazépines sont une classe de médicaments prescrits principalement pour traiter l’anxiété et les troubles du sommeil.
• Ils sont souvent prescrits avec prudence en raison de leur risque de dépendance.
• Ce type de médicament peut être utilisé dans les cas d’anxiété ou d’agitation aiguës (ou comme mesure temporaire en attendant que d’autres médicaments fassent effet).
• Ils agissent sur les neurotransmetteurs du cerveau qui régularisent les émotions, les fonctions cognitives (mémoire, concentration, etc.) et les fonctions somatiques (réactions de peur affectant le rythme cardiaque, la respiration, etc.).

Renseignements généraux :

• Les psychorégulateurs ou régulateurs de l’humeur sont souvent utilisés pour traiter les troubles bipolaires. Beaucoup ont été développés au départ pour traiter les troubles épileptiques. On a ensuite découvert qu’ils étaient efficaces pour le traitement des troubles bipolaires.
• Ils agissent sur les neurotransmetteurs du cerveau qui régularisent les émotions, les fonctions cognitives (mémoire, concentration, etc.) et les fonctions somatiques liées aux manifestations d’épisodes maniaques ou dépressifs (niveau d’énergie anormal, confiance en soi ou autocensure inhabituelles, etc.).
• La détermination de la bonne combinaison de médicaments et du bon dosage peut demander du temps et plusieurs rondes d’essai.
• Le traitement peut prévoir l’utilisation de régulateurs de l’humeur pris seuls ou en association avec un antipsychotique ou d’autres médicaments.

Cela peut sembler évident, mais on oublie parfois que la situation de chaque personne est unique. Il va donc de soi qu’un bon exercice d’autosoins pour une personne ne convient pas nécessairement à une autre. Il existe heureusement un vaste éventail de pratiques ou de moyens que vous pouvez essayer lorsque vous élaborez un programme d’autosoins personnel en matière de santé mentale.

Comment savoir si une activité ou un exercice vous convient vraiment? En les essayant et en notant ce que vous ressentez au moment d’y prendre part, et même après. Par exemple, êtes-vous de meilleure humeur lorsque vous faites du yoga? Les promenades en plein air vous procurent-elles du plaisir? Si vous pouvez répondre « oui » à l’une ou l’autre de ces questions, vous avez peut-être découvert une activité qui vaut la peine d’être répétée dans le cadre de votre programme d’autosoins personnel.

Santé physique – pensez à faire régulièrement de l’exercice, surveillez votre alimentation (nutrition), prenez vos médicaments, le cas échéant, selon les indications, tentez de dormir suffisamment (sept ou huit heures chaque nuit) et buvez assez d’eau.

Santé émotionnelle et mentale – en priorité, établissez des liens avec d’autres personnes, acceptez l’aide de vos amis, des membres de votre famille et de vos collègues, évitez l’isolement, fixez des limites acceptables, apprenez à connaître les facteurs déclencheurs et envisagez d’effectuer un « sevrage numérique » (c’est-à-dire, prenez une pause des technologies pendant une certaine période).

Votre sens créatif – songez à jouer ou à écouter de la musique, faire de l’art, de l’artisanat ou à cuisiner.

Votre environnement – pensez à épurer vos espaces de vie, à passer plus de temps à l’extérieur (notamment, partir en promenade ou profiter de votre jardin, si vous en avez un).

La plupart des problèmes de santé mentale se traitent efficacement. Le taux de guérison est particulièrement élevé chez les personnes qui reçoivent les soins adéquats rapidement. La voie vers le bien-être et une vie enrichissante commence par admettre que parfois nous avons besoin d’aide. On doit reconnaître ce moment puis passer à l’action.