Kim B.

 

Récipiendaire d’une bourse d’études pour 2022
Montant de la bourse d’études : 10 000 $
Établissement d’enseignement : Université de Windsor
Programme : Baccalauréat en sciences infirmières

Toute personne ayant un proche qui lutte contre la dépendance sait à quel point une dépendance est déchirante et ne lâche jamais prise de ceux qui en sont affectés. Dans mon cas, c’étaient mes parents qui en étaient affectés. Quand j’avais quatre ans, mes quatre frères et sœurs et moi avons été retirés de leur garde. J’ai passé mon enfance avec différents membres de la famille jusqu’à ce que ma sœur atteigne l’âge de 18 ans et ait la garde de nous. Les problèmes de toxicomanie et de santé mentale de mes parents les ont empêchés de souscrire une assurance vie ou de planifier leurs finances.

Par conséquent, j’ai appris à être extrêmement économe en grandissant, car nous étions quatre à dépendre des modestes revenus de ma sœur de 18 ans. Bien que je n’aie jamais reçu d’aide financière de mes parents, j’étais déterminée à poursuivre mon rêve de devenir infirmière. J’ai travaillé plusieurs emplois pendant mes études secondaires pour contribuer aux besoins de notre famille et économiser pour l’université. J’ai persévéré et j’ai été admise dans le programme de soins infirmiers de l’Université de Windsor.

Le 7 décembre 2018, pendant mon premier trimestre, mon père a perdu son combat contre la maladie mentale et s’est enlevé la vie. J’ai vécu un deuil accablant. En raison de difficultés financières persistantes, je n’ai jamais reçu le soutien professionnel nécessaire pour apprendre à composer avec le mélange d’amour, de colère et de ressentiment que je ressentais à l’égard de mes parents. Les sentiments que j’avais refoulés ont refait surface à la mort de mon père, mais je n’ai pas pu prendre un congé pour vivre mon deuil parce que le RAFEO était ma seule source d’aide financière et que, si j’avais pris un congé, il aurait fallu que je commence à rembourser mes dettes d’études. Il a été extrêmement difficile pour moi de faire face à cette perte tout en travaillant et en étudiant à temps plein, mais cela a renforcé ma détermination à terminer mes études, ce qui aurait rendu mon père fier.

Rien n’aurait pu rendre cette perte moins dévastatrice sur le plan émotionnel, mais le fait d’avoir une assurance vie pour me permettre d’obtenir les soins de santé mentale dont j’avais désespérément besoin et qui auraient allégé mon stress financier aurait changé ma vie. Il est essentiel de prendre le temps de digérer une perte d’une telle ampleur, mais ce temps était un luxe que je ne pouvais pas me permettre sans assurance vie.

Le décès de mon père a également eu des répercussions sur la santé de ma mère. Peu après le décès de mon père, on lui a diagnostiqué une démence précoce à l’âge de 56 ans. Il est devenu de plus en plus difficile pour moi de concilier mes études et mon emploi, car je jouais désormais un rôle très important dans les soins apportés à ma mère. Pendant la pandémie, j’ai soigné des patients atteints de la COVID dans une unité de soins intensifs tout en gérant simultanément des responsabilités parentales croissantes au fur et à mesure que l’état de ma mère se détériorait.

Je suis fière de ne pas avoir laissé ces pertes m’empêcher de poursuivre la carrière de mes rêves. Si ma famille avait souscrit une assurance vie adéquate, je serais moins endettée aujourd’hui, mais je reste néanmoins déterminée à poursuivre une carrière d’infirmière en santé mentale. Forte de mon expérience, je prodiguerai des soins aux personnes et aux membres de leur famille qui sont confrontés à des épreuves comme celles que j’ai vécues. À l’avenir, je veillerai sans aucun doute à souscrire une assurance vie complète afin de pouvoir consacrer mon énergie à mes patients et d’avoir l’esprit tranquille, sachant que ma famille sera prise en charge, quoi qu’il arrive.

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