Épisode 5 : Comment votre cœur peut-il vaincre les maladies cardiaques?

 15 Dec, 2023 |  28 mins

Joignez-vous à notre animatrice Jennifer Botterill alors qu'elle discute avec le Dr Beth Abramson, professeure associée de médecine à l'Université de Toronto, pour nous aider à mieux comprendre les maladies cardiaques ainsi que les mesures proactives et les choix de mode de vie que nous devrions prendre pour maintenir un cœur en bonne santé.

Remarque : tous les balados ont été enregistrés en anglais seulement.

Transcription de l’épisode

Présentateur :

Vous écoutez la série de balados Au-delà de l’âge.

Jennifer Botterill :

Bonjour et bienvenue à Au-delà de l’âge, un balado exclusif de Manuvie… Manuvie a à cœur le bien-être physique, mental et financier des Canadiennes et des Canadiens. Dans cette série de balados, nous discutons de santé globale et de vieillissement avec des experts du secteur, pour rester en bonne santé plus longtemps, quel que soit votre âge. Je suis Jennifer Botterill, et aujourd’hui, je m’entretiens avec la Dre Beth Abramson, cardiologue à l’hôpital St. Michael’s à Toronto. Nous discuterons de la façon dont votre cœur peut vaincre les maladies cardiovasculaires. Bienvenue à la Dre Abramson.

Dre Beth Abramson :

C’est un grand plaisir pour moi d’être ici. C’est un plaisir pour moi de parler de santé cardiaque. Notre principale menace pour la santé concerne les Canadiens et les habitants du monde entier, et nous voulons donc réduire ce risque.

Jennifer Botterill :

Nous sommes très honorés de vous recevoir aujourd’hui. Merci. Ces discussions sont très importantes. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur vous et sur les raisons qui vous ont amenée à travailler dans ce domaine?

Dre Beth Abramson :

Je suis cardiologue à l’hôpital St. Michael’s et tout ce que je voulais éviter, c’était d’être cardiologue, comme mon défunt père. Toute jeune, je le voyais travailler très dur pour soigner les patients. J’ai su que je voulais devenir médecin. Je suis très chanceuse et privilégiée de pouvoir continuer à soigner les gens depuis deux décennies en tant que cardiologue qui s’intéresse à la prévention pour la santé des femmes. Je passe une partie de mon temps à traduire des questions médicales complexes pour le public, et je suis bénévole pour la Fondation des maladies du cœur depuis plusieurs années. J’Y consacre beaucoup d’efforts parce que je veux que les gens soient proactifs et informés. Je suis médecin, je suis clinicienne dans l’âme, alors voilà un peu ce que je suis.

Jennifer Botterill :

Merveilleux. Merci pour cette présentation. Pour commencer, que veut dire « avoir un cœur en bonne santé » et que peut-on faire au quotidien pour en prendre soin?

Dre Beth Abramson :

Un cœur en bonne santé est un cœur bien irrigué. Le cœur est une pompe dont les tuyaux, pour ainsi dire, assurent le flux sanguin. Ces tuyaux peuvent rouiller avec l’âge ou présenter un risque de maladie cardiovasculaire. La cause la plus fréquente de maladie cardiovasculaire est l’athérosclérose, c’est-à-dire l’encrassement des artères, qui peut provoquer une crise cardiaque. Cette même maladie des artères peut aussi entraîner un accident vasculaire cérébral ou une affection des vaisseaux sanguins dans les jambes. Pour maintenir un mode de vie sain pour le cœur, on peut donc s’assurer de bien manger, d’avoir une bonne hygiène de vie, de vérifier ses facteurs de risque de maladies cardiovasculaires et de s’assurer de les réduire. Il y a certaines choses que l’on peut faire pour mener une vie saine sur le plan cardiaque, comme pratiquer une activité régulière. Il faut aussi maintenir un poids santé, ce qui est très difficile dans un environnement aussi toxique que le nôtre. La restauration rapide ou un lunch sur le pouce dans une aire de restauration, ce n’est pas forcément le meilleur choix santé qui soit. Modifier son mode de vie demande un peu de temps dans ses habitudes quotidiennes, mais les effets peuvent être durables.

Jennifer Botterill :

Quelles sont les mesures que nous pouvons prendre pour mener une vie saine sur le plan cardiaque et quels effets peuvent se faire sentir avec l’âge?

