Je m’appelle Jazzmin F. et je suis étudiante de deuxième année en sciences de l’environnement à l’Université Trent. J’ai perdu ma mère à l’âge de 10 ans.
Ma mère était une source d’inspiration. Je me souviens de la façon dont elle souriait, je me souviens à quel point elle aimait la nature et les bois derrière notre maison. Surtout, je me souviens qu’elle dansait tout le temps. Partout où nous allions et peu importe ce qu’elle faisait. Je me souviens que je la regardais et que je rêvais de devenir danseuse à l’âge adulte. Je voulais aller à la Canadian School of Contemporary Dance à Toronto par la suite. Je voulais être forte comme elle.
Avant ma naissance, elle et mon père ont fait construire une maison dans les bois près de North Bay. J’y ai passé les dix premières années de ma vie. Il avait subi des blessures dans un accident de motoneige et n’était pas capable de travailler. Maman est donc devenue travailleuse en soins à domicile pour subvenir aux besoins de la famille. Elle faisait tout : elle travaillait, elle prenait soin de moi et de mon père, et elle s’occupait de la maison. Elle est la personne la plus forte que j’ai jamais connue.
Un jour, alors que j’étais chez ma grand-mère, nous avons reçu un appel téléphonique. Ma mère était décédée suite à un accident tragique pendant qu’elle et mon père utilisaient l’ascenseur qu’ils avaient installé pour lui dans notre maison familiale. Mon père avait aussi subi des blessures. Il a été meurtri dans son corps, mais aussi dans son âme, après avoir vu sa femme mourir juste à côté de lui.
Mes parents n’avaient pas d’assurance vie. Mon père dit qu’ils ne pouvaient pas se le permettre avec le salaire de ma mère et qu’ils n’avaient jamais envisagé la possibilité qu’un drame se produise un jour. Mais ce drame s’est produit. Mon père et moi étions dévastés. Si nous avions eu du soutien financier, nous aurions pu tous les deux avoir recours à des services de counseling et de thérapie pour nous aider à nous remettre de notre chagrin. Mais nous pouvions à peine nous en sortir. Malheureusement, mon père était incapable de subvenir à mes besoins et j’ai dû rester chez des amis pendant de nombreuses années. Mon rêve de devenir danseuse s’était évanoui et n’était plus une possibilité pour mon avenir. Je me sentais perdue.
Et puis, j’ai rencontré mon conjoint, Peter, qui m’a aidée à reprendre ma vie en main. J’ai commencé à consulter un thérapeute pour surmonter le traumatisme de la perte de ma mère. Après avoir eu un enfant ensemble, nous avons tous les deux souscrit un contrat d’assurance vie pour nous assurer que notre fils n’aurait jamais à renoncer à ses rêves comme j’ai dû le faire.
Avec le soutien de Peter et de sa famille, j’ai commencé mon processus de guérison et terminé mes études secondaires. Je figure maintenant au tableau d’honneur du doyen du programme de sciences de l’environnement de l’Université Trent avec une moyenne de 3,9 points, et je pense à ma mère chaque fois que je suis dans les bois. Mieux encore, j’ai repris la danse. Je suis des cours de danse dans le cadre d’une classe facultative dans mon établissement d’enseignement et je fais même des spectacles de temps en temps.