Épisode 7 : Histoires vraies | Survivre et s’épanouir après de multiples crises cardiaques : L’histoire de Joyce Lum

 5 Février, 2024 |  28 mins

Dans cet épisode spécial, joignez-vous à notre animatrice, Jennifer Botterill, qui discute avec Joyce Lum, survivante d’une crise cardiaque, du chemin qu’elle a parcouru après de multiples crises cardiaques et des mesures qu’elle a prises pour transformer sa vie. Découvrez le témoignage de Joyce et ses précieux conseils sur la résilience, l’adoption d’un mode de vie sain et le vieillissement en santé. 

Joyce Lum

Une personne en bonne santé a un million de rêves. Une personne en mauvaise santé n’en a qu’un seul, et c’est pourquoi vous devez faire de votre mieux pour être cette personne en bonne santé, afin de pouvoir réaliser tous vos rêves.

Jennifer Botterill

Bienvenue à Au-delà de l’âge, un balado exclusif de Manulife. Manuvie a à cœur le bien-être physique, mental et financier de la population canadienne. Dans cette série de balados, nous discutons de santé globale et de vieillissement pour rester en bonne santé plus longtemps, quel que soit votre âge. Dans cet épisode unique, nous bousculons un peu les choses. Plutôt que de faire appel à des experts du secteur, nous avons choisi une approche plus diversifiée. Nous partagerons l’histoire vraie d’une personne qui a été confrontée à un problème de santé important. Nous nous pencherons sur le récit de son parcours et explorerons ensuite les étapes qu’elle a franchies pour transformer sa vie après l’événement. Notre objectif est que les idées partagées ici puissent fournir des conseils précieux à nos auditeurs et auditrices.

Joyce Lum 

Je m’appelle Joyce Lum, et voici mon histoire. 

Jennifer Botterill

Joyce racontera son parcours personnel à travers de multiples crises cardiaques. Bien que génétiquement prédisposée aux crises cardiaques, Joyce ne s’attendait pas à ce que cela l’affecte comme cela a été le cas pour son père et son frère. En dehors des possibles liens génétiques, les gens doivent être conscients d’autres facteurs de risque tels que la pression artérielle. Une pression artérielle élevée peut fatiguer le cœur et entraîner divers problèmes cardiovasculaires. Il y a aussi l’hypercholestérolémie, où l’excès de cholestérol dans le sang peut contribuer à la formation de plaques dans les artères, limitant le débit sanguin et augmentant le risque de maladies cardiovasculaires. Joignons-nous à Joyce pour qu’elle nous décrive ce qu’était sa vie avant ses crises cardiaques.

Joyce Lum

Comparativement à ce que j’ai vécu, ma vie était plutôt tranquille en ce sens que je travaillais dans le monde des affaires et dans le domaine de l’apprentissage et du perfectionnement, et j’animais de nombreux ateliers. Et je voyageais. Je voyageais beaucoup au Canada et dans le Midwest des États-Unis. C’est ce que j’ai fait pendant plusieurs années. C’était donc une vie normale et sans histoire, comme je l’ai dit, par rapport à ce que j’ai vécu ces dernières années. Je dirais que c’est la vie de tous les jours. Pour plusieurs d’entre nous, le travail prend beaucoup de temps et d’énergie. Et je suis certaine que je suis comme de nombreuses personnes. Vous voulez toujours faire de votre mieux. Vous y consacrez donc beaucoup d’énergie mentale, émotionnelle et physique. Et j’étais perfectionniste à l’époque. Eh bien, j’ai appris à réduire un peu le rythme en raison de tout ce que je sais maintenant. Je dirais donc qu’en plus d’une prédisposition génétique aux crises cardiaques, mon mode de vie a certainement joué un rôle dans l’expérience que j’ai vécue. En fait, je n’avais jamais pensé aux crises cardiaques, sauf à l’époque où mon père en avait déjà subi deux et avait été opéré à cœur ouvert. Et mon frère a eu sa première quand il avait une trentaine d’années. Ce sont donc des événements qui se sont produits dans ma famille, mais je n’y ai jamais vraiment réfléchi en ce qui me concerne, parce que j’étais en bonne santé et que je n’avais pas de problèmes particuliers ou de problèmes de santé. J’ai donc toujours su qu’il y avait une composante génétique, mais elle ne dominait pas vraiment ma vie. La première crise cardiaque a donc été une surprise.