Dre Beth Abramson :

Si nous vieillissons de manière saine, les preuves indiquent que ce n’est pas l’âge lui-même qui est en cause. C’est qu’avec l’âge, les facteurs de risque de maladies cardiovasculaires augmentent. Heureusement, beaucoup de gens que je ne vois pas dans mon cabinet vivent longtemps et en bonne santé, jusqu’à 80 ou 90 ans, parce qu’ils ont de saines habitudes pour leur santé cardiaque et qu’ils présentent peu de facteurs de risque de maladies cardiovasculaires. C’est l’âge qui est associé à de nombreux facteurs de risque. Comme je l’ai dit à la blague, nous vivons dans un environnement toxique propice à l’hypertension artérielle, à l’hypercholestérolémie et au diabète. Nous ne vivons plus comme les hommes des cavernes qui chassaient pour manger, n’est-ce pas? Nous avons maintenant une application pour ça! On ne marche même pas au supermarché, on ne prépare plus nos repas. On est loin de chasser et de rassembler nos aliments. Je pense donc que les humains ont évolué, et que si l’on vieillissait sainement, les maladies cardiovasculaires ne nous toucheraient peut-être pas autant.

Jennifer Botterill :

Peut-on suivre ou mesurer l’état de santé de son cœur au fil du temps?

Dre Beth Abramson :

Les maladies cardiovasculaires et les risques de maladies cardiovasculaires, de crises cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux sont souvent silencieux. Il faut les faire vérifier et en parler à nos professionnels de la santé. On peut vérifier la présence d’hypertension artérielle en examinant sa tension artérielle. Allez à la pharmacie locale, faites-la vérifier et parlez-en à votre médecin. Si les résultats de l’appareil vous semblent erronés, retournez-y et parlez-en à quelqu’un. Une autre méthode très simple, qui ne plaît pas à tout le monde, consiste à mesurer le tour de taille. Prenez votre ruban à mesurer et enroulez-le autour de votre taille. On sait que les tissus adipeux qui entourent le ventre représentent un danger et qu’ils nous exposent à des risques. Un surpoids autour de la taille indique la présence de tissus adipeux internes, ce qui représente un danger. Ainsi, ce petit surplus de gras au niveau du ventre qui change est une tendance masculine à la prise de poids.

On parle d’androïde ou de forme « pomme », alors que la femme est plutôt de type gynoïde ou en forme de poire. Lorsque les femmes sont plus jeunes, elles ont tendance à prendre du poids sur les hanches et cette forme de poire pose moins de risques que la forme « pomme ». En fait, en vieillissant, les femmes passent de la forme « poire » à la forme « pomme ». On peut être une poire, mais pas une grosse poire. Il s’agit du poids par rapport au tour de taille. La mesure que nous devrions tous surveiller indirectement pour notre santé cardiaque est donc de s’assurer que nous maintenons un poids et un tour de taille sains. Si vous vous sentez bien, vous n’avez pas besoin d’une tomodensitométrie du corps entier pour vérifier vos facteurs de risque de maladies cardiovasculaires.

Jennifer Botterill :

Il est important de se rappeler et de garder à l’esprit la façon dont nous abordons notre mode de vie au quotidien. On entend souvent que notre rapport avec la sédentarité est au même point qu’autrefois avec le tabac. Pourriez-vous nous en dire plus à ce sujet?

Dre Beth Abramson :

Oui, c’est lié à notre mode de vie et aux facteurs de risque des maladies cardiovasculaires. La Fondation des maladies du cœur et de l’AVC a déclaré il y a plusieurs années que les gras, à savoir les lipides sanguins et le cholestérol, sont la nouvelle forme de tabac. Il ne fait aucun doute que l’inactivité nous expose à un risque de maladie cardiovasculaire, indirectement lié au surpoids. Heureusement, la société nord-américaine compte moins de fumeurs, mais un pourcentage de la population fume toujours et il s’agit d’une dépendance. On ne peut pas culpabiliser les gens, mais on peut leur offrir de l’aide.

Mais le tabagisme constitue le plus grand risque de crise cardiaque. Je suis prête à parier que si vous êtes un jeune fumeur et que vous vous présentez à la salle d’urgence, le tabagisme s’ajoute à d’autres facteurs de risque. Moins de gens fument, bien qu’il reste encore des fumeurs que nous devons aider à cesser de fumer. Le tabagisme est mauvais pour le cœur.

