Épisode 1 : Les hormones vous empêchent de dormir?

1 août 2023 |  27 minutes

Joignez-vous à notre animatrice, Jennifer Botterill, à l’occasion d’une discussion avec Nadia Saleem, docteure en naturopathie de Maple, en Ontario. Dans cet épisode, vous en apprendrez davantage sur les hormones chez les hommes et les femmes, sur la façon dont elles évoluent tout au long de votre vie et sur les mesures que vous pouvez prendre. 

Remarque : tous les balados ont été enregistrés en anglais seulement.

Transcription de l’épisode


Présentateur :

Vous écoutez la série de balados Au-delà de l’âge.

Jennifer

Bonjour et bienvenue à Au-delà de l’âge, un balado exclusif de Manuvie… Manuvie a à cœur le bien-être physique, mental et financier des Canadiens et des Canadiennes. Dans cette série de balados, nous discutons avec des spécialistes du secteur pour faire la lumière sur la santé globale et le vieillissement. L’idée : vous aider à vivre plus longtemps et en meilleure santé, quel que soit votre âge. Je suis Jennifer Botterill, et aujourd’hui, je discute avec Nadia Saleem, docteure en naturopathie et directrice clinique de l’EBL Naturopathic Clinic, à Maple, en Ontario. Il sera question des changements hormonaux qu’on vit en vieillissant et des mesures qu’on peut prendre pour atténuer leurs effets. Bonjour, Nadia.

Nadia Saleem

Merci de me recevoir, Jennifer. Je suis très contente d’être ici.

Jennifer

C’est vraiment super de vous avoir avec nous aujourd’hui, merci beaucoup. Peut-être pourriez-vous commencer par nous parler un peu plus de vous et de ce qui vous a amenée à vous intéresser aux hormone

Nadia Saleem

Oui, certainement. Pour faire une histoire courte, j’avais moi-même des problèmes de santé et je suis tombée par hasard sur la naturopathie et sur la médecine fonctionnelle, qui m’ont beaucoup aidée. Le choix de dévier mon plan de carrière vers ce domaine s’est donc fait naturellement. J’ai fait le saut il y a une dizaine d’années maintenant, et je ne l’ai jamais regretté. C’est un choix de carrière très personnel en fait.

Jennifer

Je vois. Je suis contente pour vous. Maintenant, pouvez-vous nous faire un petit cours 101 des hormones? Par exemple, qu’est-ce que les hormones? Où est-ce qu’elles sont produites dans notre corps?

Nadia Saleem

C’est une bonne question. On entend beaucoup parler des hormones. C’est LE mot à la mode ces jours-ci, non? Tout le monde s’y intéresse, veut en parler. Mais à la base, en fait, les hormones ne sont que des messagers. Des messagers chimiques qui travaillent dans notre corps, qui circulent dans notre sang pour se rendre à nos organes et à nos tissus et leur donner des ordres. En fait, les hormones sont produites et sécrétées en réponse à d’autres signaux. Ces signaux émanent des centres supérieurs du cerveau chargés de régir et d’évaluer notre corps à tout moment, et qui disent ensuite à nos organes de produire des hormones pour obtenir un certain effet qui est nécessaire au bon fonctionnement de notre corps. On a des hormones sexuelles qui sont essentiellement produites par les ovaires et les testicules, et on a le cortisol, ou l’hormone du stress, produit par les glandes surrénales qui se trouvent juste au-dessus des reins. L’hormone thyroïdienne est produite par notre glande thyroïde, qui est située dans le cou, et l’insuline, une hormone chargée de réguler notre glycémie, est produite dans le pancréas. Donc, les hormones sont des messagers chimiques qui permettent aux diverses parties de notre corps de communiquer entre elles pour bien fonctionner.

Jennifer

D’accord. Alors, comme il existe différents types d’hormones, comment est-ce qu’ils s’influencent les uns les autres dans notre corps? Absolument. En effet. Est-ce qu’un changement hormonal dans une partie de notre corps peut avoir des effets sur d’autres parties de celui-ci? Et si oui, pouvez-vous nous donner des exemples concrets du phénomène?

