Comment la défense de sa santé cardiaque a sauvé cette olympienne canadienne

Octobre 2022

Isabelle Brasseur est une ancienne patineuse artistique olympique canadienne originaire de Kingsbury, au Québec. Depuis qu’un incident causé par un problème cardiaque non diagnostiqué l’a fait craindre pour sa vie, Isabelle se fait un devoir de renseigner les femmes sur la santé du cœur.

Quatre ans après avoir remporté une médaille olympique à Lillehammer, je me trouvais allongée sur un lit d’hôpital à Chicago, après m’être évanouie et avoir eu des convulsions au cours d’une tournée. J’avais pourtant été à l’écoute de mon corps, en symbiose avec lui. Je suis une athlète après tout. Tout au long de ma carrière, j’ai profité des soins des meilleurs docteurs du monde. Comment cela avait-il pu se produire?

La réalité est que, peu importe à quel point je me croyais en santé, mangeais sainement ou prenais soin de moi-même, je devais être encore plus à l’écoute de mon corps. Heureusement, je l’ai entendu avant qu’il ne soit trop tard.

Écouter mon corps

La première fois que je me suis évanouie, j’avais huit ans. Nous étions à l’église et c’était la veille de Noël. Mes parents ont eu toute une frousse, mais je m’en suis rapidement remise et je suis redevenue l’enfant qu’ils connaissaient, celle qui avait hâte de déballer ses cadeaux de Noël.

Ils m’ont tout de même amenée chez le médecin quelques jours plus tard et le diagnostic posé fut relativement simple : je devais avoir subi une baisse de glycémie sans plus. C’était plausible. Nous avions mangé tard et j’étais très excitée

Mais il ne s’agissait pas de glycémie, d’alimentation ou d’excitation. Aujourd’hui, je sais que la cause était une grave maladie cardiaque avec laquelle je devrai composer pour le reste de mes jours.

Les maladies cardiaques sont légion dans ma famille. Mon père est décédé de complications cardiaques. Ma mère a subi deux accidents vasculaires cérébraux. Après avoir consulté trois neurologues, on m’a diagnostiqué une syncope vasodépressive avec arrêts cardiaques. Autrement dit, mon cœur s’arrête lorsque je subis un stress intense.

Assurer ma propre défense

Il va sans dire que cette maladie met ma vie en danger. C’est pourquoi je suis contente d’avoir écouté la petite voix qui m’a poussée à obtenir un deuxième avis lorsque l’on m’a diagnostiqué, à tort, une épilepsie. Je voulais être sûre de ce que je vivais et obtenir une description claire. Je n’ai pas cessé de poser des questions. J’ai pris les devants, déterminée à faire en sorte qu’on trouve ce qui clochait chez moi afin d’obtenir les meilleurs soins possible. L’enjeu n’aurait pu être plus grand; je risquais d’être traitée pour une maladie que je n’avais pas, alors que la cause réelle de mes pertes de conscience resterait présente. Ma ténacité a finalement porté ses fruits.

Maintenant que j’ai obtenu le bon diagnostic et que je connais bien ma maladie, je suis en mesure de la gérer en prenant mes médicaments régulièrement et au bon moment. J’ai apporté les changements nécessaires à mes habitudes de vie et je n’y déroge pas. Évidemment, je cours toujours le risque à l’occasion que mon cœur s’arrête.

Ma nouvelle vie

Tout comme moi, de nombreuses personnes sont génétiquement prédisposées aux maladies cardiaques. Pour toutes les autres, il existe des moyens de prévenir les problèmes cardiovasculaires. Il a été démontré que l’adoption de saines habitudes dès le début de l’âge adulte réduit le risque de maladies cardiovasculaires. Dans le cadre d’une étude, la majorité des personnes qui maintenaient un faible indice de masse corporelle, qui consommaient de l’alcool modérément, qui ne fumaient pas, qui faisaient régulièrement de l’exercice et qui mangeaient sainement lorsqu’ils étaient jeunes adultes sont demeurées à faible risque jusqu’à l’âge mûr.

Ma vie est certes différente aujourd’hui, mais elle est encore bien remplie. J’écoute mon corps, qui est une chose importante à faire. Je prends soin de moi, je mange sainement et je fais de l’exercice pour me tenir en forme. Je me fais un point d’honneur de parler publiquement de mon expérience et d’aider la Fondation des maladies du cœur à amasser des fonds et à informer les femmes. Je me félicite d’avoir été proactive et de m’être fiée à mon instinct lorsque je sentais que quelque chose n’allait pas. Je peux maintenant savourer chaque moment avec ma famille parce que j’ai pris ma santé en main.

Les points de vue et les opinions exprimés dans cet article sont ceux de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement ceux de Manuvie.

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