Cotiser à un CELI, à un REER ou aux deux?
Déterminer la solution la plus avantageuse.
Année après année, le même débat revient : vaut-il mieux investir dans un régime enregistré d’épargne-retraite (REER) ou un compte d’épargne libre d’impôt (CELI)? Ce sont deux excellents abris fiscaux pour vos placements et l’un comme l’autre, ils ont leur place dans un plan financier bien ficelé. Voici certains facteurs à prendre en considération pour déterminer dans quel type de compte placer votre épargne.
Régime enregistré d’épargne-retraite
Les REER servent généralement à épargner en vue de la retraite. Vos cotisations donnent droit à une déduction fiscale et l’argent déposé fructifie à l’abri de l’impôt. Comme le revenu des placements, les cotisations sont imposées à leur retrait. En revanche, l’idée est que vous ne toucherez à ces fonds qu’après la retraite, au moment où votre revenu et votre taux d’imposition seront en principe inférieurs. Considérés comme un revenu, les retraits ont une incidence sur l’admissibilité aux prestations et aux crédits d’impôt fédéraux fondés sur le revenu, comme les prestations fiscales pour enfants et la Sécurité de la vieillesse. Une fois que vous retirez des sommes de votre REER, vous ne pouvez réutiliser cette portion de vos droits de cotisation, sauf dans le cas du Régime d’accession à la propriété ou du Régime d’encouragement à l’éducation permanente.
Compte d’épargne libre d’impôt
Le CELI est pratique pour épargner en vue de la retraite ou de besoins à court terme. Si les cotisations ne donnent pas droit à une déduction fiscale, les sommes placées, elles, fructifient à l’abri de l’impôt. Par ailleurs, les retraits ne sont pas imposables et n’influent pas sur votre droit aux prestations et aux crédits fiscaux fédéraux fondés sur le revenu. Comme les sommes retirées du CELI s’ajoutent aux droits de cotisation pour l’année suivante, il y a peu d’inconvénients à se servir de son actif pour effectuer des achats plus ou moins importants.
Quel est le bon choix pour vous?
Revenu bas
Si votre taux marginal d’imposition est peu élevé (par exemple si vous êtes aux études ou en congé de maternité), le CELI peut s’avérer un instrument d’épargne plus avantageux que le REER. En effet, les économies d’impôt d’un REER sont alors moins attrayantes. Qui plus est, vous pourriez vous retrouver dans une fourchette d’imposition supérieure au moment d’effectuer des retraits.
Revenu moyen
Si vous êtes un contribuable à revenu moyen, il est possible qu’aucun des deux programmes ne soit nettement plus avantageux que l’autre. Une stratégie envisageable serait de cotiser maintenant à un CELI et d’accumuler vos droits de cotisation à un REER pour les utiliser plus tard, lorsque le taux marginal d’imposition sera plus élevé, afin de maximiser les avantages fiscaux.
Revenu élevé
Si votre taux d’imposition marginal est élevé, vous auriez peut-être intérêt à profiter des deux types de régimes. Le REER pourrait être plus avantageux si vous estimez que votre taux d’imposition aura baissé au moment où vous retirerez vos fonds. Vous profiterez dans ce cas d’une déduction d’impôt lorsque vous verserez votre cotisation et les sommes retirées seront imposées à un taux inférieur. Vous pouvez aussi verser le remboursement d’impôt reçu en contrepartie de la cotisation au REER dans votre CELI.
Consultez votre conseiller
Le choix de cotiser à un CELI, à un REER ou aux deux dépend de vos besoins en matière d’épargne, de votre admissibilité aux prestations fondées sur le revenu et de votre situation financière actuelle et future. Votre conseiller peut vous aider à déterminer la stratégie de placement la plus fiscalement avantageuse compte tenu de vos objectifs.
Comparaison des modes d’épargne
|
REER |
CELI |
Âge minimum |
Non |
Oui – 18 ans |
Âge maximum |
Oui – fin de l’année du 71e anniversaire |
Non |
Plafond de cotisation annuel |
18 % de votre revenu gagné l’année précédente, à concurrence d’un plafond (rajusté en fonction du montant de certaines prestations) |
Montant indexé en fonction de l’inflation |
Report des droits de cotisation inutilisés |
Oui |
Oui |
Déductibilité des cotisations |
Oui |
Non |
Pénalité mensuelle sur les cotisations excédentaires |
Oui – sur le montant excédentaire à la fin du mois. Aucune pénalité mensuelle ne sera appliquée si l’excédent est retiré à la fin du mois |
Oui – sur l’excédent le plus élevé pour le mois1 |
Options de placement |
Un éventail de choix : actions, obligations, certificats de placement garanti, contrats de fonds distincts, liquidités... |
Un éventail de choix : actions, obligations, certificats de placement garanti, contrats de fonds distincts, liquidités... |
Croissance avec report ou en franchise d’impôt |
Oui – report d’impôt |
Oui – franchise d’impôt |
Imposition des retraits |
Oui – entièrement imposables |
Non – en franchise d’impôt, sauf pour les gains réalisés après le décès, en l’absence d’un titulaire remplaçant |
Ajout des retraits aux droits de cotisation |
Non |
Oui – mais pas avant l’année civile suivante2 |
Incidence des retraits sur l’admissibilité aux prestations et aux crédits fiscaux fédéraux fondés sur le revenu |
Oui |
Non |
Transfert au conjoint avec report ou en franchise d’impôt au décès |
Oui |
Oui – si le conjoint est le titulaire remplaçant. Sinon, la valeur du compte au décès est imposable |
Transfert aux enfants avec report ou en franchise d’impôt au décès |
Non – entièrement imposables, sauf si l’enfant était à la charge du titulaire |
Oui – seuls les revenus de placement réalisés après le décès sont imposables |