Nadia Saleem

Absolument. Pour commencer, quand on parle des hormones – et c’est une chose que je constate souvent avec les femmes qui me consultent à propos de leurs hormones – on associe souvent le mot « hormone » avec les menstruations, pas vrai? On parle surtout de la testostérone, de l’œstrogène et de la progestérone. Ce sont les principales hormones auxquelles on pense spontanément. Mais j’aime votre question, parce que je trouve important d’expliquer qu’il y a beaucoup d’autres hormones que les hormones sexuelles. Donc, oui, il y a différents types d’hormones dans notre corps et chacun produit des effets distincts. On reçoit des messages hormonaux de partout dans notre corps. Notre appareil digestif, notre foie, notre vésicule biliaire, nos intestins... Il y a diverses hormones qui sont produites par ces organes et qui travaillent ensemble, en synchronicité. Imaginez un réseau d’hormones.

Oui. Notre corps dispose d’un vaste réseau d’hormones. Pour ma part, j’aime bien m’attarder au cortisol avec les gens que je rencontre. On en entend beaucoup parler. C’est l’hormone du stress, qui est produite par les glandes surrénales. Nous avons aussi l’hormone thyroïdienne, qui est là pour réguler notre métabolisme, la production d’énergie, la température corporelle et les fonctions cognitives. Prenons l’exemple de la digestion. Nous allons alors parler d’insuline. C’est un autre système hormonal important dont on entend beaucoup parler. L’insuline a pour principale fonction de nous permettre de mieux utiliser notre énergie, n’est-ce pas? Elle nous permet de prendre les sucres et de les distribuer là où ils doivent être pour produire de l’énergie. Donc quand on mange, on fait entrer de la nourriture dans notre corps, notre glycémie grimpe, ce qui envoie au pancréas le signal de sécréter de l’insuline. Enfin, il y a effectivement l’œstrogène, la progestérone et la testostérone.

À diverses phases du cycle menstruel, le taux d’œstrogène et de progestérone varient pour que notre muqueuse utérine épaississe. Nous avons besoin que ces hormones soient sécrétées à ce moment-là. Donc nous avons des centres de commande dans le cerveau qui ordonnent la sécrétion de ces hormones de manière très coordonnée. Maintenant, comment est-ce que toutes ces hormones collaborent? Le meilleur exemple que je peux donner, c’est ce qui se produit quand on est stressé. Quand on fait face à un stress, le taux de cortisol dans notre corps augmente. Et le travail du cortisol, c’est de nous pousser à agir, n’est-ce pas? On dit que c’est l’hormone du stress, mais en fait le cortisol nous aide à passer à l’action. Une de ses tâches est d’augmenter le taux de sucre dans notre sang, parce que c’est ce qui nous donne de l’énergie. Et quand notre glycémie augmente, on se rappelle que de l’insuline est sécrétée, pour distribuer le sucre dans notre corps. Vous voyez? Ces hormones travaillent en étroite collaboration. Maintenant, si on pense à l’œstrogène et à la progestérone. Dans la première moitié du cycle menstruel, c’est l’œstrogène qui est produit. C’est la phase durant laquelle, disons, tout grossit! Et ensuite, la progestérone embarque pour s’opposer aux effets de l’œstrogène et calmer le tout. Donc, oui, une grande partie de ces hormones travaillent en collaboration, et non de façon isolée.

Jennifer

Le fonctionnement du corps humain est fascinant! Pouvez-vous nous parler un peu des différents changements hormonaux qu’on vit durant notre existence, que ce soit sur le plan de l’œstrogène ou de la testostérone, ou des nombreuses autres hormones que vous avez énumérées?

Nadia Saleem

Absolument. Quand on vieillit, nos hormones sexuelles connaissent un déclin, vous comprenez? C’est un phénomène tout à fait naturel. D’un point de vue reproducteur, après un certain âge, ces hormones vont naturellement diminuer dans notre corps. Prenons d’abord le cas des hommes. En vieillissant, les hommes vivent un déclin sur le plan de l’énergie, du fonctionnement cérébral, de la masse musculaire, de la libido, n’est-ce pas? Voilà des changements clés qui se produiront au fur et à mesure que le taux de testostérone diminue. Il y a un grand engouement actuellement par rapport à la testostérone. Les gens veulent comprendre comment l’hormone fonctionne. Oui. Ce qu’on sait, c’est que chez les hommes et les femmes – car les femmes ont de la testostérone aussi –, la testostérone commence à chuter après 30 ans, d’environ un pour cent par année. Ce qu’on voit actuellement, c’est un déclin plus rapide et des niveaux de testostérone plus faibles que dans le passé.