Jennifer Botterill

Une surprise pour Joyce, car traditionnellement, on a l’impression que les maladies cardiovasculaires touchent principalement les hommes, alors qu’elles constituent un problème de santé important pour les femmes également. Voici quelques statistiques clés. Les hommes sont souvent victimes d’une crise cardiaque à un plus jeune âge que les femmes. Les hommes sont plus susceptibles de subir des crises cardiaques associées à une maladie coronarienne importante. Les femmes ont tendance à développer une maladie cardiovasculaire, généralement environ 10 ans plus tard que les hommes, en moyenne. Les femmes peuvent présenter des symptômes différents de ceux des hommes lors d’une crise cardiaque, et ces symptômes sont parfois moins reconnus. De plus, les femmes sont plus susceptibles de mourir d’une crise cardiaque que les hommes, en partie parce qu’elles peuvent retarder la recherche d’un traitement en raison de symptômes atypiques ou parce qu’elles attribuent les symptômes à d’autres causes. Écoutons maintenant la suite de l’histoire de Joyce.

Joyce Lum

Lorsque mon frère a fait sa première crise cardiaque, il avait 39 ans. Lorsque cela s’est produit, je suis allée voir mon médecin de famille et je lui ai annoncé la nouvelle parce que je voulais savoir si je pouvais faire quelque chose. Il m’a donc fait passer une épreuve à l’effort pour établir une base de référence. Les résultats étaient normaux. Cela m’a rassurée à l’époque et c’est tout. Parce qu’une fois que j’ai fait ce test et que j’ai obtenu une sorte de certificat de bonne santé, cela n’a pas vraiment changé quoi que ce soit pour moi. J’ai simplement continué à faire ce que je faisais. Je dirais que l’élément déclencheur a été la crise cardiaque que j’ai faite, ma première crise cardiaque. C’est à ce moment-là que beaucoup de choses ont changé. 

Jennifer Botterill 

Il est important de souligner que les expériences individuelles peuvent varier et que les statistiques ne donnent qu’un aperçu général. Les hommes et les femmes doivent être attentifs à leur santé cardiaque, connaître les facteurs de risque et consulter un médecin s’ils ressentent les symptômes d’une crise cardiaque. Les stratégies de prévention et de gestion des maladies cardiovasculaires s’appliquent aux deux sexes. Un mode de vie sain peut réduire considérablement le risque de problèmes cardiaques.

Joyce Lum

J’étais donc en voyage cette semaine-là. J’étais en fait dans le Wisconsin pour le travail. J’y suis restée environ trois jours. Quand j’étais là, j’avais la nausée. Mais, je n’y ai jamais vraiment réfléchi. Je me disais que j’avais peut-être attrapé quelque chose. J’ai donc repris l’avion pour le Canada et le vendredi soir, après avoir soupé, je ne me sentais pas bien. Je ne me sentais vraiment pas bien, je vomissais, je commençais à me sentir anxieuse. Je devais m’allonger. J’ai eu l’impression que quelque chose oppressait ma poitrine. À ce moment-là, ma fille était avec moi et elle savait que je ne me sentais pas bien. Mon mari était alors au rez-de-chaussée et elle l’a alerté. Elle lui a dit que maman avait un problème. Nous sommes donc allés à l’hôpital. Et l’on a découvert que j’étais en fait en train de faire une crise cardiaque. Lorsque cela s’est produit, ce fut une surprise, car quand je suis entrée à l’hôpital, j’étais en fait au milieu d’une crise cardiaque. Et alors que j’étais à l’urgence, je me souviens qu’il y a eu un moment où tout a commencé à ralentir. J’en ai donc parlé au médecin et il m’a immédiatement couchée sur le dos. Les gens ont commencé à arriver et ils ont rapproché le chariot d’urgence de moi. J’ai su qu’il se passait quelque chose. Mon rythme cardiaque était descendu juste en dessous de 40 battements par minute. J’ai passé cinq jours à l’hôpital aux soins intensifs de cardiologie. Il est intéressant de noter que j’étais la plus jeune personne présente. J’avais 49 ans à l’époque et j’étais la plus jeune patiente de cette unité. J’ai donc reçu une endoprothèse vasculaire lorsque j’ai fait ma crise cardiaque. On l’a mise en place. Une fois installée, je me suis sentie bien. Vous savez, j’étais juste fatiguée. Et un peu faible. 