De plus, rester assis est mauvais pour le cœur à plusieurs égards, et nous devons nous assurer de sortir et de bouger, surtout à une époque où le travail se fait à la maison, à notre bureau, sur Zoom et en ligne. En effet, si nous sommes plus actifs, les risques de maladies cardiovasculaires diminuent.

Jennifer Botterill :

Pourriez-vous nous parler d’autres facteurs qui pourraient contribuer à une mauvaise santé cardiaque?

Dre Beth Abramson :

Les facteurs de risque traditionnels des maladies cardiovasculaires, c’est-à-dire de l’encrassement des artères qui entraîne des crises cardiaques et des accidents vasculaires cérébraux, sont l’hypertension artérielle, l’hypercholestérolémie et le diabète. Les antécédents familiaux de maladie cardiovasculaire se transmettent d’homme à femme et de femme à homme. Par exemple, si votre père a eu une crise cardiaque vers 50 ou 60 ans, vous êtes plus exposée à une crise cardiaque et à un AVC. Les antécédents familiaux sont également un facteur de risque pour les maladies cardiovasculaires. Nous devons être en mesure de connaître nos facteurs de risque et de les vérifier, car aucun d’entre eux n’est perceptible. L’hypertension artérielle est héréditaire. Je conseille donc toujours aux gens de discuter avec leurs proches des plaisirs de la vie, mais aussi de leurs antécédents familiaux en matière d’hypertension artérielle, de maladies cardiovasculaires et d’hypercholestérolémie, car ces maladies ont tendance à se transmettre de génération en génération.

Certains de mes patients me sont confiés pour une hypertension artérielle et lorsque je les interroge sur leurs antécédents, je constate que plusieurs membres de leur famille, parents et frères et sœurs, sont atteints d’hypertension artérielle. La tension artérielle a une composante génétique ou familiale et nous ne pouvons pas la sentir. Nous devons la faire contrôler. Ensuite, nous devons agir sur le mode de vie et, si nécessaire, prendre des médicaments.

Je vais me pencher un instant sur la tension artérielle, car c’est un facteur de risque de maladie cardiovasculaire que nous ne ressentons pas et que nous pouvons prendre en charge. En plus des médicaments dont beaucoup de mes patients ont besoin, il est important de marcher et de faire de l’activité physique régulièrement et de transpirer et de s’essouffler pendant 15 à 20 minutes trois fois par semaine. Je parle de 30 minutes parce qu’il faut s’échauffer puis se rafraîchir, mais je ne vais pas en parler à l’athlète qui est ici.

Quoi qu’il en soit, nous devrions marcher au moins 30 minutes par semaine, de manière à être en sueur et à avoir le souffle court trois fois par semaine. Dans une certaine mesure, le mode de vie permet de faire baisser la tension artérielle. Et tentez de maintenir un poids santé. Si vous avez quelques kilos en trop, essayez de réduire votre poids.

L’alcool fait augmenter la tension artérielle. Il faut donc surveiller et réduire sa consommation d’alcool. Nous constatons tous aujourd’hui que plusieurs sources suggèrent que l’alcool entraîne un risque accru de cancer et un risque indirect de maladie cardiovasculaire parce qu’il augmente la tension artérielle et fait prendre du poids, ce qui entraîne un risque d’hypercholestérolémie et de diabète. Il est donc important de modifier son mode de vie si l’on est à risque ou si l’on souffre d’hypertension artérielle, puis d’en parler à son médecin et de prendre les bons médicaments.

D’autres facteurs de risque de maladies cardiovasculaires sont étroitement liés au mode de vie. L’un d’entre eux est le diabète, ou le diabète qui se développe avec l’âge et qui est lié au surpoids. Le diabète est un facteur de risque très important de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral. Ainsi, on sait qu’il est conseillé d’être plus actif physiquement, en bonne condition physique et de viser un poids sain. Encore une fois, je n’attends pas des gens qu’ils soient maigres, car je pense qu’il y a des attentes malsaines en matière d’image corporelle. Mais le fait de réduire son poids si l’on est à risque ou si l’on a une tendance au diabète, et d’être physiquement actif, fait toute la différence entre un diagnostic de diabète et l’absence de diabète. Nous avons un contrôle sur la plupart des facteurs de risque des maladies cardiovasculaires, mais nous n’avons pas de contrôle sur nos gènes. Je dis à la blague que même le meilleur chirurgien plastique ne peut pas changer l’intérieur de vos artères coronaires.