Par exemple, un homme de 45 ans aujourd’hui a beaucoup moins de testostérone dans le corps qu’un homme du même âge en avait dans les années 1980. Chez les femmes, on assiste à une perte de la fonction cérébrale, à une hausse de la masse adipeuse, à une baisse de la masse musculaire. Il y a donc des changements qui sont similaires chez les hommes et les femmes. Là où ça diffère, bien entendu, c’est par rapport au cycle menstruel. En vieillissant, le cycle change radicalement. Au fur et à mesure que les niveaux d’œstrogène diminuent, les graisses s’accumulent à différents endroits : elles s’accumulent davantage à la taille, aux hanches, et moins à la poitrine, vous voyez? Plusieurs femmes voient une diminution de leurs tissus mammaires. Chez les hommes, tout dépendant de l’évolution de leur testostérone, les tissus mammaires peuvent au contraire augmenter, et ils ont eux aussi tendance à accumuler des graisses à la taille.

Si on analyse la situation en dehors des années de reproduction, à cause de nombreux facteurs, dont l’environnement, on assiste malheureusement à un déclin encore plus rapide de plusieurs de ces hormones. On a parlé du cortisol qui est sécrété pour nous aider à composer avec le stress, pour nous pousser à l’action tout au long de nos journées. Ce qu’on voit de plus en plus, c’est qu’en vieillissant, les gens perdent leur capacité à réguler ou à sécréter adéquatement le cortisol. On perd notre capacité à gérer cette réponse d’une manière qui est appropriée pour assurer le bon fonctionnement de notre corps. Vous comprenez? L’environnement d’aujourd’hui et nos modes de vie moderne entraînent un déclin hormonal encore plus grand. Ça cause un malaise chez plusieurs d’entre nous et ça fait qu’on ne vieillit pas comme on le souhaiterait. Vous voyez? On aspire tous et toutes à vieillir avec énergie, au fond.

Jennifer

Oui, bien sûr. Vous avez parlé d’environnement et de facteurs externes. Comment est-ce que ça influence les changements hormonaux? Comment est-ce que ça fonctionne?

Nadia Saleem

Excellente question! Ce que je dis à mes patients et à toutes les personnes qui viennent me voir, en fait – parce que, vous savez, tout le monde veut accéder aux meilleurs soins d’hormonothérapie qui existent; tout le monde veut savoir comment retrouver un équilibre hormonal. Et ce sur quoi on met l’accent au départ, dans l’ensemble des traitements qui existent, se résume en deux mots : stress et inflammation. J’aime bien circonscrire le problème et déterminer ce sur quoi on doit miser. Si on veut améliorer notre santé hormonale par des moyens naturels, si on veut éliminer ce qui nuit au bon fonctionnement de nos hormones, on doit se concentrer sur le stress et sur l’inflammation. Regardons d’abord le stress. De toute façon, le stress et l’inflammation sont des concepts interreliés.

Ce qui crée du stress dans notre corps crée aussi de l’inflammation, et vice versa. Les deux nuisent énormément au bon déplacement des messagers que sont les hormones. Pour répondre à votre question, les facteurs externes qui les affectent le plus sont, d’abord, les traumatismes. Donc, le stress des traumatismes et autres événements majeurs est un facteur important. La pandémie, par exemple, a déclenché beaucoup de stress chez nous tous. Mais en dehors des événements traumatiques, il faut aussi évaluer les facteurs environnementaux, n’est-ce pas? Oui. Les toxines, par exemple. C’est un sujet auquel il faut porter attention. On est sans cesse exposés à beaucoup de toxines dans notre environnement, consciemment et inconsciemment.