Jennifer Botterill

Joyce a mentionné ici ce qu’on appelle une endoprothèse vasculaire. Il convient d’expliquer brièvement de quoi il s’agit. Une endoprothèse vasculaire est un petit cylindre maillé, généralement fait de métal ou d’autres matériaux, utilisé comme dispositif médical pour traiter les artères affaissées ou obstruées, en particulier dans le contexte d’une crise cardiaque. Voici comment cela fonctionne. L’endoprothèse vasculaire est montée sur un cathéter à ballonnet, et le ballonnet et l’endoprothèse sont introduits dans les vaisseaux sanguins jusqu’au site de l’obstruction. Une fois que le cathéter atteint l’artère obstruée, le ballonnet est gonflé afin de comprimer la plaque contre les parois de l’artère, élargissant ainsi l’artère. Simultanément, l’endoprothèse se dilate et le ballonnet se bloque en place pour maintenir l’artère ouverte. Ensuite, le ballonnet est dégonflé et retiré.

Joyce Lum

Lorsque j’ai fait ma deuxième crise cardiaque, c’était au milieu de la pandémie de COVID-19. C’était le Vendredi saint de 2021. Je me souviens que j’étais dans la cuisine en train de préparer une dinde. Tout à coup, j’ai ressenti à nouveau cette lourdeur. C’était pire que ma première crise, et cette fois-là, j’avais un blocage de 99 % de mon artère interventriculaire antérieure. Donc, l’une des principales artères de mon cœur. Il s’agissait donc d’une crise grave. J’ai été conduite à l’hôpital. On m’a encore posé une endoprothèse vasculaire. Mais ce qui est formidable, c’est que depuis 2015, j’avais changé mon mode de vie grâce à toutes mes connaissances et à tout ce que je savais sur la façon d’atteindre mes objectifs et de donner un sens à ma vie sur le plan mental, émotionnel, physique et spirituel. Tout cela, je l’avais intégré dans ma vie. Ainsi, lorsque j’ai fait ma deuxième crise cardiaque, j’avais des outils et des techniques qui jouaient en ma faveur. Par exemple, lorsque j’étais dans l’ambulance. Je savais que je devais contrôler ma respiration. J’ai donc automatiquement entamé une sorte de méditation avec contrôle de la respiration pour m’aider à ne pas hyperventiler. Je savais aussi que les pensées que j’avais allaient y contribuer. Je ne voulais donc pas me retrouver dans cette spirale descendante en me disant : « OK, c’est ma deuxième crise cardiaque. Tous les membres de ma famille meurent d’une deuxième crise cardiaque. » J’ai donc fait en sorte de contrôler mes pensées. Je ne m’engagerais pas dans cette voie. Je le crois vraiment, et mon cardiologue dit la même chose. J’ai pu m’en sortir. J’ai fait une crise cardiaque le vendredi et j’ai quitté l’hôpital le lundi. Tout simplement parce que l’endoprothèse vasculaire, une fois qu’elle est en place, elle ouvre tout. Vous vous sentez donc beaucoup mieux, c’est certain. Mais là encore, je disposais d’outils et de techniques pour m’aider à traverser cette épreuve. Et la convalescence a été beaucoup plus courte, en raison de mon mode de vie.