Si votre mère, votre père, votre sœur ou votre frère a souffert d’une maladie du cœur, vous ne pouvez rien y changer. Mais vous pouvez en être conscient et être plus sensible à ce risque. En surveillant notre alimentation et nos habitudes alimentaires, nous pouvons maintenir un taux de cholestérol sain. Nous devrions marcher et être physiquement actifs pour aider notre système cardiovasculaire et notre cœur. Le cholestérol est un facteur de risque pour les maladies cardiovasculaires. Si vous présentez un risque assez élevé d’hypercholestérolémie ou si vous souffrez d’une maladie cardiovasculaire, vous devez prendre un médicament pour traiter cette affection; il s’agit de médicaments sûrs et bien tolérés. Il faut notamment surveiller son alimentation, l’étiquetage des aliments et l’apport calorique, l’apport en sucre. Ce sont des choses sur lesquelles nous avons un contrôle et, chez certains patients, ce contrôle doit être renforcé par des médicaments.

Jennifer Botterill :

Vous avez également mentionné l’importance de la nutrition. Avez-vous d’autres conseils à nous donner pour maintenir notre cœur en bonne santé du point de vue de la nutrition et des moyens d’améliorer notre régime alimentaire?

Dre Beth Abramson :

En fait, il est plus facile de prendre une pilule que de changer de mode de vie, mais le changement de mode de vie a probablement plus d’impact pour chacun d’entre nous. Pour beaucoup d’entre nous, la tendance à l’hypercholestérolémie par rapport à l’hypocholestérolémie est d’origine alimentaire à certains égards. Je me renseigne donc sur les antécédents de mes patients.

Et ce sont les gastronomes de mon cabinet qui aiment les bons fromages, les fromages français et les produits laitiers riches en matières grasses. Les produits laitiers sont importants pour nous, pour nos os et notre calcium, mais ils doivent être allégés en matières grasses. Je prends donc du lait écrémé dans mon café le matin et je mange des yogourts sans matières grasses et des produits laitiers à faible teneur en matières grasses. Manger moins de viande rouge; une fois toutes les une à deux semaines, c’est sain. En évitant de manger des aliments frits, en grillant nos aliments et en enlevant la peau du poulet, nous réduirons notre apport en matières grasses dans notre alimentation. C’est très important. Planifiez vos repas; apportez votre lunch au travail, alors que les gens retournent au travail après être restés à la maison. J’apporte mon sac à lunch depuis plusieurs décennies au travail, et il contient un lunch sain pour le cœur. J’y mets des portions de fruits et de légumes, un repas sain et un petit en-cas pour moi, et c’est très bien ainsi. Apporter son lunch au travail est donc un exemple de la façon dont vous pouvez améliorer votre mode de vie.

Il faut faire des choix sains même si l’on mange au restaurant, mettre à part les sauces qui peuvent être riches en gras et en calories, lire les étiquettes des produits alimentaires, savoir ce que l’on mange. J’ai des patients qui essaient de perdre du poids, et d’autres non, mais qui ont besoin de mener une vie saine sur le plan cardiaque. Téléchargez une application qui vous permet de compter vos calories et de consulter votre contenu nutritionnel, et enregistrez le tout pendant quelques jours. Vous verrez ainsi quels sont les aliments que vous devriez ou ne devriez pas consommer et quelle est la marge de manœuvre pour modifier ce que vous pensez être un régime alimentaire sain. Encore une fois, tout est dans la modération. Je ne mange donc pas beaucoup de viande rouge. Je mange très rarement des aliments frits, mais il m’arrive une fois tous les deux mois de sortir au restaurant et de commander des frites de luxe. C’est mon petit péché. Ne vous en privez pas, mais ne le faites pas tout le temps. Je pense que tout est dans l’équilibre.

Jennifer Botterill :

Absolument. Je pense que ce sont là des idées et des outils formidables pour les personnes qui envisagent d’apporter des changements positifs à leur santé cardiaque. L’une des choses que vous avez mentionnées est l’exercice, et il est certain qu’il a toujours fait partie de ma vie. Mais en vieillissant, j’ai l’impression que mon activité a changé, passant d’athlète d’élite à professionnelle, et à mère de famille. Maintenant, quelle est la quantité nécessaire d’exercices cardiovasculaires? Est-il préférable de pratiquer des exercices cardiovasculaires intenses ou peut-on obtenir les mêmes bienfaits avec des séances plus courtes ou moins intenses pour maintenir un cœur en bonne santé?