Par exemple, qu’en est-il de votre batterie de cuisine? Des contenants dans lesquels vous placez vos aliments et vos boissons? Ce sont des choses simples sur lesquelles on peut mettre rapidement l’accent et qui feront une différence positive sur notre santé hormonale. Les finis antiadhésifs sont à proscrire, car ils sont très toxiques. L’utilisation de plastiques qui contiennent des BPA, des BPC, des phtalates, ce genre de substances. Chaque jour, on est exposés de toutes parts à ces produits. D’un point de vue environnemental, ça pose un problème. Qu’est-ce qu’on peut faire? Eh bien, c’est assez simple. On peut commencer par utiliser des contenants en vitre, en acier inoxydable. Des batteries de cuisine en céramique ou en acier inoxydable également. Et si on doit utiliser du plastique, peut-être peut-on éviter de manger de la nourriture dans des contenants de plastique.

Ou attendre que les aliments aient refroidi avant de les transférer dans des contenants de plastique. Vous voyez? Ce sont des suggestions assez simples qu’on peut appliquer dès maintenant. Ensuite, on peut se tourner vers les produits de soins pour le corps. Les femmes comme les hommes utilisent beaucoup de produits corporels : les shampoings, les revitalisants, les savons, les crèmes, le maquillage, etc. Et tous ces produits peuvent être très toxiques. Voilà des domaines d’action à la portée de tous quand on observe notre environnement. Donc, faites le tri dans vos produits de soins. Il y a un autre produit auquel on pense moins : les assainisseurs d’air. Oui. En effet. Les parfums d’air. Il faut prendre conscience des facteurs environnementaux qui jouent sur notre santé, parce qu’on peut à notre tour les modifier.

Jennifer

Est-ce que je peux vous poser une question à ce sujet? Quand on parle des produits de soins pour le corps, y a-t-il des substances que les gens devraient privilégier ou au contraire éviter?

Nadia Saleem

Absolument. Les fabricants produisent d’ailleurs des étiquettes qui sont meilleures qu’avant. Parmi les substances à éviter, mentionnons les parabènes. Ce sont des perturbateurs hormonaux. Hmm. En fait, ces produits imitent ou perturbent le fonctionnement du système hormonal. Donc, on a mentionné les parabènes. Il y a aussi les sulfates, les BPA, ce genre de substances. Les éviter fera une grande différence.

Jennifer

En effet. Merci. Oui. Nous allons faire une petite pause et vous retrouverons tout de suite après ce message.

Présentateur :

L’émission vous plaît jusqu’à présent? N’oubliez pas de consulter notre site Web, manuvie.ca/vivre-en-meilleure-sante, pour obtenir d’autres conseils, vidéos et contenus de Manuvie qui peuvent vous aider à vivre plus longtemps en santé, quel que soit votre âge.

Jennifer

Nous sommes de retour à Au-delà de l’âge. Nadia Saleem, quels seraient les principaux problèmes de santé que vous avez observés dans votre pratique qui seraient liés aux changements hormonaux?

Nadia Saleem

Ce que je vois surtout ces jours-ci, et c’est aussi ce qui me paraît le plus important, c’est lorsque les hommes et les femmes que je rencontre me confient ne plus se sentir eux-mêmes. Pour moi, c’est super important, parce que c’est révélateur de leur fonctionnement au quotidien, de l’état de leurs relations personnelles, de leur rendement au travail, de leur résilience face au stress. Ce que ça me dit, dans l’ensemble, c’est que ces gens-là sont en train de perdre de leurs capacités cérébrales. Ils ne pensent plus clairement. Ils ressentent une grande fatigue, tant sur le plan physique que mental. Et ces symptômes peuvent apparaître lorsque les hormones sexuelles commencent à diminuer.   On commence à prendre du poids à la taille et il est de plus en plus difficile de gagner de la masse musculaire. C’est généralement un bon indice d’un problème hormonal, vous voyez? Les femmes qui ont leurs menstruations voient leur cycle changer, n’est-ce pas? Le syndrome prémenstruel change, ce qui peut être incapacitant, parce que ça joue sur la qualité de vie. Il y a aussi l’humeur et le sommeil qui changent.