Jennifer Botterill

Plusieurs années avant sa seconde crise cardiaque, Joyce a ressenti des symptômes similaires à ceux de sa première crise. À son arrivée à l’hôpital, elle est soulagée d’apprendre qu’elle n’est pas victime d’une crise cardiaque, mais d’une crise de panique. Les conseils qu’elle a reçus de son équipe de soins ont mis l’accent sur l’importance de réduire le stress dans sa vie du mieux qu’elle pouvait. Cela l’a amenée à donner la priorité à ses stratégies et outils de gestion du stress et du bien-être, ce qui l’a finalement aidée à surmonter sa deuxième crise cardiaque grave. Il est important de noter que si ces symptômes peuvent se chevaucher, il existe également des différences. Par exemple, les crises de panique sont généralement associées à une anxiété ou une peur intense. Les symptômes se manifestent souvent en quelques minutes. En revanche, les symptômes d’une crise cardiaque peuvent persister et s’accompagner d’autres signes tels qu’une douleur irradiant le bras, une douleur à la mâchoire ou une fatigue extrême. Si une personne présente des symptômes qui pourraient indiquer une crise cardiaque, il est essentiel qu’elle consulte immédiatement un médecin. Il est toujours préférable de jouer la carte de la prudence et de demander à un professionnel de la santé d’évaluer la situation.

Joyce Lum

Et l’une des choses dont je suis si reconnaissante, c’est que j’ai survécu à ma deuxième crise cardiaque. Et comme vous le savez, mon frère et mon père n’ont pas survécu. J’aime à penser que l’une des raisons pour lesquelles j’ai survécu est que j’ai encore beaucoup de travail à faire. Pour aider les autres. J’ai aussi d’autres rêves à réaliser. Il reste encore beaucoup à faire pour aider les autres. L’un de mes objectifs est d’aider d’autres personnes ayant survécu à une crise cardiaque à faire ces choix afin qu’elles soient en meilleure position si elles doivent en subir une autre. J’ai participé à certains des groupes de soutien du programme Femmes@Cœur de l’Université d’Ottawa, et je le recommanderais sans hésiter aux auditrices qui ont subi un incident cardiaque, afin d’obtenir le soutien de groupes de femmes qui ont vécu une expérience très similaire à la vôtre. Je conclurai avec cette phrase que j’utilise. En réalité, une personne en bonne santé a un million de rêves. Une personne en mauvaise santé n’en a qu’un seul. C’est pourquoi vous devez faire de votre mieux pour être cette personne en bonne santé, afin de pouvoir réaliser tous vos rêves.

Jennifer Botterill

Voilà l’histoire de Joyce. Nous sommes convaincus que son expérience personnelle et les conseils qu’elle donne dans ce documentaire vous seront utiles. Ne manquez pas l’entretien avec Joyce, au cours duquel elle explique ce que la résilience signifie pour elle et donne d’autres conseils pour développer votre propre résilience. Nous revenons tout de suite après ce message.

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L’émission vous a plu jusqu’à présent? N’oubliez pas de consulter notre site Web, Manuvie.ca/vivre-en-meilleure-sante, pour obtenir d’autres conseils, vidéos et contenus de Manuvie qui peuvent vous aider à vivre plus longtemps en santé, quel que soit votre âge.

Jennifer Botterill

Bienvenue à Au-delà de l’âge. Nous avons réinvité Joyce Lum pour un entretien. Joyce, merci beaucoup d’avoir raconté votre parcours.

Joyce Lum

Merci, Jennifer. C’est une merveilleuse occasion de pouvoir partager et discuter avec vous et tous les auditeurs et auditrices. 

Jennifer Botterill

Tout à fait. Nous sommes très reconnaissants que vous ayez pu vous joindre à nous aujourd’hui. Un mot-clé qui est mentionné dans votre histoire est la résilience. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce que la résilience signifie pour vous et sur la manière dont vous avez réussi à la développer? 