Dre Beth Abramson :

Je n’ai jamais été une athlète d’élite et je me suis toujours efforcée de faire de l’exercice et d’être active. Je pratique ce que je prêche. La bonne nouvelle, c’est qu’une activité régulière, même avec modération, est bonne pour notre santé cardiovasculaire. Et il n’est pas nécessaire de s’inscrire dans une salle de sport et de porter des vêtements en spandex, et il n’est jamais trop tard et on n’est jamais trop vieux. En fait, à mesure que je vieillis, je vois des patients qui viennent consulter des chirurgiens orthopédiques pour des problèmes de genoux et de dos liés à la course à pied. Si vous étiez coureur, vous pouvez tout aussi bien faire de la marche rapide, pour vous essouffler et transpirer.

Une activité modérée et vigoureuse est donc bénéfique pour notre santé cardiaque. La Fondation des maladies du cœur recommande 30 minutes d’activité presque tous les jours de la semaine, et c’est un objectif réaliste. Comme nous sommes tous très occupés, je dis à mes patients, à mes amis et à ma famille que l’on peut regrouper les choses en petits morceaux. Si vous êtes occupé et que vous ne pouvez pas faire 30 minutes d’exercice par jour, une marche rapide et énergique plusieurs fois par semaine vous permettra de vous mettre en route et d’habituer votre corps à cette activité. Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles l’exercice et l’activité physique sont bénéfiques pour le cœur et les vaisseaux sanguins. En plus de réduire les facteurs de risque des maladies cardiovasculaires, l’activité physique contribue à la santé des vaisseaux sanguins. Tous les experts recommandent de planifier l’activité. Si vous planifiez une activité ou une routine, vous avez plus de chances de la réaliser, tout comme vous planifiez un rendez-vous pour vos enfants à l’école, un rendez-vous chez le médecin ou une réunion de travail. La planification d’une activité fait la différence. Je le fais deux fois par semaine et je l’inscris dans mon calendrier de façon à ce que quelqu’un de ma famille se charge de récupérer ou de déposer les enfants et que j’aie suffisamment de temps pour le faire. C’est du temps pour moi, le week-end, une heure d’activité. Et si vous le notez au crayon ou dans votre agenda électronique, vous avez plus de chances de vous y tenir. La bonne nouvelle, c’est que vous n’avez pas besoin d’être un athlète de compétition. Si votre mode de vie a changé, le simple fait d’être actif est bon pour le cœur.

Jennifer Botterill :

Je trouve toujours que le jogging ou la marche rapide me conviennent. C’est pour moi un moyen de m’aérer l’esprit. Il est important de gérer notre temps de la meilleure façon possible pour notre santé.

On va faire une petite pause et on vous retrouvera tout de suite après ce message.

Présentateur :

L’émission vous plaît jusqu’à présent? N’oubliez pas de consulter notre site Web, manuvie.ca/vivre-en-meilleure-sante, pour obtenir d’autres conseils, vidéos et contenus de Manuvie qui peuvent vous aider à vivre plus longtemps en santé, quel que soit votre âge.

Jennifer Botterill :

Nous voici de retour à Au-delà de l’âge.

Dre Abramson, il est reconnu que les hommes et les femmes peuvent vivre la santé cardiaque et les maladies cardiovasculaires de manière très différente et que les femmes ne reçoivent pas toujours les soins dont elles ont besoin. Pouvez-vous nous aider à comprendre certaines des similitudes et des différences entre les maladies cardiovasculaires chez l’homme et chez la femme et quels sont les signes auxquels les femmes doivent être attentives?