Donc, ça crée un grand dysfonctionnement, surtout en ce qui concerne le sommeil. Le sommeil est un aspect vraiment important pour moi, parce que c’est à la base de notre santé. Oui. Quand on dort mal, notre niveau de stress augmente. Même chose pour l’inflammation. Un mauvais sommeil peut entraîner un gain de poids considérable, aussi. Et ça, ce sont des éléments qui augmentent le risque de maladie cardiovasculaire, d’arthrite et d’autres mortalités toutes causes confondues. Donc, les maladies cardiovasculaires, entre autres, augmentent avec les gains de poids.

Jennifer

En effet. Vous nous avez parlé de plusieurs signes qu’on peut observer et qui pourraient révéler la présence de problèmes de santé. Y a-t-il autre chose que les gens devraient surveiller? Quand est-ce que quelqu’un devrait consulter un médecin?

Nadia Saleem

Oui, certainement. Si vous éprouvez beaucoup de fatigue ou de la douleur, si votre cycle menstruel fluctue, que vous êtes incapable de composer avec le stress, d’entretenir vos relations, de pratiquer les activités que vous aimiez faire auparavant, que vous n’avez pas l’énergie d’aller faire une promenade, par exemple, vous voyez? Ce sont des signaux d’alarme que vous ne devriez pas ignorer.

Jennifer

En effet. Absolument. C’est bon pour tout le monde, non? On aspire tous à être au sommet de notre forme sur une base régulière, n’est-ce pas? Absolument. Pas seulement une fois de temps en temps. J’ai entendu parler dernièrement d’un type de traitement qu’on appelle l’hormonothérapie bio-identique. Pouvez-vous nous en dire plus et nous expliquer comment ça fonctionne?

Nadia Saleem

Absolument. L’hormonothérapie substitutive bio-identique gagne en effet en popularité. Je vais surtout m’attarder à l’œstrogène et à la progestérone, parce que c’est mon principal champ de pratique. C’est ce que je recommande aux femmes. Quand on parle d’hormonothérapie substitutive, essentiellement, on parle d’hormones de remplacement, n’est-ce pas? L’idée, c’est de donner de l’œstrogène et de la progestérone exogènes au corps pour compenser la baisse naturelle de production hormonale. C’est ce que c’est, grosso modo. Et le terme « bio-identique » signifie que nous utilisons des hormones qui ont une structure moléculaire identique à celle des hormones humaines. On utilise ces traitements pour les femmes qui traversent la périménopause et la ménopause. À ce moment-là, les hormones déclinent et on voit plusieurs troubles de santé apparaître dans la foulée. Si on s’attarde aux effets à long terme de cette baisse hormonale, on parle d’un risque accru de démence. On parle aussi d’un risque accru d’ostéoporose, d’une baisse de la libido, d’une diminution de la qualité de vie, d’un risque accru d’accident vasculaire cérébral (ou AVC), d’un risque accru de cancer. Il y a tellement de problèmes de santé qui sont associés à une baisse des hormones dans le corps. Et c’est là que l’hormonothérapie bio-identique peut aider. C’est en fait le principal usage qu’on en fait.

Jennifer

Oui. Maintenant, comment savoir que l’hormonothérapie fonctionne? Quels sont les changements auxquels une patiente peut s’attendre si sa santé hormonale s’améliore?

Nadia Saleem

Les femmes viennent me voir entre autres lorsqu’elles vivent des difficultés avec leurs capacités cérébrales. Elles n’arrivent plus à faire l’ensemble des tâches du quotidien. Ce sont les symptômes apparents qu’on peut observer au jour le jour. Vous voyez? Aussi, elles ne se sentent pas bien, elles manquent de motivation. Elles souffrent souvent d’un brouillard cérébral. Et dès qu’on leur administre le traitement approprié, comme des hormones bio-identiques, on voit une amélioration considérable de ces symptômes. Leurs capacités cérébrales reviennent, elles se sentent mieux, plus dynamiques. Leur libido revient à la normale. On utilise aussi beaucoup l’hormonothérapie pour soulager les symptômes vasomoteurs, qui font partie intégrante de la périménopause. Pensons aux bouffées de chaleur, à l’anxiété, aux troubles du sommeil. Tout ça fait partie des symptômes liés à la périménopause qui perturbent grandement la qualité de vie des femmes. L’hormonothérapie améliore rapidement ces symptômes. En fait, les recherches démontrent que rien n’est aussi efficace pour l’instant pour soulager les symptômes de la ménopause que l’hormonothérapie substitutive.

