L’article suivant a été écrit par le docteur Michael Apkon, président et chef de la direction de l’hôpital SickKids de Toronto, dans le cadre d’une série exclusive sur le mieux-être. Son premier article met l’accent sur le vieillissement ainsi que les mesures que nous pouvons prendre pour contrôler la qualité de notre vie avec l’âge.
Avant de joindre l’équipe de l’hôpital SickKids, le docteur Apkon était médecin-conseil en chef à l’hôpital pour enfants de Philadelphie (CHOP) et directeur général de l’hôpital pour enfants Yale-New Haven. Il enseigne actuellement la pédiatrie à l’Université de Toronto. Il a également occupé un poste dans les facultés de l’Université de Pennsylvanie, de l’école de médecine de l’Université Yale et de l’école de gestion de l’Université Yale.
Avoir une longue vie heureuse et en santé est, probablement, notre aspiration la plus fondamentale. Nous sommes nombreux à réfléchir sérieusement au chemin que nous devons prendre pour demeurer énergiques et actifs tout au long de notre vie. Les recherches scientifiques démontrent de plus en plus que nos choix et nos actions ont une incidence considérable sur notre capacité à vivre en santé.
En tant que pédiatre et parent, je réfléchis à la manière de montrer aux enfants le meilleur chemin possible pour vivre en santé tout au long de leur vie. En tant que dirigeant dans le domaine des soins de santé, je réfléchis à la manière dont les services traditionnels en matière de soins de santé font la promotion de la santé. En tant que contribuable, je réfléchis à la manière dont nous pouvons faire la promotion de la santé et du mieux-être, individuellement ou en société. Et, en tant que fils de parents vieillissants et ayant moi-même dépassé l’âge mûr, je réfléchis à la manière de demeurer énergique et de prévenir les conséquences inévitables du vieillissement. Toutes ces perspectives tiennent compte de l’incidence relative de l’environnement, de la biologie et d’autres facteurs qui influencent la santé et le mieux-être.
La probabilité de maladie ou d’invalidité progressive constitue une conséquence prévisible du vieillissement. Toutefois, la vitesse à laquelle la santé se détériore en vieillissant varie énormément d’une personne à l’autre. Cette variabilité est déterminée par une multitude de facteurs, dont plusieurs sont soumis à notre volonté. Bien que le vieillissement est inévitable, la façon dont nous vieillissons et demeurons en santé est, dans une certaine mesure, influençable.
La santé ce n’est pas uniquement l’absence de maladie. En effet, être en santé signifie être disposé et apte à participer à des activités et à surmonter les défis au quotidien. Les récents concepts médicaux reconnaissent que le « mieux-être complet » d’une personne doit être établi en fonction de son âge, de son invalidité chronique et d’autres facteurs. Pour la plupart d’entre nous, les aspects fonctionnels de la santé, c’est-à-dire notre capacité à réaliser ce qui est important pour nous, sont particulièrement pertinents.
Notre compréhension des maladies et des handicaps a également évolué. Notre compréhension de la santé repose surtout sur un modèle biomédical des maladies selon lequel les facteurs génétiques, infectieux, mécaniques et biologiques sont la cause de maladies. Plus récemment, toutefois, nous avons constaté que l’environnement, le style de vie et les comportements pouvaient aussi interagir avec les facteurs biologiques et causer les maladies et les handicaps. Les connaissances actuelles permettent de démontrer que les facteurs génétiques et autres facteurs biologiques sont responsables de moins d’un tiers des variations dans l’état de santé des gens. Plus nous en apprenons sur le fonctionnement du corps, plus ce modèle holistique de la santé et des maladies devient logique. Nos organes et notre organisme ne fonctionnent pas de manière statique, ils changent de façon dynamique. Ces changements dynamiques sont essentiels à notre développement, depuis l’enfance jusqu’à l’âge adulte, ainsi qu’à notre capacité à guérir. Nous savons également que ces changements peuvent être influencés par les choix que nous faisons.
Voyons quelques facteurs fonctionnels qui influencent notre capacité physique à faire face aux défis au quotidien. Certains de ces facteurs importants sont :
- la taille et la forme;
- la souplesse;
- la force musculaire;
- la capacité cardiaque et pulmonaire;
- le contrôle musculaire et l’équilibre;
- le métabolisme et les réserves énergétiques;
- la capacité cognitive;
- la résistance aux blessures et aux maladies.
Bien que la génétique, les maladies et les blessures physiques peuvent avoir une influence négative sur ces facteurs essentiels, dans la réalité, nous influençons considérablement chacun de ces facteurs par notre alimentation, nos activités physiques, notre exposition au tabac ou à l’alcool, nos activités mentales et notre manière de gérer le stress.
Par exemple, voyons ensemble les répercussions d’une position que nous adoptons tous, certains plus que d’autres : la position assise. Des études menées par le centre national d’épidémiologie et de santé publique (en anglais) de l’Australie ont permis de conclure que le temps que nous passons en position assise tous les jours a un lien avec le risque de mourir, et ce, même en tenant compte d’autres facteurs importants, comme le temps que nous passons à faire de l’exercice au quotidien. Selon les études menées en Australie, les gens qui passent plus de 11 heures par jour en position assise ont 40 % plus de chances de mourir au cours des trois années suivantes comparativement aux gens qui s’assoient moins de quatre heures par jour.
Donc, pour améliorer notre santé, le meilleur moyen est de suivre les conseils de l’Organisation mondiale de la santé (en anglais) qui recommande de faire 150 minutes d’exercices d’intensité modérée par semaine. Moins de 20 % des Américains le font. Afin de préserver santé et énergie, ceux d’entre nous qui ne veulent pas ou ne peuvent pas prendre le temps de faire de l’exercice régulièrement peuvent choisir de se lever et de bouger plutôt que de rester assis. Selon les résultats de l’Université de l’Utah, (en anglais) aussi peu que deux minutes d’exercices de faible intensité (comme la marche) par heure peuvent suffirent à contrecarrer les effets nuisibles de la position assise. Même les gens peu portés sur l’exercice peuvent ajouter cette activité à leur programme d’amélioration de la santé.
Pour être en pleine santé à tout âge, il faut trouver des stratégies pour contrecarrer les préjudices de la sédentarité et favoriser un changement positif par nos choix en matière d’alimentation et d’activités.
Cet article a été publié à l’origine sur le blogue de Manuvie. Les points de vue et les opinions exprimés dans cet article sont ceux de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement ceux de Manuvie.
http://www.medicaldaily.com/sitting-more-11-hours-day-raises-premature-death-risk-40-240006 (en anglais)
http://www.cbsnews.com/news/cdc-80-percent-of-american-adults-dont-get-recommended-exercise/ (en anglais)
http://healthcare.utah.edu/publicaffairs/news/2015/04/04-30-15_short_walks_offset_hazards_of_sitting_too_long.php (en anglais) (Dernière mise à jour le Octobre 2022)