Le décès prématuré d’un parent, notamment à cause d’une maladie dévastatrice comme la SLA, crée de nombreux problèmes pour ses enfants. Dans mon cas, la perte de mon père, emporté par la SLA le jour de Noël 2020, a été un événement profond qui a bouleversé ma vie. Sa mort a été marquée par des fins prématurées, un chagrin complexe et un soulagement doux-amer, car les souffrances de mon père prenaient enfin fin.
Pendant quatre ans, notre famille a assisté à la progression inexorable de la SLA, qui a privé mon père de ses capacités, de sa dignité et de sa qualité de vie. La progression inexorable de cette maladie a eu un effet dévastateur sur notre famille. Sur le plan financier, le diagnostic lent et coûteux de la maladie a épuisé la quasi-totalité de l’assurance de mon père. Après le décès de mon père, le petit reliquat de son assurance a été placé sur un compte afin de financer la future retraite de ma mère. Cependant, pendant les années qui ont suivi la mort de mon père, nous, les enfants, n’avions plus aucun soutien financier. Cela a eu un impact considérable sur notre parcours de guérison et a rendu le financement de mes études postsecondaires particulièrement difficile. Bien que je sois à jamais reconnaissante envers mon père pour le petit montant de son assurance vie, un plan d’assurance plus complet aurait permis à ma famille de se concentrer sur la reconstruction de nos vies après une perte aussi inimaginable, plutôt que sur notre insécurité financière.
Quand je pense à cette expérience, je me souviens de la résilience et de la force qui ont émergé en moi face à la SLA. Lorsque mon père a reçu son diagnostic au cours de ma onzième année, j’ai dû renoncer à une bourse athlétique complète dans une université américaine pour rester à la maison et m’occuper de mon père. Ma mère a également été contrainte de quitter son emploi pour s’occuper de mon père à temps plein pendant son déclin. La perte des revenus de nos deux parents pendant des années a pesé sur nos finances déjà fragiles. Les déplacements pour consulter des spécialistes de la SLA, les frais d’équipement médical et les dépenses quotidiennes sont devenus insurmontables.
La douleur que j’ai ressentie en perdant un parent n’a rien d’unique. Cependant, le fait d’avoir été l’aidant de mon père pendant son combat contre la SLA a forgé ma passion : aider les autres à traverser les moments les plus difficiles. Avec deux emplois à temps partiel et des études à temps plein, j’ai réussi à obtenir un baccalauréat en travail social et je suis actuellement en maîtrise en travail social. Une fois diplômée, j’aspire à travailler comme conseillère en soins palliatifs. Parallèlement, même si les préoccupations d’ordre financier et l’anxiété face à l’avenir persistent, je garde espoir et je suis déterminée à changer la situation financière de ma famille et à lui donner des bases stables.
Le chagrin, du fait de sa nature changeante, me rappelle l’amour profond que j’ai pour mon père et le caractère précieux de la vie. Bien que la douleur de la perte persiste toujours, elle alimente également ma passion d’avoir un impact positif et de soutenir les autres dans leur cheminement à travers la souffrance. Je suis reconnaissante des leçons tirées de l’héritage de mon père et de la force qu’il m’a inculquée en me guidant vers une vie orientée vers la compassion et le service aux autres. Je serais profondément reconnaissante si le soutien de Manuvie devenait le moment décisif à l’origine d’un changement positif.