Jennifer

Je participe à plusieurs événements et quand on parle de santé mentale et émotionnelle, on recommande souvent de se concentrer sur ce qu’on peut contrôler. Quand il est question de vieillissement, dans quelle mesure est-ce que nous pouvons contrôler les changements hormonaux qu’on vit? Est-ce qu’il y a des mesures qu’on peut prendre au quotidien pour prévenir les problèmes de santé liés aux hormones en vieillissant? Y a-t-il quelque chose qu’on peut faire pour optimiser notre santé hormonale, même si nous n’avons pas encore de problèmes de santé?

Nadia Saleem

Absolument. Ce sur quoi on veut surtout se concentrer, c’est le stress et l’inflammation, comme je l’ai mentionné un peu plus tôt. Donc, quelles sont les sources de stress et d’inflammation pour nous? Quand on met le doigt sur ce qui nous cause du stress et de l’inflammation, on peut ensuite trouver les moyens appropriés pour maintenir une bonne santé hormonale en vieillissant. De façon générale, on peut notamment se concentrer sur notre sommeil, n’est-ce pas? Faire du sommeil notre priorité. Ensuite, la nutrition. On entend parler de plusieurs régimes, mais on peut recourir à des stratégies de base : est-ce qu’on mange suffisamment durant la journée? Est-ce qu’on mange assez de protéine? D’aliments riches en nutriments? Vous voyez? Mangeons-nous assez de fruits, de légumes? Est-ce qu’on bouge? Vous voyez? Il s’agit de trucs simples, mais qui ont des répercussions profondes sur notre santé hormonale.

Ce que je recommande aux gens, c’est de marcher 15 minutes, disons trois fois par jour : au déjeuner, au dîner et au souper. Vous voyez? Sortez et bougez. D’ailleurs, des études montrent que les hommes qui font au moins 8 000 pas par jour ont des taux de testostérone nettement supérieurs à ceux qui font environ 4 000 pas par jour. Vous voyez? C’est ce qu’on commence à voir dans les recherches. Il est aussi important de s’attarder aux facteurs de stress externes : prendre soin de nos relations, éviter les toxines environnementales, et ainsi de suite. Quelles sont nos habitudes de vie? Réduire sa consommation d’alcool est un sujet de discorde pour plusieurs. Mais la recherche le dit : l’alcool crée beaucoup d’inflammation. Mais c’est tellement présent dans notre société. En Amérique du Nord, à tout le moins. Pourtant, l’alcool a des conséquences négatives sur la santé. Vous pouvez réduire votre consommation pour réduire l’inflammation dans votre corps. Vous voyez? Et enfin, tout ce qui est lié à l’environnement et dont on a déjà parlé. Tout ça peut aider.

Jennifer

Si je pense à ma propre vie, à celle de mes proches, en fait, l’idée, c’est d’intégrer ces changements tranquillement, prendre de petits pas dans chacune de ces sphères. Quand je voyage, je mets toujours une paire de chaussures de course dans mes valises. Peut-être que je n’aurai pas le temps d’aller courir 30, 45 minutes. Exactement. Mais je m’assure de bouger un peu dans la journée, même si c’est juste pour 10, 15, 20 minutes à la fois. À la fin de la journée, ça s’accumule. Exactement. Parlons des mythes et des idées préconçues qui circulent à propos des hormones et du vieillissement. Lesquels devraient être déboulonnés, selon vous? Bien sûr. On entend parfois que la ménopause est réversible, que toutes les hormonothérapies se valent ou que certaines d’entre elles causent des effets secondaires indésirables. Qu’en pensez-vous?

Nadia Saleem

Absolument. Bien sûr. Pour répondre à la première partie de votre question, il y a en effet un mythe que j’aimerais bien déboulonner. Plusieurs croient qu’une fois la ménopause atteinte, la vie est pour ainsi dire finie. Ensuite, ce n’est que douleur, brouillard mental et morosité. Ce n’est pas vrai! Par rapport aux hormonothérapies, toutes ne se valent pas, n’est-ce pas? C’est tout à fait possible de vieillir en se sentant bien et énergique. J’aimerais revenir sur ce qui a pu susciter de la par rapport à l’hormonothérapie quand on a commencé à l’administrer. Juste pour donner un peu de contexte aux gens. Donc, au début des années 2000, on a procédé à une étude sur des milliers de femmes.

