Cinq conseils pour mener une vie épanouie à tout âge

Octobre 2022

Dr. George Vaillant est un psychiatre américain et un professeur à la Harvard Medical School; il est également consultant au service de psychiatrie du Massachusetts General Hospital. Il a été directeur de l’étude Grant de Harvard pendant plus de 30 ans et est l’auteur de plusieurs ouvrages à son sujet, dont deux intitulés Aging Well et Triumphs of Experience.

Existe-t-il une formule qui permette de vivre pleinement et en santé? Pendant 70 ans, des chercheurs de l’Université Harvard ont tenté de répondre à cette question. À la fin des années 1930, ils ont fait appel à 268 hommes d’âge universitaire et les ont suivis tout au long de leur vie professionnelle, amoureuse et familiale, au cours des guerres, et jusqu’à la vieillesse. J’ai dirigé l’étude pendant des dizaines d’années et voici les cinq points essentiels qui en sont ressortis :

1. L’amour est bonheur

Il faut tirer parti des relations positives. Les mariages stables, par exemple, favorisent une bonne santé et ralentissent le déclin des fonctions cognitives. Les hommes qui n’ont jamais été divorcés ou séparés ou qui n’ont jamais connu de « gros problèmes » dans leur mariage jusqu’à l’âge de 50 ans obtiennent de meilleurs résultats aux tests de mémoire que ceux qui ont eu une union malheureuse. Un mariage réussi diminue également les risques de démence.

Il ne s’agit pas pour autant de rester dans un couple dysfonctionnel. Certains hommes qui en sont à leur deuxième ou même à leur quatrième mariage (d’une durée d’au moins 10 ans) sont beaucoup plus heureux que d’autres qui fêtent leur 50e anniversaire de mariage avec réticence. Et même les célibataires sont plus heureux que ceux qui vivent une relation « hautement conflictuelle ».

2. La famille d’abord

Les relations d’une personne avec sa famille semblent également cruciales pour sa santé et son bien-être à long terme. Par exemple, les hommes qui entretiennent une relation affectueuse et positive avec leur mère sont moins susceptibles de développer une forme de démence à la vieillesse. De plus, ils gagnent davantage d’argent que ceux dont les mères n’ont pas été très présentes (en moyenne 87 000 $ de plus par année!). La proximité avec les frères et sœurs s’avère être un indicateur important de santé mentale vers 65 ans. En fait, ces liens sont aussi importants que la proximité familiale, les relations avec les parents et l’absence de problèmes émotionnels à l’enfance, combinées.

Errata des données originales collectées à partir des résultats de l'étude

« Voici des données originales tirées des résultats de l’étude. »

Image de deux hommes qui ont participé à l'étude Harvard Grant. Ils sont représentés à différents moments de leur vie au fur et à mesure qu'ils ont été documentés.

« Ces deux hommes ont participé à la Grant Study de l’Université Harvard. Les voici à différents stades de leur vie et de l’étude. »

3. La santé mentale compte

Certes, la forme physique est importante, mais il en va de même pour la santé mentale, et les deux sont d’ailleurs souvent liées. Faire du sport dans sa jeunesse favorise encore plus la santé mentale que la santé physique à la vieillesse. Et, à l’inverse, une dépression peut avoir un effet très néfaste sur la santé physique. L’étude montre qu’à mesure que les hommes prennent de l’âge, cette hypothèse se confirme de plus en plus. Plus de 70 % des sujets à qui on avait diagnostiqué une dépression à l’âge de 50 ans étaient décédés ou souffraient d’une maladie chronique à 63 ans.

4. Non aux excès d’alcool

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé et il joue un rôle important dans 6 des 10 principales causes de mortalité. Ce phénomène s’explique en partie par l’association de l’alcool avec certaines habitudes, comme le tabagisme. Par ailleurs, l’alcoolisme est considéré comme la cause et non le résultat de la dépression. Vous voulez arrêter de boire? Rien de mieux que l’abstinence. Dans ce domaine, il a été prouvé que les réunions des Alcooliques Anonymes sont plus efficaces que les traitements médicaux.

5. L’argent ne fait pas le bonheur

Le vieil adage selon lequel l’argent ne fait pas le bonheur prendrait tout son sens. Les chercheurs de cette étude ont conclu que le bonheur des hommes qui approchent 80 ans ne tient pas du tout à la classe sociale de leurs parents ni même à leurs propres revenus. En matière de réalisation, la seule chose qui compte est d’aimer son travail.

Il semble que, malgré l’idée reçue selon laquelle la richesse et la santé sont les clés d’une fin de vie heureuse, les relations avec son conjoint, ses amis et sa famille soient bien plus essentielles au bonheur à la retraite.

De manière générale, les hommes qui entretiennent de bonnes relations avec leur famille, leurs amis et leur communauté vivent plus heureux et en meilleure santé que ceux qui ont moins de vie sociale. Leur espérance de vie est également beaucoup plus longue. Les hommes seuls ont davantage de problèmes de santé et de sommeil ainsi que de troubles mentaux; ils sont également moins heureux. En somme, les relations solides sont inestimables.

George Vaillant discute son livre et son étude: Triumphs of Experience (En anglais seulement)

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Les points de vue et les opinions exprimés dans cet article sont ceux de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement ceux de Manuvie.

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