Joyce Lum

Je commencerais par vous dire ce que, je crois, la résilience n’est pas. La résilience ne signifie pas qu’une personne résiliente n’a rien à craindre des défis et des problèmes qui peuvent survenir. Les personnes résilientes auront tendance à être souples et à s’adapter lorsque ces défis et ces problèmes se présenteront. Pour moi, la résilience est donc omniprésente. Ce que vous avez à ce moment-là. Qu’il s’agisse d’un outil ou d’une stratégie qui vous permettra de relever les défis plus facilement que si vous ne disposiez pas de ces éléments pour vous aider et vous soutenir. On entend souvent le terme « rebondir », lorsqu’on parle de résilience. J’aimerais ajouter un autre élément à cela. Non seulement vous rebondissez, mais vous en tirez des leçons. Ainsi, une fois que vous avez surmonté ce problème ou relevé ce défi, et si vous vivez comme tout le monde, il y aura toujours un prochain défi et un prochain problème. Cela devrait vous permettre de mieux vous préparer à la prochaine étape, car vous avez appris et grandi grâce à l’étape précédente. Pour moi, la résilience se résume donc à la souplesse et à l’adaptabilité, mais c’est aussi une compétence acquise. Vous savez, certaines personnes pensent que d’autres sont plus résilientes, mais c’est une compétence. Vous pouvez donc apprendre des outils, des techniques et des stratégies qui vous aideront à surmonter les épreuves.

Jennifer Botterill

Fantastique. En ce qui concerne la manière de composer avec les différents parcours que nous sommes en train de suivre, avez-vous des conseils ou des idées, tirés de votre expérience personnelle et de votre expertise en tant qu’accompagnatrice certifiée en matière de santé et de mieux-être, qui pourraient aider quelqu’un à renforcer sa résilience lors d’un événement majeur? 

Joyce Lum

Je dirais qu’il faut commencer maintenant à partir de la situation où l’on se trouve, et commencer avant qu’un événement ne se produise. C’est l’une des façons de faire. Vous pouvez prendre un moment pour réfléchir aux difficultés que vous avez rencontrées dans le passé et aux moyens que vous avez mis en œuvre pour les surmonter. Que ce soit sur le plan mental, émotionnel, physique ou spirituel. Quels sont les outils ou les personnes qui vous ont aidé à surmonter cette difficulté? Ainsi, lorsque le prochain événement se présentera, vous serez mieux préparé. Et aussi, il faut se donner la permission. Lorsque nous pensons à la résilience, certains penseront qu’il faut être une superfemme ou un surhomme. Il peut être difficile de s’en sortir. Ainsi, le fait de reconnaître que vous n’êtes pas seul, que vous avez des relations sociales, que vous allez vers les gens, que vous utilisez les différentes possibilités qui s’offrent à vous vous aidera à surmonter cet événement.

Jennifer Botterill

Oui, Joyce. Nous vous remercions. Il y a tant d’idées pour que les gens se sentent aussi préparés que possible dans toutes les situations. Vous avez mentionné quelques tactiques. Comme la respiration contrôlée et d’autres changements de mode de vie et d’état d’esprit que vous avez effectués et qui vous ont vraiment servie. En ce qui concerne le mode de vie sain et le vieillissement en bonne santé, pouvez-vous partager avec les personnes qui nous écoutent certaines de ces tactiques et méthodes et nous dire en quoi elles vous ont aidée?

Joyce Lum

Il y en a plusieurs. La raison pour laquelle je dis cela, c’est que j’ai tendance à considérer les choses par piliers et, comme je l’ai mentionné, je vise à atteindre mes objectifs et à donner un sens à ma vie sur le plan mental, émotionnel, physique et spirituel. Et je pense que si vous pouvez regarder chacun de ces aspects de votre vie, vous pourrez peut-être travailler sur un aspect qui vous aidera à renforcer votre résilience. J’aimerais donner un conseil pour chacun d’entre eux. 

Jennifer Botterill

S’il vous plaît.

