Nosaiba S.

 

Récipiendaire d’une bourse d’études pour 2023

 

Montant de la bourse d’études : 10 000 $
Établissement d’enseignement : École secondaire de New Westminster

Mon père a été assassiné par les talibans en 2021 en Afghanistan. Ma famille et moi avons fui le pays et déménagé au Canada un mois plus tard parce que nous aurions pu être également ciblés.
 
Non seulement j’ai perdu mon père, mais aussi mon pays. L’Afghanistan est désormais aux mains des talibans. Nous sommes arrivés au Canada dans d’horribles circonstances. Nous avons tout abandonné et fui l’Afghanistan. Surmonter les obstacles et s’installer au Canada, tout en composant avec le passé, n’a jamais été facile. Mais je n’ai jamais baissé les bras. Ma famille et moi avons dû pleurer la mort de mon père tout en essayant de nous installer dans une nouvelle communauté et de combler nos besoins financiers. 
 
J’ai commencé mes études secondaires au Canada tout en travaillant à temps partiel pour subvenir aux besoins de ma famille et de moi-même. Il n’a jamais été facile d’aller à l’école à temps plein, d’apprendre une nouvelle langue, de travailler à temps partiel et de prendre soin de ma santé mentale ainsi que de celle de ma famille.
 
J’ai toujours été déterminée à atteindre mes objectifs. Je suis extrêmement fière de ce que j’ai accompli depuis mon arrivée au Canada. Bien que le système scolaire et la langue soit totalement différents, j’ai su mettre à profit l’opportunité que j’ai eue au secondaire. Obtenir une excellente note n’est pas très important. Cependant, dans mon cas, cela a montré qu’après tout ce que j’ai traversé, j’ai pu réussir et surmonter mon passé violent en très peu de temps et en travaillant dur à l’école.
 
En tant que nouvelle arrivante au Canada, les bourses d’études sont le seul moyen pour moi de poursuivre mes études postsecondaires parce que mon père n’avait pas d’assurance vie et que ma famille a du mal à subvenir à nos besoins quotidiens. L’idée de devoir quitter l’université et de travailler à temps plein si je n’ai plus les moyens de financer mes études m’est particulièrement douloureuse. Ma famille et moi n’aurions pas eu à souffrir autant financièrement si mon père avait eu une assurance vie.
 
En songeant à sacrifier mon rêve de devenir avocate pour avoir une incidence positive sur le monde afin que personne ne connaisse les inégalités et les difficultés que j’ai vécues, je me rends compte de la valeur d’une assurance vie équitable, qui n’est pas offerte dans un pays du tiers monde comme l’Afghanistan, dont je suis originaire.
 
La perte d’un parent sans assurance vie est la chose la plus terrible qui puisse arriver à une personne. Dans mon cas, nous avons dû recommencer à zéro au Canada. Ma mère a développé des problèmes musculaires dans les jambes à force de faire des journées doubles et de se tenir debout pendant de longues périodes sans repos. En même temps, tout ce que j’ai vécu m’inspire et me pousse à m’améliorer et à travailler dur pour atteindre mes objectifs. Cette bourse me permettrait de poursuivre mes études postsecondaires sans avoir à les financer par moi-même. Je n’ai pas de soutien financier, et je n’en ai jamais eu.

Mes expériences de vie ont eu une incidence sur mes réactions interpersonnelles aux situations et aux moments avec les autres. Après la mort de mon père, j’ai appris à être imperturbable et profondément résiliente. J’ai compris que la famille est la plus grande bénédiction qu’on puisse avoir

Les autres lauréats