Dre Beth Abramson :

Je pense que les femmes doivent comprendre, tout comme les hommes de leur entourage, que les maladies cardiovasculaires sont un tueur universel et que les femmes sont exposées au risque de maladies cardiovasculaires. La première chose à reconnaître est donc que cela peut m’arriver. Il existe également des facteurs de risque spécifiques au sexe pour les maladies cardiovasculaires. Si les femmes développent une hypertension artérielle ou un diabète gestationnel pendant la grossesse, nous savons que ces jeunes femmes risquent d’avoir d’autres problèmes en vieillissant. Si vous souffrez de diabète plus tôt dans votre vie, si vous avez des antécédents familiaux de maladies cardiovasculaires ou si vous fumez, votre risque peut être encore plus élevé lorsque vous êtes plus jeune. Avec l’âge et la ménopause, le risque d’hypertension artérielle, de diabète, d’hypercholestérolémie, de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral augmente à partir de la quarantaine. Les maladies cardiovasculaires ont tendance à se manifester de manière similaire chez les femmes et les hommes en termes de symptômes, mais la manière dont les femmes décrivent leurs symptômes peut être différente.

Si vous ressentez une lourdeur dans la poitrine, si vous êtes soudainement essoufflée et en sueur, si vous êtes dans la force de l’âge ou si vous présentez des facteurs de risque pour les maladies cardiovasculaires, il faut prendre les choses au sérieux. Si quelque chose ne va pas, vous devez vous demander si c’est votre cœur qui est en cause. Suis-je bien malade? Dois-je aller à l’urgence ou y a-t-il quelque chose qui ne va pas? Si je marche et que je ressens une gêne thoracique qui disparaît lorsque je me repose, je dois consulter mon médecin et lui demander s’il s’agit d’un problème cardiaque. Que ce soit le cas ou non, il est important de comprendre que c’est possible. Je pense que l’un des problèmes liés aux maladies cardiovasculaires chez les femmes est la méconnaissance de ces maladies par les femmes elles-mêmes. Au fil des ans, j’ai vu des patientes faire des courses, aller chercher leurs enfants, nier leur propre santé avant de se présenter aux urgences avec une douleur thoracique parce que « cela ne peut pas m’arriver ». Les femmes ont tendance à avoir une personnalité de type A. Elles font tout pour tout le monde, sauf pour elles-mêmes. Et je dis aux gens que s’ils veulent être là en tant qu’aidants, ils doivent prendre soin de leur propre santé. Ainsi, ce ne sont pas toutes les douleurs thoraciques chez les femmes et les hommes qui sont dues à une maladie cardiovasculaire, mais cela pourrait être le cas et il est nécessaire de les faire vérifier.

Jennifer Botterill :

Totalement. Vous avez mentionné que nous sommes tous très occupés dans nos vies, dans nos carrières, et j’aimerais savoir, comme beaucoup de nos auditeurs sans doute, comment le stress peut avoir un impact sur la santé de notre cœur.

Dre Beth Abramson :

Il y a de bonnes et de mauvaises nouvelles concernant le stress. La mauvaise nouvelle, qui est aussi la bonne parce que nous ne sommes pas seuls, c’est que chacun subit un stress différent dans sa vie. Le stress n’est pas un facteur de risque extrême pour les maladies cardiovasculaires. Tout dépend de la manière dont nous gérons le stress.

Donc, si vous êtes stressé et que vous décidez de vous installer sur le canapé et de prendre 30 livres, ou de vous précipiter sur la restauration rapide, ou de fumer, votre santé en souffrira. En revanche, si vous sortez de chez vous, si vous pratiquez une marche rapide, vous gérez votre stress de manière saine. Le stress ne contribue pas aux maladies cardiovasculaires en soi. La seule exception à la règle est qu’il semble y avoir un lien avec des stress extrêmes, comme la perte d’un être cher ou un stress très inhabituel, où l’on observe une augmentation du risque de crise cardiaque. C’est là que nous avons tous besoin de soutien en cas de stress extrême. Cela dit, le stress que nous connaissons tous ne tue pas.

C’est la bonne nouvelle. Non seulement il ne tue pas, mais il ne conduit généralement pas à des maladies cardiovasculaires.

Jennifer Botterill :

C’est bon à savoir. En parlant de maladies cardiovasculaires, je me demande si elles affectent aussi nos autres organes. Quel est le lien exact entre les maladies cardiovasculaires et nos autres organes?

Dre Beth Abramson :

C’est une excellente question. En fait, les maladies cardiovasculaires sont une constellation de plusieurs maladies. La maladie la plus courante est une maladie des vaisseaux sanguins, et une crise cardiaque survient lorsque le flux sanguin vers le cœur est bloqué par des débris accumulés dans les artères. Il s’agit en fait d’une maladie des artères. Ainsi, lorsque les artères du cou sont malades et qu’elles dirigent le flux sanguin vers le cerveau, on peut être victime d’un accident vasculaire cérébral.