Joyce Lum

Lorsque nous pensons à l’aspect mental, l’un des conseils que je donnerais aux gens est de s’entraîner à dire non. Et si vous ne pouvez pas dire non, entraînez-vous à dire pas encore. Beaucoup d’entre nous sont des donneurs et nous voulons donc prendre soin de tous ceux qui sont les plus proches de nous, tout en sacrifiant notre propre bien-être. Ainsi, plus vous vous entraînerez à dire non ou pas encore, plus vous aurez le temps et l’énergie nécessaires pour vous faire passer en premier. Sur le plan émotionnel, je dirais qu’il faut penser à aider les autres, car lorsque nous le faisons, cela libère notre l’esprit. Aider les autres nous permet de prendre du recul et de prendre conscience de ce qui se passe autour de nous. Lorsque les gens partagent l’impact que vous avez eu sur d’autres, cela peut vraiment vous émouvoir. 

Jennifer Botterill

Tout à fait.

Joyce Lum

Sur le plan physique, la seule chose que je mentionnerai est le sommeil. L’importance du sommeil. La façon dont je conçois les choses, parce que nous sommes tous très différents, est la suivante : comment vous réveillez-vous le matin? Vous sentez-vous frais et dispos? Si c’est le cas, il est très probable que la quantité de sommeil que vous avez obtenue vous convienne. Si vous ne vous sentez pas frais et dispos, c’est alors le signe qu’il y a peut-être quelque chose que vous devez faire. Et puis, sur le plan spirituel, comme je l’ai mentionné, il y a l’atteinte des objectifs et donner un sens à sa vie. Pour moi, la question est de savoir si vous vivez votre vie en faisant les choses qui sont vraiment importantes pour vous. Et c’est là qu’intervient la compréhension de vos valeurs et de vos forces. Il suffit de se poser une question : est-ce que cela m’aide à avancer vers mon objectif ou est-ce que cela m’en éloigne? C’est à ce moment-là que vous vous réveillez. Vous sentez-vous bien au saut du lit? Les choses que vous allez faire pendant la journée vous donnent de l’énergie. Si ce n’est pas le cas, les auditeurs et auditrices devraient y prêter attention. Il faut peut-être qu’ils se posent des questions, en apprennent un peu plus sur ce qui est important pour eux.

Jennifer Botterill

Incroyable. Il y a tellement de choses importantes à prendre en compte, n’est-ce pas? Mentalement, physiquement, émotionnellement, spirituellement. Merci encore. Quelles sont les organisations ou les ressources importantes auxquelles vous avez eu accès pendant votre rétablissement et que tout le monde devrait connaître?

Joyce Lum

Vous savez, pour une survivante d’une crise cardiaque, il y en a plusieurs. Et je dirais que si vous avez la possibilité, une fois que vous avez quitté l’hôpital, de participer à un programme de réadaptation cardiaque, quel qu’il soit, je vous le conseille vivement. Je sais que c’est impossible pour certaines personnes en raison de leur situation géographique. Il faut parfois un certain temps pour accéder à ces programmes, en raison du grand nombre de personnes qui ont survécu à une crise cardiaque, mais il est certain que les programmes de réadaptation cardiaque sont très utiles. Deuxièmement, la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC, pour les personnes qui se trouvent au Canada, propose de merveilleuses ressources en ligne. Des programmes auxquels vous pouvez participer. Il s’agit d’une autre ressource précieuse que j’encourage les auditeurs et auditrices à consulter, non seulement pour eux-mêmes, mais aussi pour les personnes de leur entourage qui ont subi un incident cardiovasculaire. Dans une perspective préventive, nous savons tous que les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité chez les hommes et les femmes dans le monde. Ainsi, même si vous n’avez pas vécu d’incident, je pense que si vous pouvez faire ce qu’il faut pour en prévenir un, c’est déjà beaucoup. Une troisième ressource est le groupe de soutien par les pairs Femmes@Cœur, géré par l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa. Les femmes peuvent participer à un programme de soutien par les pairs d’une durée de 10 semaines. Il est gratuit et permet de parler de ce que l’on vit. Il offre aussi des ressources très précieuses. Encore une fois, c’est une autre ressource que beaucoup de gens ne connaissent pas, mais j’encourage les personnes qui en ont besoin à la consulter. Lorsque j’ai vécu mes expériences, je ne connaissais pas cette ressource. Je fais donc de mon mieux pour la faire connaître. Parce que je pense que c’est une ressource qui a seulement besoin de plus de gens pour en parler et pour partager ce soutien qui est vraiment précieux, car, parfois, et je pense que c’est le cas pour toute personne qui vit un traumatisme médical, on a l’impression d’être seul. Sauf si les personnes qui vous entourent sont passées par là. Pour elles, la vie continue, mais il y a des troubles résiduels qui surviennent après, comme la dépression et l’anxiété, et certaines personnes ne comprennent pas cette partie du rétablissement, à moins d’être passées par là. Je pense donc que ces groupes de soutien jouent un rôle très important dans le processus de rétablissement. 

