J’aimerais remercier Manuvie de m’avoir donné cette chance.
Stacy V. était ma mère. Elle était tout ce que j’avais. Son esprit excentrique et joyeux a touché tous ceux qui ont eu le plaisir de la connaître. Elle était unique en son genre. Une mère célibataire qui a fait tout en son pouvoir pour me donner la meilleure vie possible. Ma mère était tout ce dont j’avais besoin.
En 2011, nos vies ont radicalement changé. J’avais huit ans quand ma mère a reçu un diagnostic de cancer du colon de stade quatre. J’étais trop jeune pour comprendre ce qui se passait, mais ma mère était terriblement malade. Trop faible pour se lever et faire le déjeuner ou le souper, nos rôles ont été inversés. C’est moi qui ai pris soin d’elle. À la maison, je veillais constamment sur elle. Les moments les plus éprouvants étaient lorsqu’elle tombait malade à la maison, et que je devais appeler l’ambulance. La plupart du temps, je lui tenais compagnie à l’hôpital.
Je me sentais terriblement seule. Quatre ans plus tard, j’étais assise à ses côtés sur le lit d’hôpital quand elle a rendu son dernier souffle. J’avais alors 11 ans.
Je lui ai tenu la main pendant qu’elle me quittait, et j’avais l’impression de perdre pied. Mon monde venait de s’écrouler, et j’étais à l’agonie. Je savais que ma vie ne serait plus la même à partir de ce moment-là, mais je n’étais pas prête à laisser celle-ci derrière moi. J’ai emménagé avec la meilleure amie de ma mère et son conjoint, que j’appelle ma tante et mon oncle, ainsi que leur fils. Des années se sont écoulées et ces souvenirs douloureux me hantent toujours. Mes nouveaux parents n’avaient pas les moyens de me faire suivre une thérapie, et ma mère ne m’a pas laissé beaucoup d’argent. Ma mère avait 34 ans lorsqu’elle a reçu un diagnostic de cancer en phase terminale et elle n’avait pas encore pensé à l’assurance vie, mais il était trop tard. Elle était jeune et essayait de gagner assez d’argent pour payer le loyer nous nourrir. L’assurance vie aurait pu faire toute la différence. Ma tante et mon oncle sont tous deux des artistes autonomes qui se débrouillent pour nous procurer un toit et mettre de la nourriture sur la table. Mon père biologique a déménagé en Australie quand j’avais cinq ans; il n’est jamais revenu et ne m’a pas parlé depuis le décès de ma mère. J’ai donc l’entière responsabilité du coût de mes études.
J’ai toujours su que je ne laisserais pas mon traumatisme m’empêcher d’atteindre mes objectifs. Je demande cette bourse d’études parce que j’ai été accepté à l’Université du Nouveau-Brunswick, où je poursuivrai un baccalauréat ès arts. Ma plus grande motivation dans la vie est ma mère. Ma mère m’a inculqué le courage, et elle m’a appris qu’on ne rêve jamais trop grand si on ne renonce jamais à ses rêves. Une chose dont je suis certaine, c’est que ma mère voulait que je réussisse, et je ne la décevrai pas.