En cas de maladie artérielle des jambes, les patients souffrent parfois d’une claudication, c’est-à-dire d’une douleur dans les jambes pendant la marche, ce qui peut même entraîner des problèmes vasculaires et une amputation. Le cœur pompe le sang vers le reste du corps, ce qui constitue un facteur important pour l’examen des autres organes. Ainsi, les maladies des vaisseaux sanguins qui touchent le cœur peuvent également affecter les vaisseaux sanguins d’autres organes.

Jennifer Botterill :

Oui, absolument. Nous avons parlé des différentes étapes de la vie. Est-ce que l’âge est un facteur de risque pour les maladies cardiovasculaires? Quel est l’impact d’une bonne ou d’une mauvaise santé cardiovasculaire sur la longévité et la qualité de vie?

Dre Beth Abramson :

Ce sont deux bonnes questions. Tout d’abord, l’âge est un facteur de risque cardiovasculaire. Plus on est âgé, plus on est susceptible de présenter des facteurs de risque ou d’avoir développé une maladie cardiovasculaire après avoir été exposé pendant des années à une légère hypertension artérielle ou à un taux modéré de cholestérol. Ainsi, plus on est âgé, plus le risque de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral est élevé. Mais une activité et un mode de vie sains, ainsi qu’une bonne santé à tous les stades de la vie, protègent contre les maladies cardiovasculaires au fil des ans. Il n’est jamais trop tard pour changer son mode de vie, faire une promenade, modifier un peu son régime alimentaire et faire de son mieux pour profiter de la vie, sans excès. C’est ainsi qu’on peut maintenir un poids santé.

Et il est parfois difficile de le faire quand on est jeune et en mauvaise santé. Et je parle de condition physique. Je ne parle pas de la condition physique d’un athlète olympique, mais d’un mode de vie sain. Nous sommes occupés devant nos ordinateurs et nous faisons travailler nos cerveaux. Nous devons également être actifs physiquement, manger sainement et maintenir un mode de vie sain. Une meilleure condition physique et un meilleur état de santé cardiaque et vasculaire quand on est jeune nous protègent en vieillissant. Nous pouvons donc changer la trajectoire du temps en menant une vie saine sur le plan cardiaque.

Jennifer Botterill :

Oui, je pense que c’est très intriguant. Pour ce qui est de la santé cardiaque ou des dommages qui peuvent être causés à un moment ou à un autre de la vie, y a-t-il d’autres choses à faire pour renforcer la prévention ou s’attaquer à ce problème, ou même inverser, comme vous venez d’y faire allusion, les dommages qui ont été causés au cours d’une vie?

Dre Beth Abramson :

Oui. Je pense qu’il est important de faire vérifier les facteurs de risque de maladie cardiovasculaire, surtout à partir de la quarantaine. Toutes nos organisations médicales recommandent de faire vérifier le taux de cholestérol à un certain stade, de vérifier la tension artérielle, de s’assurer que certains des facteurs de risque qui nous semblent contrôlables sont vérifiés. Et bien qu’une grande partie de ce risque soit sous notre contrôle, une autre partie ne l’est pas. Il y a une composante génétique, et en faisant vérifier son taux de cholestérol, en dépistant le diabète, en contrôlant sa tension artérielle, même si l’on mène une vie saine sur le plan cardiaque, un médicament peut s’avérer nécessaire. La situation la plus préoccupante est celle d’un individu, que je vois arriver en salle d’urgence en raison d’une crise cardiaque, qui n’a pas vu de médecin depuis dix ans, qui pense se sentir bien, et dont nous vérifions la tension artérielle, qui est très élevée. Il souffre d’un diabète qu’il ignore et son taux de cholestérol est très élevé. Et c’est parce que certains de ces facteurs de risque ne sont pas perceptibles. C’est pourquoi, même en maintenant un bon mode de vie, il est nécessaire de collaborer avec son fournisseur de soins de santé.

Jennifer Botterill :

Je crois que la plupart de ces éléments relèvent d’une communication régulière avec son fournisseur de soins de santé. Qu’en est-il des idées reçues, des mythes ou des informations erronées qui pourraient circuler dans notre société au sujet de la santé cardiaque? Y en a-t-il qui, selon vous, méritent d’être abordés ou démystifiés?