Jennifer Botterill

Merci d’avoir partagé cela avec nous, Joyce. Vous continuez à donner et à partager beaucoup pour aider les autres, alors merci pour cela. Y a-t-il des mythes ou des idées fausses concernant l’expérience d’un problème de santé majeur, le fait d’avoir survécu à une crise cardiaque ou le processus de rétablissement, qui méritent selon vous d’être démystifiés?

Joyce Lum

En fait, il y en a plusieurs. La première idée fausse serait que seules les personnes qui ne sont pas en forme tombent malades ou font des crises cardiaques. Ce qui n’est pas du tout vrai. Je pense que nous avons tous entendu des histoires, ou que nous connaissons des personnes qui ont fait plusieurs crises cardiaques et qui étaient en bonne santé. En les observant, on voit qu’elles faisaient de l’exercice et mangeaient bien. Elles ont pris soin d’elles-mêmes. Et pourtant, elles ont fait une crise cardiaque grave ou un arrêt cardiaque de quelque nature. Je vous dirais donc de continuer à passer un examen médical, car de nombreux facteurs peuvent y contribuer. L’hypertension artérielle est surnommée la tueuse silencieuse, car elle est asymptomatique. Une autre idée fausse est que les maladies cardiovasculaires sont un problème qui ne touche que les hommes. Ce n’est absolument pas le cas. C’est un problème qui touche aussi les femmes. Les symptômes des problèmes cardiaques des femmes se manifestent de différentes manières. Et, souvent, les femmes les ignorent, ce qui n’est donc pas l’apanage des hommes. J’ai le sentiment qu’il n’y a pas eu assez de recherches faites auprès des femmes, et j’espère que cela va continuer à changer, car de plus en plus de gens parlent de la santé cardiovasculaire des femmes. Un autre mythe est que certaines personnes pensent que les maladies cardiovasculaires sont héréditaires, par exemple. C’est le cas dans ma famille. Il n’y a rien que vous puissiez faire pour prévenir les maladies cardiovasculaires. Je dirais que c’est un mythe. Oui, la génétique peut jouer un rôle, mais ce ne sont pas toutes les personnes ayant une prédisposition génétique qui feront une crise cardiaque. Je pense qu’il s’agit en grande partie du choix de mode de vie, de la manière dont nous vivons notre vie. Mentalement, émotionnellement, physiquement, spirituellement. La prévention contribuera de manière significative à l’amélioration de la situation. Je pense que le prochain mythe est qu’il faut éviter de faire de l’exercice après une crise cardiaque. Les gens pensent, oh non, je ne peux pas faire d’exercice parce que cela pourrait signifier que je vais faire une autre crise cardiaque. La plupart des cardiologues encourageront les patients à bouger un peu, à un moment ou à un autre de la convalescence, car cela aidera le cœur à guérir et à faire circuler le sang. J’encourage donc les auditeurs et auditrices qui ont subi un accident cardiaque à faire de leur mieux pour intégrer une forme d’exercice, avec l’accord de leur médecin, bien sûr. Ce sont là quelques-uns des mythes et idées fausses. 

