Le 6 janvier 2011, alors que j’avais 8 ans, ma mère est décédée subitement à la maison d’un anévrisme cérébral. Cela a été un choc. Mon père, mon frère et moi, nous ne nous en sommes pas remis plus de neuf ans plus tard. Mon frère Trent, qui a maintenant 20 ans, souffre d’autisme grave et nécessite une supervision constante.
Ma mère avait un contrat d’assurance vie par l’intermédiaire de son employeur, mais elle n’avait pas d’assurance additionnelle. S’il y avait également eu un contrat d’assurance vie privée en vigueur, cela aurait grandement aidé notre famille sur le plan financier.
Après 31 ans de carrière, mon père a pris sa retraite il y a un an et demi, mais les dépenses liées à l’entretien de notre ménage, en particulier les frais associés à un jeune adulte autiste, l’ont obligé à retourner au travail à temps partiel il y a plus d’un an. Mon père a 62 ans et il est épuisé physiquement et émotionnellement depuis neuf ans à cause de son rôle de père monoparental. Il préférerait rester complètement à la retraite pour avoir plus de temps à consacrer aux problèmes à la maison.
J’ai été un atout précieux pour mon père en aidant Trent à la maison. Mon meilleur ami depuis la garderie est aussi autiste, donc je connais bien le spectre autistique. Depuis plusieurs années, je fais du bénévolat au profit d’Olympiques spéciaux et d’une organisation locale qui apprend aux enfants à patiner. Je consacre une heure par semaine à chaque organisation, en plus d’être président du conseil étudiant de mon établissement. J’ai travaillé à temps plein au cours des deux derniers étés et je travaille actuellement à temps partiel dans un dépanneur local pour aider mon père à payer les frais de subsistance.
Je suis actuellement en 12e année et je viens d’être accepté au programme d’ingénierie de conception durable de l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard. Je sais que rien n’aurait fait plus plaisir à ma mère que de me voir poursuivre de bonnes études.
J’ai rédigé ce texte le vendredi 27 mars. J’avais prévu le soumettre le lendemain. Malheureusement, le lendemain (le 28 mars), j’ai appris que mon père était mort dans son sommeil à 62 ans. Sur le plan émotionnel, les choses étaient déjà loin d’être faciles. Je réalise maintenant qu’elles ne s’amélioreront pas rapidement. En ce moment, j’ai beaucoup de choses à gérer sur le plan émotionnel. J’estime que je ne peux pas parler des difficultés financières que ce deuxième décès entraînera – car je n’en ai pas encore fait l’expérience – mais l’avenir de mes finances me fait peur.
Je ne sais pas ce que l’avenir me réserve, mais la bataille sera ardue. Cela dit, je sais une chose : mes parents voudraient sans conteste que je fasse de bonnes études et ils seraient extrêmement fiers que j’obtienne mon diplôme. Je n’ai aucune intention de les décevoir.