Dre Beth Abramson :

Le premier mythe concerne mes patients qui souffrent d’une maladie cardiovasculaire ou qui sont exposés à un risque de maladie cardiovasculaire et qui ont besoin de certains médicaments, les abaisseurs de cholestérol sous forme de statines, qui sont sûrs et bien tolérés. Et si votre médecin vous le prescrit pour une raison précise, il est important de discuter des risques et des avantages avec tous les professionnels de la santé, mais il s’agit de médicaments sûrs et bien tolérés. J’aimerais déconstruire ce mythe. Tout d’abord, l’autre mythe dont j’aimerais parler est le fait que « cela ne peut pas m’arriver ». Je ne présente aucun facteur de risque. J’ai l’air en bonne santé, je vais bien. Ce phénomène se produit chez plusieurs personnes en alors qu’elles avancent en âge et qu’elles ne sentent pas leur tension artérielle, ni leur taux de cholestérol, ni, en général, leur taux de sucre. Il est donc important de faire vérifier ses facteurs de risque, même si l’on pense être en bonne santé.

Jennifer Botterill :

Il y a eu tellement de contenu utile à absorber pour les gens et nos auditeurs. Y a-t-il autre chose que vous recommanderiez de faire pour que les auditeurs soient informés, éduqués et conscients de la nécessité de vieillir en bonne santé et d’avoir un cœur en bon état?

Dre Beth Abramson :

Oui, je pense qu’il faut s’adresser, dans ce monde de désinformation, à des sites qui fournissent des informations crédibles. Il peut s’agir de la Société cardiovasculaire du Canada ou de la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC. J’ai d’ailleurs écrit un livre sur la prévention et le traitement des maladies du cœur au profit de la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC. Je l’ai écrit à des fins caritatives, mais renseignez-vous auprès de sources crédibles, car il y a autant d’informations crédibles en circulation qu’il y a de fausses informations. Quand quelque chose semble trop beau pour être vrai, c’est souvent le cas! Mener une vie saine sur le plan cardiaque demande un peu de discipline et d’efforts. Et la vitamine magique ou la baguette magique qui vous fait perdre du poids instantanément n’existe tout simplement pas. Je pense que nous devons tous montrer l’exemple. Les enfants les plus jeunes nous apprennent à nous comporter de manière respectueuse de l’environnement, et nous devons veiller à ce que la prochaine génération soit en bonne santé. Il faut donc montrer l’exemple, être actif, faire des choix sains, plus de fruits et de légumes, moins de malbouffe. C’est une question de bon sens. C’est parfois difficile à faire, mais cela relève du bon sens et demande un peu de discipline. Et cela contribuera grandement à la santé cardiaque.

Jennifer Botterill :

Et il importe d’apporter ces ajustements. Parfois, ce sont de petites actions qui peuvent entraîner de grands changements sur le plan de la santé. Enfin, en guise de conclusion, y a-t-il une ou deux choses que vous aimeriez que nos auditeurs retiennent de notre discussion d’aujourd’hui?

Dre Beth Abramson :

Je pense que nous sommes tous exposés aux maladies cardiovasculaires et que de petits changements dans nos habitudes quotidiennes pourraient avoir un impact durable sur notre santé cardiaque.

Jennifer Botterill :

Absolument. Merci, Dre Abramson. Vous nous avez fait part de tant de renseignements importants et extrêmement intéressants aujourd’hui, et je vous en remercie.

Dre Beth Abramson :

C’est moi qui vous remercie.

Jennifer Botterill :

Voilà! Merci d’avoir écouté un épisode du balado Au-delà de l’âge, une exclusivité de Manuvie. Dans le prochain épisode, nous nous entretiendrons avec la Dre Alexandra Fico, de Toronto, qui nous parlera de l’état d’esprit et de la possibilité de changer son état d’esprit à l’égard du vieillissement. N’oubliez pas de consulter notre site Web, manuvie.ca/vivre-en-meilleure-sante, pour obtenir d’autres conseils, vidéos et contenus de Manuvie qui peuvent vous aider à vivre plus longtemps en santé, quel que soit votre âge.

Présentateur :

Les pensées et les opinions exprimées sont celles de l’animateur et de ses invités; elles ne représentent pas nécessairement celles de Manuvie.

Plus d’épisodes du balado