Jennifer Botterill  

Oui. Tout à fait. Ce sont certainement de bons conseils pour ce qui est de ce que nous pouvons contrôler, et des conseils précieux pour les choix de mode de vie que nous pouvons faire. Tous nos auditeurs et auditrices peuvent s’identifier à cela. Enfin, lorsque vous réfléchissez à votre travail et à votre parcours personnel en matière de santé, avez-vous un ou deux conseils à donner aux personnes qui nous écoutent pour qu’elles puissent les appliquer à leur propre vie?

Joyce Lum

Avant de répondre à cette question, je vais faire une petite expérience avec tout le monde.

Jennifer Botterill

Très bien.

Joyce Lum

J’aimerais donc que chacun réfléchisse aux trois choses qu’il aime le plus. Il peut s’agir de personnes, de choses, de loisirs. Réfléchissez-y. Et maintenant, ce à quoi je veux que vous pensiez, ce sont ces trois choses. Êtes-vous sur cette liste? Je dirais qu’à chaque fois que j’organise des ateliers ou que je parle à des gens et que je pose cette question, 99 % des gens rient, ont l’air choqués, et la réponse qu’ils donnent est non. La raison pour laquelle j’aime poser cette question, c’est parce que lorsqu’il s’agit de votre santé, vous devez vous placer au premier rang, et si vous ne vous placez pas au premier rang, vous devez au moins faire partie des trois choses que vous aimez le plus. On entend parler de l’analogie du masque à oxygène. Mais en réalité, lorsqu’il s’agit de prendre soin de soi et de son bien-être, plus vous vous donnez la priorité, plus vous avez une influence positive sur les personnes qui vous entourent. Tout d’abord, vous êtes un modèle pour elles, vous faites des choix de mode de vie qui, à terme et avec un peu de chance, vous permettront d’alléger leur fardeau, si quelque chose devait arriver. Parce que les choix que vous faites et la priorité que vous donnez à votre propre santé vous aideront à relever plus facilement les défis lorsqu’ils se présenteront. Parce que, là encore, vous vous appuierez sur les outils et les stratégies que vous connaissez et qui vous aideront à surmonter les épreuves. Ainsi, lorsque vous prenez soin de vous, votre entourage est moins sollicité. Le prochain conseil est de ne pas attendre qu’il se passe quelque chose pour réaliser que vous auriez dû prendre davantage soin de vous. C’est à ce moment-là que beaucoup de gens se rendront compte qu’ils auraient dû le faire avant. Mais, vous avez la possibilité de faire une petite chose aujourd’hui, et cela ne veut pas dire que vous devez vous inscrire à un d’entraînement à haute intensité de 90 minutes à partir d’aujourd’hui. Il s’agit de faire une seule chose, que ce soit sur le plan mental, émotionnel, physique ou spirituel. Votre objectif et un sens à votre vie. Pensez d’abord à vous. Inscrivez votre nom sur la liste des trois choses que vous aimez le plus, et n’attendez pas. Commencez dès maintenant, pensez à la prévention. Vous serez alors mieux préparé.

Jennifer Botterill

C’est très bien Joyce. Vous êtes une telle source d’inspiration. Merci beaucoup d’avoir partagé votre histoire. Nous sommes très reconnaissants. Joyce, merci. 

Joyce Lum

Merci!

Jennifer Botterill  

Voilà. Merci d’avoir écouté un épisode du balado Au-delà de l’âge, une exclusivité de Manuvie. Dans le prochain épisode, nous allons nous entretenir avec Sharon Gilroy-Dreher, de Toronto, en Ontario, qui racontera sa découverte de la défense des droits après un accident vasculaire cérébral. Si vous aimez cette série, n’oubliez pas de consulter notre autre balado Solutions To Go pour du contenu facile à comprendre sur une variété de sujets, tels que les questions financières, les assurances, les modes de vie sains, et plus encore. Vous trouverez le balado Solutions To Go sur toutes les plateformes de balados, ou visitez le site mysolutionsonline.ca. N’oubliez pas de consulter notre site Web, Manuvie.ca/vivre-en-meilleure-sante, pour obtenir d’autres conseils, vidéos et contenus de Manuvie qui peuvent vous aider à vivre plus longtemps en santé, quel que soit votre âge.

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