Et cette étude a dû être interrompue à un moment. Les femmes recevaient de l’œstrogène et de la progestérone synthétiques. Il y avait de l’œstrogène conjugué équin et de la progestérone. Les chercheurs ont rapidement conclu à des risques de cancer, de maladie cardiovasculaire. On a cessé l’administration des hormones et pendant presque 20 ans, on ne suggérait plus d’hormonothérapie aux femmes. Ça a vraiment causé du tort a plusieurs femmes. Vous voyez? On n’avait plus rien à offrir aux femmes qui souffraient de bouffées de chaleur, de sueurs nocturnes, de troubles du sommeil, de brouillard cérébral, ce genre de choses. Les scientifiques d’aujourd’hui se sont penchés sur les données de l’époque et ce qu’on apprend, c’est que cette première étude regroupait des femmes qui étaient plus âgées et qui présentaient donc possiblement dès le départ des facteurs de risque accrus, notamment en ce qui concerne les maladies cardiovasculaires.

On croit aussi que le mode d’administration des hormones et la combinaison d’hormones choisies peuvent avoir eu une incidence sur les résultats. Mais l’élément le plus important, c’est l’âge qu’avaient les participantes à l’étude. Aujourd’hui, on sait que pour optimiser l’innocuité et l’efficacité de l’hormonothérapie, il faut l’entamer dans les 10 premières années de la ménopause ou de la périménopause. On sait aussi que ces hormones ne sont pas dangereuses, qu’elles réduisent même le risque d’ostéoporose, de cancer, de maladies cardiovasculaires, de caillots. Qu’elles ralentissent aussi le déclin des fonctions cérébrales. On sait qu’elles sont beaucoup plus sûres. Elles sont administrées différemment également. Et c’est encore plus vrai avec les hormones bio-identiques, soit l’estradiol et la progestérone micronisée, qui sont encore plus sûres que les hormones qu’on administrait auparavant.

Jennifer

Oui, d’accord. Vous nous avez transmis beaucoup de renseignements utiles et pertinents! Pour conclure, y a-t-il un ou deux éléments que vous voudriez que les gens retiennent?

Nadia Saleem

Absolument. Ce que je voudrais que les gens retiennent – et c’est tout à fait en accord avec ma philosophie –, c’est d’abord que la santé n’a rien de sorcier et qu’on a beaucoup de contrôle sur elle. Concentrez-vous sur la base : mangez sainement, bougez, profitez du soleil et faites du sommeil votre priorité. Ce sont des trucs ultra simples qu’on peut tous appliquer dès maintenant. La deuxième chose sur laquelle je voudrais insister en terminant, c’est le stress et l’inflammation. J’inviterais les auditeurs à évaluer les facteurs qu’on a mentionnés aujourd’hui et qui sont une source de stress et d’inflammation pour eux. Il leur sera ensuite plus facile de déterminer ce qu’ils peuvent faire pour remédier à la situation.

Jennifer

Incroyable! Wow! Ça a été très instructif, et nous vous sommes reconnaissants pour le temps que vous nous avez consacré. Nadia Saleem, un grand merci d’avoir été des nôtres aujourd’hui. Merci.

Nadia Saleem

Merci, Jennifer.

Jennifer

Voilà! Merci d’avoir écouté un épisode du balado Au-delà de l’âge, une exclusivité de Manuvie. Ne manquez pas notre prochain épisode. Il sera question d’épuisement professionnel avec docteure Susan Biali Haas, de Vancouver. N’oubliez pas de consulter notre site Web, Manuvie.ca/vivre-en-meilleure-sante, pour obtenir d’autres conseils, vidéos et contenus de Manuvie qui peuvent vous aider à vivre plus longtemps en santé, quel que soit votre âge.

Présentateur :

Les pensées et les opinions exprimées sont celles de l’animateur et de ses invités; elles ne représentent pas nécessairement celles de Manuvie.

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